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Les syndicats haussent le ton, le gouvernement temporise

Alors que le dialogue social se trouve aujourd’hui dans l’impasse, une nouvelle réunion est prévue aujourd’hui entre les syndicats et Mohamed Moubdii, ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration. Face au manque de réaction du gouvernement, les syndicats menacent de durcir le ton et de recourir à de nouvelles grèves.

Les syndicats haussent le ton,  le gouvernement temporise
Le dernière réunion entre le gouvernement et les syndicats remonte à bien longtemps.

S'achemine-t-on vers une année blanche en matière de dialogue social ? Quelques semaines seulement nous séparent de la célébration de la fête du Travail et le dialogue social semble toujours être au point mort, malgré les multiples réunions tenues entre les centrales syndicales et le gouvernement. Côté syndicat, malgré la poursuite des réunions avec les ministres en charge du dossier (dont la prochaine est prévue aujourd’hui), l’optimisme n’est pas au rendez-vous.

Pour le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), Kafi Cherrat, il n’y a même plus lieu de parler d’un «dialogue» en bonne et due forme entre les deux parties, du moment que le gouvernement refuse de réagir aux revendications des centrales syndicales. «Un dialogue suppose qu’il y ait un échange, une négociation entre les deux parties : syndicats et gouvernement. Cela est loin d’être le cas en l’état actuel des choses. Lors des réunions, le ministre se contente de présenter ses rapports, ses prévisions. Quant aux syndicats, ils reprennent les mêmes revendications sans qu’un dialogue sérieux ne soit engagé pour traiter les points prioritaires revendiqués par les centrales», note Kafi Cherrat.
Même son de cloche chez le secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik. Ce responsable syndical estime en fait qu’il existe une sorte «d’incompréhension» de la part du gouvernement des priorités des syndicats. «On ne peut pas parler d’un vrai dialogue social sans qu’il soit inscrit à l’ordre du jour une augmentation de revenus de tous les salaires à hauteur de 20% afin que le salarié puisse suivre l’évolution des prix et l’augmentation du coût de la vie».

L’UMT, comme les autres syndicats d’ailleurs, place le soutien du pouvoir d’achat du citoyen parmi les priorités. Un soutien qui passe, selon M. Moukharik, par la mise en œuvre de trois mesures essentielles, à savoir : une hausse immédiate des salaires, la baisse de l’impôt sur le revenu ainsi qu’une revalorisation des allocations familiales. «La politique de l’État en matière d’allocations familiales est aberrante. L’État verse 200 DH par enfant pour les trois premiers enfants. Le quatrième enfant ne perçoit que 36 DH par mois. C’est une démarche injuste et inhumaine en même temps», renchérit M. Moukharik.

Si les centrales syndicales ne dissimilent plus leur colère, le gouvernement tient un discours rassurant. Contacté par «Le Matin», Mohamed Moubdii, ministre délégué chargé de la Fonction publique, estime que le dialogue se poursuit dans les meilleures conditions. «Nous avons certes tenu plusieurs rounds de dialogue, mais d’autres réunions sont programmées. Le dialogue est loin d’être dans l’impasse. Le gouvernement prend acte par ailleurs de toutes les doléances avancées par les syndicats», souligne-t-il sur un ton calme. Le cahier revendicatif des syndicats porte par ailleurs sur l’instauration de la fameuse indemnité pour le travail dans les zones enclavées ainsi que l’instauration d’une nouvelle échelle au profit des fonctionnaires. 

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