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La sublime séance d’afro-beat de Tony Allen

Mercredi soir, l’Hippodrome Casa-Anfa de la métropole a accueilli le batteur le plus original de la planète : Tony Allen. Le batteur mythique a donné, le temps d’un concert anthologique, aux mélomanes de cette dixième édition du Festival Jazzablanca, une séance d’afro-beat expérimental et cosmique.

La sublime séance d’afro-beat de Tony Allen
Le batteur le plus original de la planète : Tony Allen.

Tout le monde était au rendez-vous ce mercredi 22 avril à l’Hippodrome Casa-Anfa de la capitale économique du Royaume pour la venue de Tony Allen. D'autant plus que c’est le tout premier concert marocain du maître du groove qui n’est plus à présenter. Ce natif de Lagos du Nigéria en 1940 n’a plus à faire ses preuves puisque son CV fait des dizaines de pages. Les mélomanes, venus en grand nombre, ont pris des beats plein la vue. Les rythmiques endiablées ont fait sonner un afro-beat original. «J'ai toujours pensé ma batterie comme un orchestre, confesse ce septuagénaire au visage d'enfant. J'aime qu'une mélodie sorte de mes fûts quand je joue. J'aime les faire chanter», avance-t-il.

Et pour les faire chanter, Tony n'a pas son égal. Entouré d'un excellent backing band, le musicien mythique a bel et bien comblé les attentes des férus du jeu de batterie. Avec une énergie presque punk, Tony Allen s'est déhanché sur l'afro-beat down tempo, le jeu de scène et les chorégraphies des musiciens. Et pour le grand plaisir du public de cette dixième édition du Festival Jazzablanca, la référence mondiale de l'afro-beat a dévoilé son nouvel album «Film of Life» où l’on trouve notamment Jazzbastards et Damon Albarn, le chanteur emblématique de Blur. Ce dixième album de ce véritable monument de l’afro-beat, batteur de Fela Kuti, se veut une référence absolue du genre engagé entre funk et africanité. C’est aussi la synthèse d'une carrière faite d'ouverture et de partage. Car ce batteur de génie a collaboré dans une multitude de projets transversaux, bien au-delà des clivages musicaux, Charlotte Gainsbourg, Sébastien Tellier… Aujourd’hui, à 75 ans, Tony Allen n’a rien perdu de son aura. En témoigne la performance qu’il a réservée au public de Jazzablanca.

De quoi emporter les mélomanes vers un afro-beat cinématique et mutant. Avec l'aisance implacable d'un sage, il a livré en live un jeu influencé par le high life, la soul-funk, le jazz, et les rythmes traditionnels nigérians. Avec une intelligence et une économie qui forcent l'admiration, le batteur a caressé, fouetté et martelé ses peaux et ses cymbales, sans effets ni solos. Il a joué comme il respire. Le tout avec la légèreté d'un ascète et la profondeur d'un sage. Chapeau bas Mister Tony Allen ! 

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