Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Cinéma

Le mot d’ordre : guérir c’est bien, prévenir c’est mieux

S’il existe un cauchemar qui angoisse les managers, c’est bien de se retrouver en cessation de paiement, une situation qui s’apparente dans la plupart des cas à une condamnation à mort pour l’entreprise. Pourtant, certains signaux qui ne trompent pas ne manqueront pas d’alerter ceux qui y feront attention. Et c’est pour cela qu’il existe tout un dispositif juridique d’alerte
et d’accompagnement dont l'efficacité est largement tributaire de la rapidité de la prise de conscience de ces difficultés.

Le mot d’ordre : guérir c’est bien, prévenir c’est mieux
Le législateur marocain a mis en place plusieurs procédures de prévention et de traitement des difficultés d’entreprise afin d’en assurer la pérennité.

Dans les entreprises marocaines, pour la majorité des PME sous-capitalisées, la défaillance au niveau de la trésorerie est en effet la principale cause de difficultés qui obligent celles-ci à mettre la clé sous le paillasson. Pourtant, éviter d’en arriver à cette extrémité est tout à fait possible quand l’intervention se fait le plus en amont possible des difficultés, bien avant la cessation de paiement. Ne dit-on pas «mieux vaut prévenir que guérir» ? Mais même quand l’entreprise est en difficulté, il est toujours possible de la sauver de la dérive. Le législateur marocain a, en effet, mis en place des procédures de prévention et de traitement des difficultés d’entreprise afin d’en assurer la pérennité et d’éviter par la même occasion le déclenchement d’une réaction en chaîne nuisible à la stabilité du tissu économique et à l’emploi. Il faut souligner tout de même qu’une entreprise en difficultés représente une belle opportunité pour tout repreneur qui saura calculer les risques et sera muni des outils adaptés pour faire de cette reprise une parfaite réussite.

Ce sont là quelques idées explorées à l’occasion d’une rencontre sur le thème : «Reprise et restructuration des entreprises en difficulté : entre le droit et la pratique», organisée mardi dernier par ESCA École de Management, dans le cadre de son cycle de conférences «Les Essentiels du Management». Au sujet de la phase de prévention, Zakaria Fahim, expert en accompagnement des entreprises en transition, a présenté les différents mécanismes prévus par la loi et a mis en exergue le rôle crucial et néanmoins mésestimé du commissaire aux comptes auquel la mission de prévention est dévolue de droit. M. Fahim a déploré le fait que beaucoup de chefs d’entreprises aient une «vision très réductrice du commissaire aux comptes», alors que son intervention relève d’une mission permanente et d’un accompagnement global, lui permettant de «tâter le pouls» de l’entreprise et de déclencher, en cas de besoin, une procédure d’alerte sur la base de la convergence de faits significatifs indiquant un danger pour la vie de l'entreprise.
Mais bien que le cadre réglementaire ait été prévu pour garantir la survie des entreprises en difficultés, son efficacité est loin de faire l’unanimité.

«Le droit des entreprises en difficultés n’est pas à parfaire, mais à refaire». Cette déclaration émane de Mohamed Lahbib Rhalib, professeur chercheur à ESCA École de Management et auteur de l’ouvrage «Entreprises en difficulté, quels sont vos droits ?» M. Ghalib a, en effet, pointé du doigt les incohérences qui jalonnent le texte en question, passant en revue une liste non exhaustive des éléments nécessitant une réforme qui devra s’effectuer aussi bien au niveau de la prévention qu’au niveau du traitement des difficultés en entreprise.
Pour ce qui est du volet consacré à la reprise des entreprises en difficultés, c’est le PDG de Ténor Group, Farid Bensaid, qui a été invité à partager avec l’audience son expérience ainsi que son expertise dans ce domaine. Celui-ci a conseillé à ceux qui seraient tentés par le rachat de l’une de ces entreprises de commencer notamment par définir le type d’entreprise à reprendre et à identifier la source de difficultés dont elle souffre : est-elle conjoncturelle, est-elle liée à la gestion ou bien aux finances ? Ensuite de répondre à la question «qu’est ce que je vais en faire ?» qui déterminera l’ensemble des actions à mener pour atteindre l’objectif tracé. 

Lisez nos e-Papers