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«Le Maroc peut explorer les possibilités offertes par l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe»

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Géopolis : Dans la première édition du forum Asmex Days, vous avez insisté sur l’intégration régionale en Afrique. Quelle est l’importance de ce concept dans le développement du continent ?
Yacine Fal : Le continent africain enregistre des records de croissance. L’intégration régionale est importante par rapport au maintien de cette croissance. Elle constitue l'une des stratégies les plus crédibles pour résoudre les problèmes de développement auxquels l'Afrique est confrontée, étant donné les aspects économiques de chaque pays. Il est important que les pays africains se réunissent. L’intégration régionale peut se dérouler dans plusieurs sens et prendre plusieurs formes au niveau de la production et de l’échange commercial. Ceci permettra aux pays africains de mettre en convergence leurs compétences.

Comment évaluez-vous l’intégration du Maroc en Afrique ?
Le Maroc est le deuxième investisseur dans le continent africain. Il a de nombreux accords de libre-échange avec les autres pays de l’Afrique. Il présente des droits de douane en très forte baisse avec une facilité des échanges. Le Maroc a aussi fait des avancées importantes dans les domaines des télécommunications, des mines et de l'agro-industrie.
C’est également un hub aérien et financier. Les banques marocaines sont présentes en Afrique. Royal Air Maroc est bien intégrée dans le continent. Les entreprises marocaines sont présentes en Afrique dans les domaines de l’immobilier et des mines.
Néanmoins, les choses ne se développent pas de la même manière et avec les mêmes vitesses dans tous les secteurs. Outre une présence assez importante en Afrique de l’Ouest, le Maroc peut explorer les possibilités offertes par le reste de l’Afrique, notamment l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.
Pour ce faire, le Maroc peut faire un benchmarking avec les autres pays et adapter ses produits au panier des importations des pays cibles. Il doit également surmonter les barrières linguistiques et stratégiques, grâce à une meilleure coordination institutionnelle et un partenariat gagnant-gagnant.

Quel est le rôle de la BAD pour encourager cette intégration régionale ?
Le Maroc s’est engagé dans un agenda ambitieux avec le reste du continent africain. La mission d’intégration régionale est une mission fondamentale de la BAD. Ainsi, notre partenariat avec le Maroc s’inscrit dans une démarche mutuelle d’appui et de soutien. Il y a aussi une convergence très intéressante entre le Maroc et la BAD et une possibilité de synergie dans plusieurs domaines comme celui des énergies renouvelables.
À titre d’exemple, le programme de centrales solaires à Ouarzazate représente un modèle d’investissement dans l’Afrique du Nord. Ce projet fait partie des opérations innovantes dans le secteur de l'énergie que la Banque soutient. De nombreuses pistes de coopération par rapport aux projets innovants ont été identifiées. La BAD peut être un acteur important dans cette coopération, puisque c’est l’institution panafricaine qui regroupe l’ensemble des pays du continent.
La Banque a la possibilité en tant qu’institution, dont l’une des vocations est précisément l’intégration régionale, d’apporter son soutien par ses connaissances, par son expérience et par ses conseils dans l’engagement du Maroc avec le reste du continent.

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