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Escalade de violence en milieu scolaire

Depuis l’insolence jusqu’au meurtre, en passant par le racket, l’intimidation ou les troubles en classe tels que la provocation, les bagarres entre élèves, la destruction de biens individuels ou de l’établissement… on assiste actuellement à une nette recrudescence des cas de violence dans le milieu scolaire.

Escalade de violence en milieu scolaire
La violence s'est complètement banalisée dans l'enceinte de l'école.

La violence en milieu scolaire constitue un problème grave qui ne cesse de prendre de l’ampleur. D’après le ministère de l’Éducation nationale, 24.665 cas de violence, tous types confondus à l'intérieur des établissements et à l'extérieur, ont été enregistrés entre septembre 2013 et juillet 2014 par les Centres régionaux de lutte contre la violence en milieu scolaire. Un chiffre alarmant qui reflète la gravité de la situation dans l’école marocaine. En effet, il ne se passe pas une semaine sans qu’on entende parler au moins d’un cas de violence dans les établissements scolaires. Pas plus loin que la semaine dernière, un élève âgé de 15 ans a tué à coups de bâton un de ses camarades à Taounate, à cause d’un simple pari qui n’a pas été respecté. Parmi les cas de violence scolaire les plus fréquents, il y a ceux qui concernent les enseignants, et ce ne sont pas les exemples qui manquent. À Oujda, un élève de troisième année du collège a essayé de poignarder, jeudi dernier, son professeur avec une épée qu’il a sortie de son cartable, car il s’est senti humilié lorsque l’enseignant lui a demandé d’amener un billet d’excuse de la part de la direction du collège.  À Sidi Bennour, suite à l’agression de deux enseignants dans une école primaire, un groupe de pédagogues a organisé dimanche dernier une manifestation pour appeler les autorités à mettre fin à ce genre de comportements et punir les agresseurs. D’après l’association Solidarité universitaire marocaine (SUM), pas moins de 149 cas d’agressions ont été enregistrés en 2014 contre des enseignants dans différentes régions du pays. L’association précise que 33% des agressions ont été provoquées ou occasionnées par les parents et tuteurs d’élèves, alors que 24% des agressions ont été perpétrées par des étrangers aux établissements scolaires et 15% sont causées par les élèves. Selon les mêmes statistiques, 44% des affaires concernent des insultes, 18% le non-respect des lois en vigueur, et 6% des coups et blessures, quant aux agressions à caractère sexuel, elles représentent 9% des cas.

«Les enseignants sont régulièrement victimes de violence dans le cadre de leur travail. D’après les enquêtes, les actes de violence envers les enseignants sont généralement perpétrés par les élèves de collège et de lycée. Ces violences leur causent des problèmes de santé comme le stress et la fatigue professionnelle et donnent lieu également à des souffrances physiques et psychologiques, une diminution du plaisir d’enseigner et même le désir de quitter l’enseignement», indique la SUM. Et d’ajouter : «D’après l’étude, les causes des violences et agressions à l’égard des enseignants reposent sur trois facteurs principaux. Il s’agit des facteurs associés à la société comme la défaillance de l’encadrement familial causée par le niveau culturel faible des parents et l’incapacité à offrir une supervision adéquate à leurs enfants, la banalisation de la violence par la télévision et les médias, l’influence des pairs délinquants… il y a aussi des facteurs associés à la famille tels que le manque de suivi des comportements de leur progéniture, des enfants gâtés… et enfin des facteurs associés à l’école comme la faiblesse de crédibilité de la fonction de l’école, les difficultés de communication enseignants/élèves et enseignants/parents d’élèves, le manque de sécurité à l’école…».

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