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Rajoy défend son bilan, alors que les électeurs espagnols veulent changer la donne

Le Premier ministre fait valoir depuis des mois que le programme d'austérité draconien qu'il a appliqué à l'Espagne commence à porter ses fruits. L'économie a crû de 1,4% en 2014, et la croissance devrait dépasser 2% cette année.
Le chômage a commencé à décroître, mais reste à un niveau insoutenable de 23,7% sans perspective de baisse rapide.

Rajoy défend son bilan, alors que les électeurs espagnols veulent  changer la donne

Le Premier ministre conservateur Mariano Rajoy défend (aujourd'hui) son bilan au Parlement au début d'une année électorale où, selon tous les sondages, de nouveaux partis vont bousculer l'échiquier politique espagnol et mettre fin au bipartisme. M. Rajoy, qui dispose depuis novembre 2011 de la majorité absolue, doit prononcer son dernier discours sur l'état de la nation avant les élections législatives prévues pour la fin de l'année. Il fait valoir depuis des mois que le programme d'austérité draconien qu'il a appliqué à l'Espagne commence à porter ses fruits. L'économie a crû de 1,4% en 2014, et la croissance devrait dépasser 2% cette année. Le chômage a commencé à décroître, mais reste à un niveau insoutenable de 23,7% sans perspective de baisse rapide. Pour faire bénéficier la population de la reprise qui jusqu'à présent réjouit surtout les entreprises, le gouvernement a baissé les impôts sur les salaires moyens au 1er janvier. Selon le quotidien «El Mundo», proche du gouvernement, M. Rajoy pourrait présenter (aujourd'hui) de nouvelles mesures sociales. Ces succès, qu'il oppose aux échecs du précédent gouvernement socialiste, n'ont pas jusqu'à présent convaincu la population de le reconduire au pouvoir, à en croire les sondages. Les premières préoccupations des Espagnols restent le chômage et la corruption. Et M. Rajoy semble au moins aussi occupé à démontrer que la corruption touche aussi les socialistes qu'à la combattre efficacement dans ses propres rangs.

Ce n'est pas le traditionnel adversaire socialiste qui menace les conservateurs du Parti populaire (PP), mais deux formations absentes du Parlement. À gauche, Podemos, né il y a un an, proche du grec Syriza, fait campagne contre l'austérité et la corruption des partis traditionnels. Les sondages le placent en première ou seconde position, aux dépens surtout du Parti socialiste (PSOE). À droite, le petit parti Ciudadanos marche sur les platebandes des conservateurs. Né en Catalogne en 2005, il s'oppose comme le PP au séparatisme catalan. Mais il dénonce aussi la corruption et propose des mesures concrètes pour s'attaquer au chômage, contrairement à Podemos qui tarde à étayer son programme économique. Ciudadanos est crédité de 7,3% des intentions de vote et continue à progresser dans les sondages. Signe qu'il inquiète, le porte-parole du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, l'a attaqué publiquement pour la première fois vendredi. «Toutes les enquêtes indiquent que le système politique espagnol va changer lors des prochaines législatives et qu'elles mettront fin au bipartisme», a expliqué à l'AFP Jose Pablo Ferrandiz, de l'institut de sondages Metroscopia. Depuis 1982 en effet, quatre ans après les premières élections qui ont suivi la mort de Franco, le PP et le PSOE alternent au pouvoir. Les projections de Metroscopia laissent prévoir que le prochain Parlement sera très fragmenté, avec trois partis qui disposeront d'un nombre considérable de sièges – le PP, le PSOE et Podemos – et un quatrième, Ciudadanos, qui comptera plus de sièges que n'en détenaient jusqu'à présent les petits partis présents au Parlement. Aucune formation ne disposerait de la majorité absolue.

D'où l'intérêt des élections municipales et surtout régionales, où les quatre partis seront en lice, poursuit l'analyste. Les premières élections régionales se tiendront le 22 mars en Andalousie, la plupart des autres le 24 mai. Là non plus aucune majorité absolue ne se dessine. «Elles vont servir de laboratoire pour voir quelles forces politiques s'allient ou s'appuient dans les Parlements régionaux, ce qui aidera beaucoup à voir quels pactes pourraient être conclus après les législatives», estime M. Ferrandiz. 

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