Loin de se résumer à une simple exposition collective, «Entre nous, l’Oriental marocain» est un concept novateur qui tend à exprimer toute la richesse du patrimoine immatériel de la région de l’Oriental, la diversité de ses expressions artistiques et ses créations. C’est d’ailleurs l’objectif de cet évènement qui s’inscrit dans le cadre de l’exposition «Le Maroc contemporain» organisée à l’Institut du monde arabe (IMA) jusqu’au 1er mars 2015. Réalisée par l'Agence de l'Oriental, avec le soutien de l’IMA, de l’association Réseau d’Art-A 48, cette exposition réunit une quinzaine d’artistes de différentes disciplines, tous originaires de l’Oriental.
On citera huit artistes plasticiens : Asmae Ouriachi, Dalila Alaoui, Sandra Ancelot, Amal Salmi, Toufik, Hamid Ouarraoui, El Yazid Kerbach et Abdelkrim Doumar, trois poètes : Meghiouss Rabia, Sameh Derouich, Ali Massou et deux interprètes du répertoire judéo-andalou : Françoise Atlan et Ahmed El Fakhir. «Pour l'Agence de l'Oriental, l'hommage rendu par l’IMA à la création contemporaine marocaine et le succès rencontré justifiaient amplement un effort spécifique dédié à la région de l'Oriental, grande terre de création artistique. Au neuvième étage de l'Institut, sur plus de 300 m2, au cœur du Paris des lumières, des arts et de l'histoire, les visiteurs sont venus nombreux à la rencontre des œuvres des artistes de l'Oriental marocain : une célébration des créateurs de la région qui a mobilisé toute la technicité de l'IMA, l'espace physique et sonore, et ses moyens d'information», indique à ce propos Mohamed Mbarki, directeur général de l’Agence de l’Oriental.
«Entre nous, l’Oriental marocain» se veut ainsi une plateforme qui permettrait de faire de cette région du Royaume un pôle important en matière de création contemporaine. C’est ce que pensent également les deux commissaires de cette exposition, Azzeddine Abdelouhabi et Mostapha Romli. Cet évènement pluriel abolit les frontières entre les disciplines. «Les plasticiens côtoient les chorégraphes et dialoguent avec les musiciens et les poètes. C'est ainsi que la couleur a pu caresser le verbe, le rythme gharnati a transcendé les frontières de l'histoire et de la géographie. L’espace d’exposition devient une arène où se croisent des expériences esthétiques singulières.
L’exposition dépasse donc les clivages esthétiques et les frontières géographiques pour interroger le rapport à l'autre», se félicitent les deux commissaires de l’exposition.