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La palette de Mustapha Saha s’invite à l’Institut du monde arabe

Dans le cadre de l’évènement «Le Maroc contemporain», qui se déroule actuellement à l’Institut du monde arabe, l'exposition «Écrivains et artistes» autour des tableaux de Mustapha Saha se poursuit au cinquième étage du musée de l'IMA jusqu'en mars 2015.

La palette de Mustapha Saha s’invite à l’Institut  du monde arabe
Quelques œuvres de Mustapha Saha.

Poète et sociologue, l’artiste-peintre célèbre trois monuments de la littérature marocaine : Driss Chraïbi, Edmond Amran El Maleh et Mohamed Leftah, dans l’exposition «Le Maroc contemporain» à l’Institut du monde arabe.
Ses trois portraits en bichrome, jaune or et rouge carmin, sur fond noir, réalisés dans une technique et une esthétique inédites, semblent explorer, dans leur expressivité en relief, les recoins obscurs de chaque écrivain, où se nichent sa profonde humanité et sa muse protectrice. Mustapha Saha prépare, par ailleurs, un livre intitulé «Le mausolée littéraire» où il consacre, en peinture et en écriture, les grandes figures de la littérature et l’art qui ont façonné la modernité marocaine en consacrant dans des traditions créatives séculaires, où défilent des plumes et des pinceaux reconnus de leur vivant, Driss Chraïbi, Ahmed Sefrioui, Mohamed Choukri, Ahmed Cherkaoui, Mohamed Hamri, Farid Belkahia… des génies précurseurs morts dans l’anonymat, Abdelkader Chatt, Mohammed Ben Ali R’bati, des Pygmalion pédagogues drapés de leur intransigeante humilité, Jean-Pierre Koffel enterrant ses manuscrits au pied d’un olivier, des avant-gardistes tissant la toile beat-générationnelle à Tanger, Paul Bowles, Jack Kerouac…, des prosateurs illuminés, amoureux de cette terre rouge aux mille secrets, où Jean Genet choisit sa dernière demeure après avoir déserté le tombeau sculpté par Jean-Paul Sartre, où Roland Barthe cisèle les fragments de son discours amoureux.

«Ces trois écrivains désormais classiques, citoyens du monde, arbres déracinés aux multiples racines, défenseurs incorruptibles de la liberté, revisitaient leur pays natal, après de longs exils, en plantant leur plume dans les zones sensibles, dans les fractures profondes, dans les vestiges et les ruines, tout en cherchant désespérément les sources d’émerveillement de leur enfance. Leur regard acerbe, ironique, sarcastique parfois, cachait en vérité une sensibilité incommensurable, une tendresse inimaginable, une mélancolie inconsolable», explique l’artiste-peintre Mustapha Saha. Ce dernier est aussi le cofondateur du Mouvement du 22 mars à la Faculté de Nanterre et figure historique de mai 68 (voir Bruno Barbey, 68, éditions Creaphis), soutient, sous la direction d’Henri Lefebvre, ses thèses en sociologie urbaine (Psychopathologie sociale en milieu urbain désintégré) et de psychopathologie sociale (Psychopathologie sociale des populations déracinées), fonde la discipline «Pchypathologie urbaine», et accomplit des études parallèles en beaux-arts. Il réalise, en appliquant la méthodologie recherche-action, les premières études sur les grands ensembles.

Il est l’ami, dans les années 70 et 80, de grands intellectuels et artistes, français et italiens. Il accompagne régulièrement Jean-Paul Sartre dans ses retraites romaines et collabore avec Jean Lacouture aux éditions du Seuil. Il explore l’histoire du «cinéma africain à l’époque coloniale» auprès de Jean-Rouch au Musée de l’Homme et publie, par ailleurs, sur les conseils de Jacques Berque, «Structures tribales et formation de l’État à l’époque médiévale» aux éditions Anthropos.

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