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CSF et GIAC, la réforme sur les rails

La nouvelle mouture pour les Contrats spéciaux de formation (CSF) et les Groupements interprofessionnels d’aide au conseil (GIAC) vient d’être dévoilée par Abdelâdim El Guerrouj, ministre délégué chargé de la Formation professionnelle. Il s’agit de 38 mesures de réforme qui ont été adoptées dans le cadre des deux avenants des manuels de procédures des GIAC et des CSF.

CSF et GIAC, la réforme sur les rails

«La formation continue est un facteur essentiel pour répondre aux besoins en compétences des entreprises et les accompagner dans le contexte de la globalisation des économies. En permettant l'adaptation et le développement des qualifications (…) Elle contribue à assurer la compétitivité du tissu productif, favorisant ainsi la préservation de l'emploi et l'accès à de nouveaux métiers…» C'est ce qui ressort des dispositions de l’article 52 de la Charte nationale d’éducation et de formation qui a placé la formation en cours d’emploi parmi ses priorités.
Pour s’inscrire dans cette logique, les pouvoirs publics ont mis en place les Groupements interprofessionnels d’aide au conseil (GIAC) et les Contrats spéciaux de formation (CSF). Des mécanismes qui visent l’émergence de la demande des entreprises en formation en cours d’emploi ainsi que l’amélioration continue des compétences des salariés.

Cependant, il ne suffit pas de prévoir des dispositifs techniques complexes, mais il faut que les instruments existants soient opérationnels et englobent toutes les catégories de salariés, tous secteurs confondus. Pour la petite histoire, rappelons que le système des GIAC et des CSF a fait couler beaucoup d’encre.
Les facteurs de blocage tiennent plutôt à la lourdeur et à la complexité des procédures, au manque de visibilité et de transparence, à la prolongation des délais de remboursement… Moult risques que les entreprises n’ont pas envie de subir.

Dans ce contexte, il a fallu attendre des années pour que le gouvernement, en partenariat avec le secteur privé, se fixe des objectifs ambitieux afin de mettre fin à ces dysfonctionnements qui pèsent lourd sur le bon fonctionnement du monde des affaires et sur le développement des activités économiques.
Pour entamer la bataille, l’Exécutif a procédé, en juin dernier, à la signature des avenants des Manuels des procédures des GIAC et des CSF suite à un travail de collaboration constructif alliant la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), les partenaires sociaux, les fédérations sectorielles et les branches professionnelles.
Une action qui se veut volontariste et qui répond aux attentes fortes des entreprises, toutes catégories confondues, leur permettant d’utiliser pleinement leurs droits en matière de formation de leurs ressources humaines.
Vient ensuite la récente démarche visant la présentation du nouveau schéma desdits mécanismes et qui complète la première phase des travaux. ..

Nouveau schéma CSF et GIAC. De quoi s’agit-il ?

Il s'agit d'un important pas qui ne peut passer inaperçu. Le nouveau schéma s’est appuyé sur de nombreuses recommandations d’où se sont dégagés de solides résultats. Lesquels ont été présentés récemment à Casablanca par le ministre chargé de la Formation professionnelle, Abdelâdim El Guerrouj, et la présidente de la CGEM, Meriem Bensalah-Chaqroun, en présence de tous les acteurs concernés. Les deux responsables ont exprimé leur satisfaction du partenariat solide et exemplaire qui les unit et qui a donné naissance à une variété d’amendements. «Pendant de longues années, les CSF et les GIAC ont connu un dysfonctionnement chronique et c’est dans l’esprit de changer de paradigme que la CGEM s’est engagée pour accompagner les meilleurs», fait savoir Mme Bensalah-Chaqroun. Même son de cloche chez le responsable gouvernemental qui pointe du doigt un certain nombre de défaillances. «Seuls 7% des salariés et 1,2% des entreprises profitent des instruments de formation continue, ce qui est anormal», a-t-il indiqué.

À cette occasion, M. El Guerrouj a rappelé que 38 mesures de réforme ont été adoptées dans le cadre des deux avenants des manuels de procédures des GIAC et des CSF. L’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail, institution qui s’est vu confier, depuis sa création, la mission de la formation continue au même titre que la formation initiale des jeunes, a été représenté à la réunion du 23 février par son directeur général, Larbi Bencheikh. «L’Office a milité, depuis 2008, pour une réforme profonde des CSF ; laquelle réforme ambitionne de favoriser l’accès des PME/PMI, voire des TPME en tant que composantes majoritaires du tissu productif national, à travers la mise en place, de plans sectoriels déployés dans le cadre de cartes annuelles négociées et validées par les organes de gouvernance, à l’image de la Carte de formation initiale», a précisé M. Bencheikh lors de son intervention. Une proposition qui a été confortée par la signature, d’une convention avec le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique et la CGEM, lors de la présentation du Plan national d’accélération industrielle 2014-2020, le 2 avril 2014, pour le volet «Renforcement des compétences dans l’industrie», a-t-il affirmé.
Force est de constater que la nouvelle réforme ouvrira de nouveaux horizons à des milliers de jeunes salariés et entrepreneurs marocains.

Une réforme ambitieuse

Outre la fluidification des procédures de financement des formations individuelles au profit des TPME, la nouvelle réforme porte également sur l’allégement de la trésorerie de la PME par l'institution du tiers payant, le financement des formations groupées porté à 100% dans le cadre du tiers payant, la dématérialisation des échanges Entreprise-OFPPT, la mise en œuvre des mécanismes de prospective métiers et compétences, ainsi que la création d'un compte spécial dédié au Fonds de la formation en cours d'emploi, qui représente 30% de la Taxe formation professionnelle (TFP) et équivaut à 550 MDH en 2015. Sans oublier l’instauration d’une plateforme d'échange électronique e-CSF.

L’idée étant de garantir une meilleure fluidité dans la communication tout en réduisant les délais d’examen des demandes et de remboursement des dépenses. A cet effet, un bilan d'étape sera opéré mi-juillet 2015 pour l'évaluation de la mise en œuvre de la réforme au regard des résultats enregistrés par les GIAC et les CSF et de l'impact des actions de sensibilisation menées au profit des entreprises notamment les PME/TPE.
Devant ses premiers résultats probants, il serait pertinent de poser la question : quelle serait la prochaine étape ? 


Déclarations

Abdelâdim El Guerrouj, ministre délégué chargé de la Formation professionnelle

«Il s’agit d’un chantier complexe, pas facile, mais très stratégique. Ce caractère stratégique a pu mobiliser toutes les énergies autour de l’objectif que l’on s’est assigné. Il s’agit de la valorisation du capital humain qui crée de la valeur et de la richesse pour notre économie».

Mohamed Slassi, président de la commission Formation/CGEM

«En termes de simplification et de confort, nous assistons à la mise en place d’une plateforme d’échanges électronique entreprise-unités de gestion des CSF, ce qui permettra à l’entreprise de faire le suivi de son dossier depuis son introduction jusqu’à son remboursement et de connaitre ses droits en matière
de formation continue».

Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM

«Ce résultat est à mettre à l’actif d’un partenariat public-privé que je peux qualifier d’exemplaire. Les mécanismes qui sont aujourd’hui en place sont fondamentalement mis à la disposition de la TPME pour l’accompagner dans sa vie de tous les jours.»

Larbi Bencheikh, directeur général de l’OFPPT

«Dans le cadre de la mise en œuvre des mesures d’accompagnement de cette réforme, il y a lieu de citer la mise en place, entre autres, d’une commission mixte OFPPT /GIAC pour l’élaboration d’un plan d’action destiné à accompagner les Associations et les Branches
professionnelles dans la réalisation des études sectorielles (Diagnostic stratégique et ingénierie de formation sectorielle)».

Khalid Saidi, directeur de la Formation en milieu professionnel (département Formation professionnelle)

«Un bilan d’étape sera opéré mi-juillet 2015 pour l’évaluation de la mise en œuvre de la réforme au regard des résultats enregistrés par les GIAC et les CSF et de l’impact des actions d’information sensibilisation menées au profit des entreprises notamment PME/TPE».

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