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La gestion des expatriés souvent négligée par les RH

Communément appelé «la gestion de la mobilité internationale du personnel», le management des expatriés concerne l’ensemble des tâches administratives, RH, financières et même immobilières qui lui sont inhérentes. L'enjeu que représente ce type de management pour l'entreprise justifie
le recours aux experts et prestataires de service spécialisés dans ce secteur d’activité. Le point avec Ismaïl Belabbess, consultant RH associé polyservice paie MCBI Conseil.

La gestion des expatriés souvent négligée par les RH
Il est plus que recommandé de s’intéresser à ce nouveau «métier» qui s’impose aux directions RH, vu le nombre important des expatriés professionnels au Maroc.

Éco-Conseil : Les entreprises qui se lancent à l'international ont tendance à sous-estimer l'ampleur du management des expatriés. Quelles sont les erreurs les plus fréquentes à éviter ?
Ismaïl Belabbess : Rigueur est le maître-mot pour une gestion efficace des tâches incombant au manager des expatriés. En effet, souvent, ce «métier» est négligé par les entreprises qui dans la majorité des cas le délèguent à leurs responsables administratifs. Un manager qui peut prendre en charge ces multiples tâches est non seulement un sociologue, mais aussi un expert en législation des étrangers au Maroc.
En effet, ne pas ou mal connaître les dispositions légales instituées par le législateur risque dans tous les cas de conduire à ne pas assurer une gestion optimale des procédures inhérentes aux établissements des contrats de travail d’étranger, cartes de séjour… Au Maroc, force est de constater que des changements datant du début de l’année 2014 ont complètement modifié les procédures administratives d’intégration des expatriés. Bien plus encore, d’autres aspects restent attachés au management des expatriés, il s’agit de la partie financière et fiscale lorsqu’il s’agit de la «paie des expatriés» qui a des spécificités relatives aux différences entre les législations de paie dans les pays d’origine des expatriés et au Maroc. En somme, il s’agit d’un domaine assez vaste pour avoir des professionnels RH qui seraient entièrement dédiés à ces tâches afin de garantir des intégrations réussies. Il ne faut pas oublier que la plupart des expatriés occupent des positions managériales très sensibles et de hautes responsabilités au sein des entreprises internationales et locales au Maroc. Un traitement efficace à la hauteur de leur «statut» est plus que recommandé.

Comment gérer l'interculturel et quel rôle pour la fonction RH ?
L’interculturel est bien le paramètre prédominant du management des expatriés, souvent négligé par les professionnels RH malgré son importance cruciale dans la prise en compte des spécificités (notamment administratives) des pays d’origine des expatriés. Bien plus encore, ce paramètre est crucial lorsqu’il s’agit d’interagir avec l’expatrié et ce afin de :
• Bien comprendre ses besoins en tenant compte de ses attentes, repères psychologiques et environnement d’évolution.
• Assurer un placement efficace de l’expatrié aussi bien dans l'équipe ou le département d'une entreprise que dans un quartier de résidence.
Le professionnel qui s’occupe du management des expatriés, qu’il soit prestataire ou un des RH de l’entreprise concernée, est d’abord un sociologue qui a bien intégré l’aspect interculturel dans sa gestion avant de pouvoir répondre au mieux aux attentes de sa direction et des intéressés.

Comment le mouvement d'expatriation évolue-t-il au Maroc ?
Il suffit de se référer aux chiffres annoncés en 2014 pour se rendre compte de l'importance de la communauté des expatriés au Maroc, et ce en raison notamment de la crise en Europe de l’attrait récent exercé par le Maroc, grâce à ses politiques incitatives des investissements étrangers. Bon nombre de structures internationales se sont installées au Maroc depuis quelques années, alors que celles déjà en place ont dû accompagner la croissance du pays en augmentant de manière significative leur population
d’expatriés. En tant que professionnel du secteur, j'observe que le nombre d’expatriés (salariés et entrepreneurs) ne cesse de croître, et ce dans toutes les villes, principalement à Casablanca, Tanger et Marrakech, qui restent les centres les plus dynamiques actuellement, surtout dans les secteurs industriel et touristique. Il est donc plus que recommandé de s’intéresser à ce nouveau «métier» qui s’impose de plus en plus aux directions RH afin de garantir une pérennité à leurs activités liées à l’intégration des expatriés, qu’ils soient investisseurs
ou salariés. 

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