La puissante milice chiite au Yémen s'est emparée, mardi dernier, du palais présidentiel à Sanaa et encerclait la résidence du chef de l'État, une ministre l'accusant de tentative de coup dans ce pays au bord du chaos. Le Conseil de sécurité de l'ONU a, dans une déclaration unanime, condamné les attaques de la milice d'Ansaruallah et exprimé son soutien au Président «légitime» Abd Rabbo Mansour Hadi. Mais le chef d'Ansaruallah, Abdel Malek Al-Houthi, a par avance affirmé dans un discours télévisé que «toutes les options sont ouvertes» contre M. Hadi. Il s'est aussi dit prêt à faire face à «toute mesure» que prendrait l'ONU, rapporte l'AFP. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a condamné la poursuite des violences au Yémen entre les miliciens chiites houthis et la garde présidentielle, appelant à la fin immédiate des hostilités et au rétablissement de l'ordre à Sanaa, la capitale secouée depuis deux jours par des combats. D'après la ministre yéménite de l'Information, Nadia Al-Sakkaf, la résidence privée du Président Abd Rabbou Mansour Hadi a été bombardée par des «milices qui cherchent à renverser le pouvoir en place». Un responsable gouvernemental a déclaré que des affrontements se poursuivaient autour de la résidence, mais que le chef de l'État allait bien. Hadi ne vit pas dans son palais.
Pour une nouvelle Constitution
En réaction à la prise du palais présidentiel, l'aéroport international et le port d'Aden sont fermés sur décision des autorités du sud du Yémen afin de protester contre les «atteintes au symbole de la souveraineté nationale et de la légalité constitutionnelle qui est le Président» Hadi, a annoncé, hier mercredi, un communiqué du comité de sécurité de la province d'Aden. L'autorité du chef de l'État, originaire du Sud, est de plus en plus contestée dans la capitale Sanaa par les miliciens chiites «Houthis».