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Les managers, et notamment les responsables de la gestion des ressources humaines, tentent à travers différents outils de cerner, au-delà des compétences intellectuelles et techniques, celles relatives à la personnalité et à l’Intelligence relationnelle et à la capacité d’interaction humaine. Convaincus de l’impact positif de cette attitude dans le milieu professionnel, les dirigeants, les managers, les responsables des ressources humaines, les consultants et les coachs commencent à intégrer dans leurs modules de formation et d’accompagnement de leurs collaborateurs, des outils pour mieux se connaitre, notamment l’Ennéagramme. Il s’agit d’une méthode fondamentale de la structure de la personne humaine qui aboutit à neuf types de la personnalité, autrement dit, neuf manières de se définir et/ou de définir l’autre. Ce dispositif permet donc à chaque acteur en entreprise de comprendre, d’accepter, de valoriser les qualités des autres et d’instaurer un bon climat de travail.
Selon Chafik Mekrai Harti, directeur de Horizon RH, «l’Ennéagramme est un outil qui permet de découvrir la source de nos fonctionnements “automatiques” en mode réactif. C'est à dire quand nous ne sommes pas réellement en conscience de nos actes. Ce qui représente la majeure partie de nos fonctionnements. Cet outil trace une carte extrêmement précise des actions posées par chaque ennéatype, en fonction des stimuli extérieurs.»
Cet outil est particulièrement utile lors du recrutement. Il peut être utilisé pour sélectionner un candidat lors d’un entretien d’embauche, c’est d’ailleurs l’un des usages les plus fréquents de cet outil, précise, pour sa part, Pierre Carnicelli, formateur international en Ennéagramme. «Malheureusement, cet usage est privilégié actuellement, et c'est bien dommage pour l'entreprise qui utilise cela uniquement comme outil de sélection au lieu de l'utiliser comme outil de développement, des personnes et des équipes. L’idée, c’est de ne pas mettre les gens dans des boîtes, et d’attribuer à chacun un numéro, mais plutôt de permettre à l’équipe de travail une meilleure connaissance de soi et des autres afin de développer de la confiance, optimiser ses ressources, et contourner les blocages relationnels susceptibles de conduire aux échecs tant sur le plan individuel et collectif», note M. Carnicelli.
Questions à Chafik Mekrai Harti, directeur de Horizon RH : «La demande des entreprises marocaines en ce genre d'outils reste timide»
Éco-Emploi : En entreprise, dans quels cas peut-on utiliser cet outil ?
En entreprise, on peut l’utiliser :
• Dans le cas du recrutement, à titre d’exemple pour vérifier l'adéquation entre les exigences du poste et le profil du candidat.
• En cas d'une difficulté rencontrée par un salarié (ou un dirigeant) où il a l'impression de se retrouver dans une impasse, dans ses relations à lui-même ou avec son équipe. Cela lui permet de s'observer lui-même pour trouver la solution.
• Dans le cadre de la constitution d'une nouvelle équipe pour permettre de créer un climat harmonieux propice à la performance collective.
Les entreprises marocaines ont-elles recours à ce genre de prestations ?
Il faut bien dire que la demande des entreprises marocaines reste timide par rapport à ce qui se pratique actuellement en France, au Canada ou aux États-Unis. Cependant, les entreprises en sont de plus en plus conscientes, en témoigne le nombre croissant des stagiaires lors des séminaires de formation, ainsi que la demande croissante des entreprises marocaines.
Le rôle des cabinets et organismes de formation continue, ainsi que des associations professionnelles est important dans ce sens, afin de concourir à la promotion de cet outil puissant, dans un esprit de coopération, respect, bienveillance, en favorisant le partage, l’enrichissement réciproque et la diversité des approches. n
