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Une leçon de bonne gestion

Sur fond d’un bénéfice de 5,14 milliards de DH et d’un portefeuille de près de 8 millions de clients en 2014, le top management d’Attijariwafa confirme que les annonces de la SNI faites en 2010 portent seulement sur l’ouverture d’une partie du capital à un partenaire à valeur ajoutée.

Une leçon de bonne gestion
Le PDG d'Attijariwafa bank, Mohamed El Kettani, a martelé que le risque est bien piloté à Attijariwafa bank et que la politique des risques a notamment pour but de se baser sur des éléments factuels. …La présentation des résultats annuels a eu lie

C'était attendu. Le PDG d'Attijariwafa bank, Mohamed El Kettani, a été interpellé sur la cession du groupe par la SNI, lors de la présentation, hier, des résultats annuels. «Je n’ai pas d’autres réponses que les déclarations des responsables de la SNI», a-t-il lancé à l'audience. Autrement dit, «la SNI restera l’actionnaire majoritaire dans le groupe Attijariwafa bank. La holding recherche un partenaire de long terme pour lui céder une portion de ses participations. Un partenaire qui apportera une réelle valeur ajoutée», a précisé le patron de la banque. Ce dernier a fait référence aux annonces de la SNI en mars 2010 portant sur un changement de vocation du groupe ONA/SNI : d’un conglomérat opérationnel multimétiers gérant au jour le jour ses participations à une société d’investissement et de portefeuille investissant sur le long terme. En tout cas, les prétendants seront
séduits. En 2014, Attijariwafa bank demeure, en effet, le groupe bancaire marocain le plus rentable. Il est aussi le plus dynamique en termes d'épargne et de crédits, malgré une conjoncture jugée atone et la dégradation du taux de contentialité du secteur bancaire atteignant 7,01% en décembre 2014 (+98 points de base par rapport à décembre 2013).

Pour un produit net bancaire en hausse de 8,8% à 19,4 milliards de DH, le groupe a engrangé 5,14 milliards de DH de bénéfices (résultat net consolidé) et 4,4 milliards de DH de résultat net part du groupe (RNPG) en amélioration de 5,2%, après un recul de 8% entre 2012 et 2013.
Attijariwafa bank (activité Banque au Maroc) reste le principal contributeur au RNPG avec 2,617 milliards de DH (+15,2%), soit une part de 60,1%, contre 54,9% en 2013. Wafa Assurance reste le deuxième contributeur à hauteur de 12,8% (11,1% en 2013), devant Attijari bank Tunisie (5,4% contre 7% en 2013), Wafasalaf (4% au lieu de 3,9%) et Crédit du Congo (2,8%). Remarque de taille : Wafacash monte en puissance et pèse 2,5% dans le RNPG, soit une contribution de 108 millions de DH. La filiale dédiée au Low income banking fait mieux que Wafa Immobilier (1,9%) et Wafabail (1,8%), notamment.


Sur le volet commercial, le total épargne (dépôts clientèle consolidés + actifs sous gestion + encours de bancassurance) augmente de 13% à 356,8 milliards de DH, avec une répartition géographique jugée équilibrée. Le total crédit est en hausse de 1,7% à 255,1 milliards de DH, dont 80% distribués au Maroc, 12% en Afrique subsaharienne et 7% en Tunisie. À fin 2014, le groupe revendique le réseau le plus dense en Afrique avec 3.331 agences (134 additionnelles par rapport à fin 2013), dont 2.636 au Maroc (+95). Le réseau au Maroc a recruté 420.930 nouveaux clients et placé 504.844 nouvelles cartes bancaires en 2014. Le groupe frôle la barre des 8 millions de clients dans les 23 pays où il est présent. 

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Le taux de contentialité, indicateur de bonne gestion du risque

Le Groupe bancaire fait de la maîtrise des risques son cheval de bataille. Ainsi, avec un taux de contentieux de 5,03% (créances en souffrance/total des crédits X100), il affiche le meilleur taux de la place qui est à 7,01%. Mohamed El Kettani ajoute que c’est un exercice d’équilibriste permanent que d’être le premier financeur de l’économie tout en ayant les taux de défaillance les plus bas du marché. Pour sa part, Talal El Bellaj, directeur général délégué en charge de la gestion globale des risques, indique que le Maroc est bien positionné par rapport à ses pairs de la région MENA (Middle East & North Africa) qui ont un taux de contentialité à 2 chiffres. Il ajoute que bien que la courbe des contentieux soit maintenant en «U» puisqu’en 2012 le Maroc avait enregistré le plus faible taux de contentieux, avec une remontée d’année en année depuis lors, l’année 2015 s’annonce sous de bons auspices en raison d’éléments de contexte comme la baisse du cours du pétrole et l’amélioration des finances de l’État. Ce dernier point laisse penser que l’État réglera plus rapidement ses dettes, ce qui aura un effet bénéfique sur les besoins en fonds de roulement des entreprises, lesquelles rembourseront à leur tour leurs dettes, ce qui aboutira in fine à moins de défaillances bancaires, ce que M. El Bellaj qualifie de spirale vertueuse.

Le leadership sur les ressources et le nombre d’agences fait débat

C’est la confrontation entre deux écoles. Celle d’Attijariwafa bank qui considère qu’il faut raisonner en termes de collecte de l’épargne et celle qui se limite stricto sensu à la collecte des dépôts bancaires. La différence est que l’épargne englobe tous les canaux de collecte, notamment les OPCVM (SICAV et fonds de placement), ainsi que la bancassurance (retraite capitalisation, épargne éducation, etc.). La même approche s’applique au réseau d’agences appelé «points de vente». Dans le cas d’Attijariwafa bank, ses statistiques incluent le réseau de sa filiale Wafacash qui exerce en même temps l’activité de transfert rapide d’argent et celle de banque économique (low income banking) en ouvrant des comptes aux particuliers et en octroyant des moyens de paiement dans ses 1.200 agences.

Coefficient d’exploitation : quand tu nous tiens

Le coefficient d’exploitation est le véritable indicateur de performance d’une banque. C’est le rapport entre les dépenses et le revenu. Plus il est bas, mieux la banque se porte. AWB affiche un ratio de 34,3% contre 36,9% une année auparavant. En clair, pour gagner 100 DH, la banque dépense juste 34,3 dirhams toutes charges confondues. C’est ce qui explique ses bons ratios de productivité, sa capacité d’investissement, la progression du dividende distribué (cette année il passe à 10 DH l’action contre 9,5 l’année dernière) et le fait que le titre AWB surperforme la Bourse (+12,8% en 2014 contre près de 5,6% pour le MASI).

Pas de panique sur les immobilières

Le sujet ne pouvait être éludé. On avait besoin de deux informations. Est-ce qu’il y a un risque de défaillance des capitalisations immobilières et quel est le degré d’exposition du Groupe Attijariwafa bank sur ce secteur. La réponse ne s’est pas fait attendre, en deux temps. Mohamed El Kettani a martelé que le risque est bien piloté à Attijariwafa bank et que la politique des risques a notamment pour but de se baser sur des éléments factuels. C’est pour ces raisons que la décision en matière de crédit est partagée entre les commerciaux et les responsables du risque qui n’ont aucun contact avec le client. Il a en outre applaudi la décision d’un grand Groupe immobilier de la place (ndlr, allusion à Douja Promotion) qui a annoncé il y a quelques semaines le projet appelé «Génération Cash» qui a pour but de désendetter le Groupe et de déstocker le foncier. Cette initiative, ajoute-t-il, doit être saluée. Pour sa part, Talal El Bellaj, directeur des risques, a précisé qu’en matière de promotion immobilière, la banque ne s’engage pas avec une société ou avec un promoteur, mais plutôt sur un projet individualisé. C’est ce qu’il a qualifié de politique d’adossement. C’est donc dossier par dossier et projet par projet, pris séparément, que la décision de financement est prise. Enfin, l’expertise du Groupe et la gestion des projets immobiliers par la filiale Wafa Immobilier, font que la situation est sous contrôle.

Des moments de détente

Plusieurs remarques et réactions ont soutiré des sourires ou des applaudissements lors de la conférence. Évoquant la gestion du risque, Mohamed El Kettani a dit à l’adresse de l’assistance : «à Attijariwafa bank, on ne raconte pas d’histoires». De même, «vendre du crédit, ce n’est pas ouvrir les coffres de la banque comme si c’était un libre-service». Et à propos de la politique des provisions, le PDG a assuré : «nous sommes vigilants à l’entrée et rigoureux à la sortie». Évoquant par ailleurs la part de 40% d’Attijariwafa bank dans les déclarations et dans les montants rapatriés, au titre de la contribution libératoire sur les avoirs et actifs détenus à l’étranger, «on nous a dit que nous avions 40%, mais il se peut que nous ne soyons pas les premiers. Toutefois, si une autre banque avait plus de 40%, ceci reviendrait à dire que les 14 autres banques se partageraient les 20% restants». Enfin, réagissant à une question sur la création par la banque d’une ligne maritime entre Tanger et Lagos, il a démenti l’information, soulignant que la banque ne naviguait pas dans ces eaux.

L’inauguration officielle de la filiale béninoise imminente

Une délégation du groupe Attijariwafa bank se rendra dans quelques semaines au Bénin pour l'inauguration officielle de la succursale. Le groupe bancaire avait décroché en 2014 les autorisations pour s'implanter au Bénin à travers la filiale sénégalaise CBAO-Groupe Attijariwafa bank. Il couvre désormais les huit pays de l'Union économique et monétaire de l'Afrique de l'Ouest. L’implantation dans ce pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) devra être officialisée en présence des autorités locales. CBAO-Bénin est ainsi la troisième succursale CBAO-Groupe Attijariwafa bank, après celles du Burkina-Faso et du Niger. Le groupe bancaire envisage de compléter la couverture de l’Afrique francophone entre 2015-2016 avant d’aller vers les pays anglophones et lusophones.

Banque participative : Un partenaire pour Dar Assafaa si...

Mohamed El Kettani confirme que le projet de Banque participative sera porté par sa filiale Dar Assafaa, spécialisée dans les produits alternatifs. Selon lui, le groupe envisage de transformer sa filiale Dar Assafaa en une banque participative à part entière pour opérer sur ce marché, une fois autorisée par Bank Al-Maghrib. Le PDG a affirmé toutefois que son groupe est fortement sollicité par des leaders mondiaux dans la finance islamique. Attijariwafa bank reste ouverte à un partenariat, mais seulement si le partenaire potentiel est susceptible d’apporter une grande valeur ajoutée à la banque et au marché.

Médiation bancaire et délais de clôture des comptes

La médiation bancaire est une initiative salutaire, selon Mohamed El Kettani. Placée sous l’égide de Bank Al-Maghrib, elle vise à régler les différends par un médiateur indépendant, entre clients et banques jusqu’à un enjeu de 200.000 dirhams. La sentence ainsi rendue est exécutoire et inattaquable par les banques. En revanche, si elle ne sied pas au client, il a toujours la possibilité d’aller devant les tribunaux. M. El Kettani a déploré que l’information sur la médiation bancaire ne soit pas vulgarisée, car elle permet de régler rapidement les litiges, dont la majorité tient aux problèmes de non-clôture des comptes bancaires et des contestations des soldes qui en découlent. Les banques, a-t-il ajouté, souhaitent porter le plafond à plus de 200.000 dirhams, car ceci contribuera à désengorger les tribunaux. M. Omar Bounjou, directeur général Groupe, a enchainé sur les délais de clôture des comptes, indiquant que la banque a déployé un dispositif efficace de clôture quand l’effort de rétention du client n’aboutit pas. Pour cela, il est impératif d’effectuer au préalable des vérifications pour s’assurer qu’il n’y a pas des contrats d’assurance en cours, une carte bancaire, un reliquat de crédit ou des frais.

 



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