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Le tourisme sur la brèche

Un débat informel-ce n’est pas nouveau-s’instaure sur le tourisme. Il participe d’une interrogation et une seule : les lumières sont-elles en veilleuse ! D’une réunion à un séminaire, d’une déclaration l’autre, il se nourrit d’interrogations légitimes et même nécessaires, elles sont au principe d’une vision.

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Celle-ci s’inscrit dans l’esprit d’une problématique fondamentale : le tourisme national subit-il encore l’effet de la crise économique, financière et sociale mondiale ? Nous pensons que oui, bien entendu, ne serait-ce que parce que la baisse considérable du pouvoir d’achat en Europe et un peu partout plombe les budgets de vacances. Aussi prosaïque qu’elle paraît, cette évidence s’accompagne d’autres facteurs aggravés. Le scepticisme qui règne emboîte le pas aux confuses critiques sur fond de rumeurs alarmistes : une guerre prochaine entre les Etats-Unis et l’Iran, la montée en puissance des taux d’intérêt, le baril de pétrole à 200 dollars, le repli isolationniste de l’Europe face à la montée des périls islamistes sur son flanc sud-méditerranéen…

Les responsables marocains ont, entre autres explications, pris l’habitude de dire que le transport aérien constitue l’un des blocages, pour ne pas dire le plus important, du développement du tourisme. Autrement dit, la compagnie nationale ne participe plus à ce dernier. Pour autant, les responsables de la RAM ripostent que le principe de libéralisation du ciel, l’Open Sky, les effets qu’il génère en termes de concurrence, le coût élevé du kérosène, la récession qui s’annonce les incline à réduire les charges. Or, l’ouverture des lignes, notamment régionales à laquelle il a été procédé jusqu’ici, au nom du prestige, ont « ruiné l’activité »…D’autre part, le transport maritime est tout simplement en faillite, parce qu’il appartient-argument oblige-au secteur privé et donc n’a de recours qu’à des emprunts bancaires ou à des investissements étrangers. C’est l’un des talons d’Achille de l’activité touristique.

Il est certain que le tourisme de manière générale est pénalisé par la crise mondiale. Il n’en demeure pas moins vrai que le tourisme marocain fait partie du lot, mais se prévaut de capacités novatrices. Encore faut-il que les responsables nationaux, publics et privés, en prennent la réelle mesure, autrement dit capitalisent les succès engrangés ces dernières années et mettent à profit les stratégies mises en œuvre, dans leurs détails, pour 2020 notamment.

Il convient de souligner que, contrairement aux pays voisins en pleine ébullition, le Maroc reste un pays politiquement stable. La notion de stabilité ici, n’est pas une clause de style. Les Fonds souverains, l’investissement permanent de l’Etat, du secteur privé et des opérateurs étrangers comme le groupe Accor, conjuguent leurs efforts et s’appuient, en effet, sur le relatif optimisme qui caractérise le secteur. Les grands chantiers sont maintenus, les infrastructures renforcées-à Agadir, Marrakech, Casablanca, Rabat et même à Tanger et Fès-, la mise en œuvre de la Ramed et des politiques de formation, dont les conséquences au niveau du personnel et de la qualité portent à conséquences, tout cela participe d’une dynamique nouvelle.

Pour retrouver sa croissance et son essor d’antan, le tourisme marocain aura besoin de quelques années. Il devrait d’abord surmonter la crise de confiance qui, à tort ou à raison, le gagne. La volonté affichée de reconquérir les parts de marché dans un secteur en pleine quête de lui-même est à vrai dire une garantie suprême.

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