Plusieurs responsables du bloc Iraqiya, coalition laïque soutenue par les sunnites et en conflit ouvert avec le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, ont mis en garde contre un risque de guerre interconfessionnelle si M. Maliki, accusé d'autoritarisme, n'était pas ramené à la raison. «L'Irak traverse actuellement la phase la plus dangereuse de son histoire», a lancé dimanche l'ancien Premier ministre Iyad Allawi, l'un des leaders d'Iraqiya, disant craindre pour «l'avenir du pays». Mais les analystes, s'ils n'écartent pas un accroissement de la violence dans les mois à venir, sont plus nuancés sur le risque d'affrontements entre communautés religieuses. Les insurgés responsables des attentats tentent de «mettre à profit la fragilité de la situation», frappant un jour une zone chiite, un autre jour une zone sunnite, estime Mahmoud Othmane, député indépendant kurde. «Ils multiplient leurs actions, car il existe une opportunité pour eux», souligne-t-il. «Mais heureusement, les gens sont plus responsables que leurs dirigeants, donc je ne crois pas (qu'une guerre civile) soit une véritable possibilité», juge-t-il.
La sécurité en Irak était bien meilleure il y a un an et les attentats «vont continuer» si aucune issue à la crise n'est trouvée, prévient-il toutefois.
Le conflit politique a éclaté alors que les derniers soldats américains quittaient le pays et qu'un mandat d'arrêt a été émis à l'encontre du vice-président sunnite Tarek al-Hachémi, accusé de diriger un groupe de tueurs. Il paraît depuis enlisé, les protagonistes ne pouvant s'entendre sur le lieu d'une conférence pour négocier un règlement.
Pour John Drake, analyste de la société de sécurité AKE Group, «le système politique est encore fragile». «Si les gens ont foi en lui, ils s'y engageront pour résoudre leurs contentieux et leurs disputes». Mais «s'ils pensent que les hommes politiques sont inefficaces, corrompus ou autoritaires, ils essaieront d'autres méthodes» en se repliant sur «les structures tribales ou en optant pour la violence», prévient-il. Des dizaines de milliers d'Irakiens ont été tués dans des violences interconfessionnelles des années 2006-2007, qui n'ont diminué que lorsque les Etats-Unis ont accru leur présence et fait appel à des milices sunnites pour les aider à lutter contre les insurgés. Depuis cette époque, les forces de l'ordre irakiennes, fortes de 950.000 hommes, ont grandement accru leur capacité de réaction face aux rebelles, note M. Drake.
Ranj Alaaldin, qui travaille pour la société britannique d'évaluation des risques Certus Intelligence, note pour sa part que «les principaux représentants des Arabes sunnites n'ont aucun intérêt à recourir à la violence ou à se mettre à collaborer avec Al-Qaïda». S'ils sont en quête de pouvoir, c'est «via la politique et les élections», souligne-t-il. «Les sunnites ne vont tout simplement pas s'engager dans une guerre perdue d'avance», estime-t-il. Les sunnites sont minoritaires face aux chiites en Irak.
Reidar Visser, analyste et auteur d'un site dédié à l'Irak (www.historiae.org), est également d'avis que les forces de sécurité se sont avérées capables «en général de maintenir jusqu'ici la stabilité».
Un des assaillants a été tué dans les échanges de tirs, avant que les autres, dont le nombre n'est pas connu, ne fassent exploser une caravane à proximité avant de prendre la fuite, a-t-il indiqué. Une source à la morgue de l'hôpital de Ramadi a confirmé avoir reçu les corps de cinq policiers, dont celui de l'officier, tous tués par balles.
Cette attaque intervient deux jours après celle contre un complexe de police à Ramadi, lors de laquelle sept policiers avaient été tués.
La province d'Al-Anbar est un ancien bastion de l'insurrection sunnite anti-américaine et de la branche irakienne d'Al-Qaïda. La province a été pacifiée après la mise en place en 2007 de milices tribales sunnites, pour la plupart d'anciens insurgés.
La sécurité en Irak était bien meilleure il y a un an et les attentats «vont continuer» si aucune issue à la crise n'est trouvée, prévient-il toutefois.
Le conflit politique a éclaté alors que les derniers soldats américains quittaient le pays et qu'un mandat d'arrêt a été émis à l'encontre du vice-président sunnite Tarek al-Hachémi, accusé de diriger un groupe de tueurs. Il paraît depuis enlisé, les protagonistes ne pouvant s'entendre sur le lieu d'une conférence pour négocier un règlement.
Pour John Drake, analyste de la société de sécurité AKE Group, «le système politique est encore fragile». «Si les gens ont foi en lui, ils s'y engageront pour résoudre leurs contentieux et leurs disputes». Mais «s'ils pensent que les hommes politiques sont inefficaces, corrompus ou autoritaires, ils essaieront d'autres méthodes» en se repliant sur «les structures tribales ou en optant pour la violence», prévient-il. Des dizaines de milliers d'Irakiens ont été tués dans des violences interconfessionnelles des années 2006-2007, qui n'ont diminué que lorsque les Etats-Unis ont accru leur présence et fait appel à des milices sunnites pour les aider à lutter contre les insurgés. Depuis cette époque, les forces de l'ordre irakiennes, fortes de 950.000 hommes, ont grandement accru leur capacité de réaction face aux rebelles, note M. Drake.
Ranj Alaaldin, qui travaille pour la société britannique d'évaluation des risques Certus Intelligence, note pour sa part que «les principaux représentants des Arabes sunnites n'ont aucun intérêt à recourir à la violence ou à se mettre à collaborer avec Al-Qaïda». S'ils sont en quête de pouvoir, c'est «via la politique et les élections», souligne-t-il. «Les sunnites ne vont tout simplement pas s'engager dans une guerre perdue d'avance», estime-t-il. Les sunnites sont minoritaires face aux chiites en Irak.
Reidar Visser, analyste et auteur d'un site dédié à l'Irak (www.historiae.org), est également d'avis que les forces de sécurité se sont avérées capables «en général de maintenir jusqu'ici la stabilité».
Cinq policiers tués par des hommes armés dans l'ouest
Cinq policiers ont été tués dans la nuit de lundi à mardi dans l'attaque par des hommes armés d'un point de contrôle de police à l'ouest du pays, à l'intersection des routes menant aux frontières jordanienne et syrienne, selon des sources de sécurité et médicale. L'attaque s'est produite vers 00H30 mardi (lundi 21H30 GMT) dans une zone désertique à environ 500 km à l'ouest de Bagdad, selon un officier de police de Ramadi, capitale de la province d'Al-Anbar. Cinq policiers, dont un lieutenant, ont perdu la vie, a-t-il dit.Un des assaillants a été tué dans les échanges de tirs, avant que les autres, dont le nombre n'est pas connu, ne fassent exploser une caravane à proximité avant de prendre la fuite, a-t-il indiqué. Une source à la morgue de l'hôpital de Ramadi a confirmé avoir reçu les corps de cinq policiers, dont celui de l'officier, tous tués par balles.
Cette attaque intervient deux jours après celle contre un complexe de police à Ramadi, lors de laquelle sept policiers avaient été tués.
La province d'Al-Anbar est un ancien bastion de l'insurrection sunnite anti-américaine et de la branche irakienne d'Al-Qaïda. La province a été pacifiée après la mise en place en 2007 de milices tribales sunnites, pour la plupart d'anciens insurgés.
