Le premier «Clásico» de la saison en Espagne a réuni, jeudi au Camp Nou, le FC Barcelone et le Real Madrid, qui s’affrontaient en match aller de la Supercoupe d’Espagne. Le Barça s’est adjugé cette première manche en battant son rival éternel sur un score serré de 3 buts à 2. Les deux équipes se présentent sur la pelouse avec leurs effectifs principaux, avec toutefois la surprise Callejon, aligné par Mourinho sur le flanc droit, en lieu et place de Di Maria. Le nouvel entraîneur du club hôte, Tito Vilanova, de son côté, aligne la même équipe qui avait terminé la saison précédente, dans une suite logique du travail de Pep Guardiola, dont il était le second.
Après une bonne entame des joueurs du Real qui font bien circuler la gonfle entre leurs lignes, l’engrenage catalan se met en marche et on comprend tout de suite que l’ingénieur Iniesta, le machiniste Xavi et le contre-maître Busquets ne cèderont pas le ballon à leurs adversaires. Mourinho, lui, continuait sur la stratégie, qui lui avait permis de s’imposer au Camp Nou, en fin de saison dernière, quand il avait conquis la Liga : presser jusqu’à l’asphyxie le porteur du ballon et ses compagnons susceptibles de le recevoir, le tout assorti d’interventions musclées, au bord de la régularité. Mais le poids physique de la tournée outre-Atlantique, en période de préparation, se fait sentir et les joueurs se cantonnent devant les buts de Casillas. La 1re véritable occasion de la rencontre est l’œuvre de Messi, dont la frappe frôle le poteau. S’en suit une action «à la Messi» dont seul le lutin argentin a le secret, lorsqu’il fixe trois défenseurs aux abords de la surface de réparation, avant de croiser une frappe, qui trompe tout le monde, mais qui sort en six mètres. La 1re mi-temps s’achèvera avec un tir de Pedro, repoussé par «San Iker» en corner.
Deuxième mi-temps folle, avec un «Regalo» de Valdes
Le début de la 2e mi-temps est plus disputé que la première. Sur corner de Mesut Ozil à la 55e minute, Cristiano Ronaldo gèle le Camp Nou, en reprenant de la tête le centre millimétré de l’Allemand. Un but qui confirme les difficultés éternelles du Barça, sur les coups de pied arrêtés, en l’absence de Carles Puyol, la défense commet beaucoup d’erreurs de placement. Cependant, la joie merengue ne dure pas plus d’une minute, puisque Mascherano adresse une passe en profondeur à point, au fulgurant Pedro, qui s’ouvre les buts de Casillas, par un contrôle venu d’ailleurs, un but partout. Piqués au vif, les Blaugrana déferlent sur la moitié de terrain adverse, avec entre deux attaques catalanes, une contre-attaque madrilène. Le match devient complètement fou et risque de basculer d’un côté comme de l’autre. C’est dans ce moment qu’une équipe a besoin d’un maître à jouer, et ce soir-là au Camp Nou, le «Messie» s’appelait Andres Iniesta.
Tout le monde a alors en tête le magnifique Euro dont il a été auteur, portant tout le pays vers un 2e sacre de suite. Il portera également tout le Barça vers le 2e but, lorsqu’il efface Sergio Ramos d’un mouvement pur, obligeant son coéquipier au sein de la Roja, à commettre une faute. Le pénalty est ensuite transformé par Messi, relégué au grade de «simple» attaquant, le temps d’une soirée. Iniesta, lui, assure le show et mobilise 3 défenseurs autour de lui, avant de servir un caviar à son capitaine Xavi, qui ne se pose pas de question et plante le 3e but d’un plat du pied classique.
Alors que tout semble perdu pour le Real, Mourinho opère deux changements judicieux, en faisant sortir Benzema et Callejon, inexistants pour les remplacer par Higuain et Di Maria. Ce dernier apporte du sang neuf, permettant à ses coéquipiers de presser à nouveau les adversaires, mais cette fois-ci, dans leur moitié de terrain. Une astuce qui s’avouera payante, lorsque l’Argentin oblige le latéral gauche Adriano à passer en retrait vers son gardien Valdes, qui tente un dribble pas très futé et se fait chiper le ballon par Di Maria, qui inscrit en toute facilité. Un but gag, qui a son pesant d’or, dans l’optique du match retour, au Santiago Bernabeu, mercredi prochain.
● «Le 1er but était une faute du juge de ligne, mais ça ne fait rien»
«Nous nous sommes bien cantonnés en défense, mais le Barça a été meilleur pendant cette phase. Leur 1er but ne m’a pas plu parce qu’il s’agissait d’une erreur du juge de ligne (qui n’aurait pas signalé le hors-jeu de Pedro, ndlr), mais ça ne fait rien.»
Jose Mourinho, entraîneur du Real
● «Je n’ai pas parlé à Valdes, parce qu’il n’y a rien à dire»
«Durant ces années, Valdes nous a aidés à sortir de la défense ballon au pied. Le score de 3-2 maintient le suspense pour les deux équipes. On aurait pu finir avec une plus grande marge, mais il s’agit d’une issue qui nous parait juste.»
Tito Vilanova, entraîneur du Barça
