«Si l'appui au processus politique et à la réconciliation nationale, la revitalisation de l'économie et l'établissement de l'état de droit sont des tâches importantes (dans les pays post-conflit), l'instauration de la sécurité revêt un caractère crucial et conditionne, dans une large mesure, le succès des autres tâches», a-t-il estimé lors d'un débat du Conseil de sécurité sur le maintien de la paix.
«Rien ne peut se faire sans la sécurité et tout peut devenir possible lorsqu'elle est assurée et étendue dans les pays post-conflit», a expliqué le diplomate, en soulignant l'importance de la «mobilisation précoce de moyens suffisants pour la construction des capacités et pour le financement des activités connexes tels que le désarmement, la démobilisation et la réintégration».
«Ces initiatives sont la clef de succès pour toute réforme du secteur de sécurité», a-t-il poursuivi, en se félicitant de la «réactivité» des Nations unies et de ses capacités de mobiliser les moyens humains et financiers pour répondre aux appels et aux attentes des Etats et des populations concernés en termes de restauration et de consolidation de la paix.
«Le Maroc, qui participe depuis un demi-siècle à l'effort multilatéral pour asseoir et consolider la paix et la sécurité internationales, continuera son partenariat avec les Nations unies au service des principes et objectifs de notre organisation», a-t- ajouté.
Rappelant les grandes lignes de la vision du Royaume en matière de maintien de la paix, Loulichki a souligné «l'étroite imbrication» entre le rétablissement et la consolidation de la paix, deux concepts qu'il importe d'organiser et de structurer dès l'établissement d'une opération multidimensionnelle de maintien de la paix et de développer au fur et à mesure de son évolution.
En effet, «la nature des conflits, leurs origines, l'environnement régional, la disponibilité des capacités et des ressources» sont autant de facteurs qui permettent de déterminer l'articulation entre établissement de la paix et sa consolidation.
Dans cette articulation, a-t-il expliqué, la cohérence des stratégies et la coordination entre les différents acteurs multinationaux et bilatéraux sont d'«une évidente nécessité», qu'il s'agisse du système de l'Onu, des institutions financières nationales ou des organisations régionales ou sous régionales, en plus des Etats fournisseurs d'aide.
Ainsi, la base du succès de toute opération de maintien de la paix, selon l'ambassadeur, est liée à des facteurs interdépendants tels que «le réalisme des mandats, établis par le Conseil de sécurité», «la coopération triangulaire entre le secrétariat de l'Onu, les pays contributeurs en troupes et l'instance exécutive dans les phases de planification», ainsi que la mise en œuvre de «véritables stratégies de sortie accompagnées de mesures assurant un développement durable».
«Toutes ces activités et ces stratégies doivent continuer à obéir aux principes fondamentaux qui fondent le maintien de la paix au sein de l'Onu, notamment le consentement des parties, l'impartialité et le non recours à la force sauf en cas de légitime défense, le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des pays concernés, ainsi que la non-ingérence dans leurs affaires intérieures», a rappelé Loulichki.
Ces principes sont et doivent rester «la condition primordiale» de toutes les actions menées collectivement dans le domaine du maintien de la paix, a relevé le diplomate, qui a souligné la responsabilité première qui incombe aux gouvernements en matière de définition des priorités et des stratégies de consolidation de la paix au lendemain du conflit.
Le diplomate a, en outre, souligné le besoin d'instaurer le multilinguisme au sein des opérations de maintien de la paix afin de garantir le succès de leur mission dans les pays post-conflit.
«Il y va de l'efficacité des contingents et de la nécessaire interaction avec les populations particulièrement lorsqu'il s'agit de renforcer les arrangements de sécurité de l'Onu sur le terrain et améliorer la sûreté et la sécurité de tous les contingents de l'Onu», a-t-il conclu.
