Dans les grandes écoles de commerce ou dans les universités, les cours et les couloirs sont pleins de jeunes étudiants qui rêvent d’avenir, munis de leurs sacs à dos. Un avenir qui ne se lit pas forcément dans les lignes des cahiers, mais sur le terrain. En effet, de plus en plus d’étudiants sont conscients du poids de l’associatif et des bienfaits de faire partie d’une équipe soudée par une même cause. «Quand j’ai intégré l’ENCG, tout le monde m’a dit de me consacrer à mes cours et au travail, car la pression est grande, que je n’aurais pas le temps de me faire autre chose», explique Meriem, étudiante en 3e année. «Depuis que je suis membre d’une association caritative au sein de l’école, je suis plus épanouie dans mon travail et j’ai amplement le temps de concilier travail et bénévolat», explique l’étudiante.
Ceci est le cas d’un bon nombre d’étudiants qui, parfois même, sont membres de plusieurs associations et s’impliquent énormément, sans pour autant délaisser leurs études. «Le fait d’avoir des activités parascolaires est un avantage pour un candidat potentiel surtout s’il existe un lien entre l’activité parascolaire et la formation initiale», explique Imane Omari, consultante en Ressources humaines chez AmalJob qui voit passer des CV et des profils tous différents les uns des autres, mais les candidatures qui font la différence sont clairement celles dont le parcours parascolaire est riche et structuré. Cela montre que le candidat est dynamique et qu’il ne perd pas son temps dans les choses non apprenantes, c’est très important», continue la consultante. Nouma Bouyana, responsable Communication de l’HEM-Rabat dira même que les meilleurs éléments sont ceux qui s’impliquent plus dans l’associatif, c’est d’ailleurs pour cela que tout un programme obligatoire est mis en place. «Nous avons un programme obligatoire, toutes filières et années confondues, qui oblige les étudiants à réaliser un projet en partenariat avec une association», continue la responsable Communication». «Cependant, il ne s’agit pas de collectionner les associations comme les chaussures», intervient Amine Lahlou, chef d’entreprise qui recrute beaucoup de stagiaires et n’hésite pas à recruter les candidats à la sortie des écoles. «Je privilégie clairement quelqu’un qui travaille dans une même association dans la durée qu’un autre qui a à son actif 10 associations en 4 années d’études», explique le chef d’entreprise.
De le visibilité
En effet, que ce soit SIFE Maroc, les Rotaract universitaires ou la Caravane AMGE, les associations des jeunes font parler d’eux et sont souvent médiatisées. Pas plus tard que la semaine dernière, les étudiants de l’école de commerce HEM ont organisé un évènement caritatif au Megamall pour collecter des fonds pour l’Association des enfants diabétiques. Un évènement réussi qui a vu la participation d’artistes comme Nabila Mâan et l’organisation d’un défilé de caftans. Dans le même mouvement de ferveur, SIFE Maroc a organisé, à Casablanca le 12 mai dernier, une action humanitaire intitulée «Faites de vos achats des actions humanitaires» pour soutenir les femmes productrices de produits du terroir.
«Étant en 2e année à l’ENCG Casablanca, mon équipe et moi avons été amenées à apporter du changement durable d’une manière ou d’une autre», explique Zineb Lazrak, membre également de l’association AISSEC. «Nous avons donc décidé d’améliorer l’activité de la maison de jeunes filles «Dar Taliba», se situant à Mediouna et nous organisons une collecte de livres scolaires, ouvrages, encyclopédies et histoires, voire même des ordinateurs pour mettre en place une bibliothèque», explique la jeune fille pleine de motivation. Des actions qui se suivent et ne se ressemblent pas sauf dans un détail : elles émanent d’une volonté de faire du bien et de faire quelque chose qui compte. Une vertu, selon la consultante en Ressources humaines d’AmalJob, digne des grands managers de demain. «Les carriéristes et les grands managers sont souvent ceux qui se sont impliqués associativement ou politiquement dans leur jeunesse».
Ainsi, construire son chemin professionnel en aidant les plus démunis à construire le leur est signe d’une carrière prometteuse selon les spécialistes et les recruteurs. «Le don de soi n’est pas uniquement ouvrir son porte-monnaie, en tendant une pièce ou un billet à un démuni. Ce que nous encourageons le plus, c’est donner une part de son potentiel, donner de son temps, de son savoir-faire, de sa créativité, de son énergie, de sa bonne humeur, mais surtout donner et répandre de l’espoir». Voilà ce qui sort de la bouche de la jeune Zineb Lazrak, à peine en 2e année de cursus scolaire dont l’avenir promet certainement beaucoup de réussite et de partage.
