Mathématiquement rien n’est encore joué puisqu’il reste encore 12 points à prendre comme l’avait souligné le capitaine Houcine Kharja devant la presse à la fin de la rencontre. Mais au vu des deux dernières prestations des Lions de l’Atlas face à la Gambie (1-1), le 2 juin, et face à la Côte d’Ivoire (2-2), le 9 juin, ça sera vraiment un miracle s’ils parviennent à terminer en tête du groupe C. Les hommes d’Eric Gerets n’ont réussi à prendre que deux petits points sur six possibles. Et à ce rythme, ils sont beaucoup plus proches de la porte de sortie que de la qualification. Samedi face à la Côte d’Ivoire, les Lions étaient incapables de prendre leur match par le bon bout. Eux qui avaient tant besoin de la victoire se sont épuisés à courir après le score.
À peine 8e min de jeu et la Côte d’Ivoire mène déjà par un but à zéro suite à un joli lobe de Salomon Kalou sur Nadir Lamyaghri. Sonnée, l’équipe nationale a dû attendre la 41e min de jeu pour égaliser (1-1) sur pénalty consécutif à une faute de main du défenseur Cheick Tioté. Houcine Kharja le transforme magistralement provoquant une explosion de joie dans les gradins du nouveau stade de Marrakech. Peu après l’heure de jeu, c’est le défenseur Koulo Touré qui doublait la mise pour les Éléphants devant une défense marocaine apathique. Hamza Abourazouk qui a fait son entrée en jeu en seconde mi-temps égalise pour le Maroc à la 89e min de jeu d’un joli coup de tête reprenant un bon centre de Yacine Salhi.
Résultat positif
Les hommes d’Eric Gerets ont raté l’occasion de prendre la tête du groupe C en cas de victoire sur la Côte d’Ivoire. Ils ont même passé tout prêt d’une défaite, mais l’attaquant du MAS, Hamza Abourrazouk, a réussi à arracher le point du match (2-2) dans les ultimes minutes de la partie. Ce résultat qualifié de positif par Gerets n’arrange pas les affaires de l’équipe nationale qui accuse deux points de retard sur son adversaire du jour. À voir les mines contrites des Lions de l’Atlas, la bouteille est évidemment plus vide que pleine. Sans vraiment être dépassés, les Lions ont longtemps couru après le score. Sans jamais réussir à reprendre la main. Quand il arrive devant la presse, le premier mot du capitaine, Houcine Kharja, est bien sûr… «des regrets». Comme ses partenaires, le milieu défensif marocain regrette les nombreux cadeaux faits aux attaquants ivoiriens lors de ce match. Malgré l’état d’esprit qu’il faut souligner, il y a une grosse déception d’autant plus que cette équipe de Côte d’Ivoire n’avait rien d’extraordinaire en dépit des grands joueurs qui la composent.
Errance défensive
Cette fois-ci, Eric Gerets n’invoquera pas l’arbitrage pour justifier le match nul des Lions de l’Atlas sur leur pelouse face à la Côte d’Ivoire.
Ce n’est pas l’arbitre égyptien, Ghead Grisha, et ses assistants qui ont permis à Salomon Kalou et à Koulo Touré de marquer les deux buts des Éléphants face aux Lions de l’Atlas, mais les errances défensives des coéquipiers de Mehdi Benatia.
Cela fait pratiquement un an que cette défense tant vantée par le technicien belge prenait des buts à chaque match. Elle est surtout vulnérable sur les coups de pied arrêtés.
Comme face à la Gambie, les Lions ont encaissé un but stupide en raison de la lenteur de cette défense qui avait laissé tout le loisir à Didier Drogba de remiser de la tête pour Koulo Touré qui a battu Nadir Lamyaghri. Cette perméabilité de rideau défensif marocain trouve son explication dans le chamboulement de ce secteur par Gerets qui n’a pratiquement jamais aligné les mêmes défenseurs plus de trois fois de suite.
En dépit de la frustration, on retiendra l’envie, la détermination et le courage des joueurs qui n’ont jamais baissé les bras.
Déclarations
● «Je suis content de mes joueurs»
«On savait que jouer contre la Côte d’Ivoire n’était pas un cadeau. Après le match contre la Gambie, tous les joueurs ont eu le courage de se remettre de cette mi-défaite. Face à la Côte d’Ivoire, les joueurs ont joué une première mi-temps assez bonne. Je crois qu’en deuxième mi-temps, surtout quand l’entraîneur de Côte d’Ivoire, Sabri Lamouchi, a changé sa tactique en mettant un homme de plus derrière chaque fois qu’ils perdent le ballon, nous a compliqué un peu la tâche. On arrivait plus à trouver Abdelaziz Barrada. Je suis particulièrement content pour mon équipe qui n’a pas baissé les bras après le 2e but des Ivoiriens qui avaient mis la mainmise sur le match. Je suis content pour Abourazouk qui marque le but de l’égalisation. Je pense que ce but va lui faire du bien.»
Eric Gerets, entraîneur de l’équipe nationale
● «Un sentiment de frustration»
«On est frustré parce qu’on avait la possibilité de prendre trois points ce soir et faire le trou dans ce groupe. On avait à un moment donné la mainmise sur le match, mais on prend ce but de l’égalisation à la fin. Je comprends la frustration et la déception de mes joueurs de ce match nul que je considère équitable et juste entre les deux équipes même s’il y avait de la place pour la victoire.»
Sabri Lamouchi, entraîneur de Côte d’Ivoire
● «On est toujours en course»
«Je pense qu’on a fait un bon match. Certes, on ne l’a pas gagné, mais le plus important est de ne pas perdre. Il nous a manqué un peu de réussite. On a eu plus d’occasions qu’eux, mais au final on se quitte dos à dos. Je pense qu’avec le temps on aura une bonne équipe. Il ne faut pas paniquer. On est toujours en course. Il reste 12 points à prendre. C’est loin d’être fini.»
Karim Aït Fana, attaquant
● «On a réussi à revenir dans le match»
«On s’en sort bien en obtenant ce match nul. La situation a été compliquée quand nous avons pris le 2e but. Mais on a réussi à revenir dans le match. Nous avons suffisamment de temps pour travailler avant le prochain match prévu dans 9 mois.»
Abdelaziz Barrada, attaquant
● «Un match nul positif»
«Les joueurs de l’équipe nationale ont fait un grand match contre l’une des meilleures équipes du monde qui regorge de grandes stars. Je retiens de ce match la combativité, l’envie et la détermination des joueurs qui n’ont jamais baissé les bras. Ils ont été récompensés en revenant au score à deux reprises. Le match nul contre la Gambie a été une mauvaise affaire, mais c’était un nul forcé par l’arbitrage. En revanche, le match nul contre la Côte d’Ivoire est positif, parce qu’il y avait la volonté des joueurs de réaliser un bon résultat avec une équipe nationale diminuée en raison de plusieurs absences dues aux blessures.
Je pense que si on avait eu samedi, sur le terrain, Younès Belhanda, Oussama Assaidi et d’autres, le score aurait été différent. Ceci dit, je salue la combativité des joueurs qui ont fait un grand match. Le fait d’engager Gerets ne voulait pas dire qu’on gagnerait la Coupe du monde la première année. Construire une équipe nécessite de temps, beaucoup du temps. On est sur la bonne voie.
Il faut un peu de patience. L’équipe nationale a besoin du soutien de ses supporters pour continuer à progresser. Les joueurs du championnat national ont été exemplaires. Nous avons deux matchs importants au mois de septembre dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2013. Il faut les préparer dans la sérénité afin de se qualifier à la prochaine CAN et, surtout, réussir un bon parcours en Afrique du Sud. Le prochain rendez-vous de l’équipe nationale sera au mois d’août contre la Guinée, au Maroc. Je pense qu’on est sur la bonne voie. On a réussi à se qualifier aux Jeux olympiques.»
Ali Fassi Fihri, président de la FRMF
