Les 16 millions de Marocains connectés se sont sérieusement mis au e-commerce en 2012. Ainsi, le nombre de transactions en ligne a dépassé les 1,25 million pour ce qui concerne la plate-forme Maroc Télécommerce. Cette augmentation du nombre de transactions de 75% par rapport à 2011 liée à une croissance de 45% du chiffre d’affaires réalisé de cette manière à 743 millions de DH est riche d’enseignements. La baisse de 18% du panier moyen qui s’établit à 600 DH pour les paiements par carte bancaire est due tant à la popularisation du paiement par carte bancaire qu’à l’évolution de l’offre en ligne qui va vers des produits plus simples et donc moins chers. Si huit millions de Marocains et de Marocaines sont porteurs d’une carte bancaire, peu encore réalisent des transactions sur Internet, parfois par peur du piratage, souvent par méconnaissance de la quantité de biens et de services qui peuvent être achetés ainsi. Régler la facture de l’eau, de l’électricité et du téléphone est désormais possible par Internet, mais peu de consommateurs le font encore systématiquement.
La dynamique des sites de deals amène également de nouveaux consommateurs à acheter des biens et des services, de toutes natures et à tout prix par ce canal de distribution. L’une des prochaines mutations de ce marché est liée à l’e-administration et le règlement des diverses taxes et impôts en ligne. Cela est déjà possible, mais pour l’instant encore peu usité, sans doute faute d’une information suffisante. Il y a pourtant deux clientèles que cela intéresserait tout particulièrement : les MRE et les étrangers, concernant leurs taxes foncières. Les résidents ne sont pas en reste puisque l’OMPIC (Office marocain de la propriété industrielle et commerciale) a déjà un chiffre d’affaires de 3 millions de DH pour les consultations de bilans et pour la commande de certificats négatifs sur son site «directinfo.ma», lequel a enregistré une progression de 20% des transactions entre 2012 et 2011 avec 50 000 opérations.
Une nouvelle dynamique commerciale
Les vrais segments qui se développent avec un doublement du nombre de transactions entre 2011 et 2012 sont les sites de shopping (deals, cosmétiques, habillement, jeux et matériel informatique) qui ont amené un chiffre d’affaires consolidé de plus de 131 millions de DH. Dans un autre registre, la compagnie nationale de transport CTM, acteur historique du transport par voie terrestre, a lancé son site courant 2012 et obtenu d’excellents résultats concernant tant les réservations que les achats en ligne de tickets de voyage. Ce très bon résultat a été récompensé pendant le salon E-commerce 2012 avec l’obtention du prix du meilleur site E-commerce dans la catégorie «E-entreprise». Si les internautes avaient déjà montré leur appétence pour la réservation de voyages aériens sur internet, il n’en avait pas encore été de même pour les voyages terrestres. Il convient de rappeler qu’en France, le site de voyage de la SNCF (Société nationale des chemins de fer) est devenu le premier agent de voyage par Internet partant de son offre de voyages ferroviaires puis s’étendant progressivement aux voyages aériens et aux offres des tour-opérateurs. À ce jour, l’ONCF ne propose pas encore l’achat de ses titres de transport par internet, mais il est clair que, comme pour la Royal Air Maroc, elle dispose de la légitimité sur ce segment de marché. Le secteur du paiement en ligne devrait poursuivre sa croissance en 2013 comme les années suivantes, car c’est une tendance de fond qui repose tant sur la croissance du nombre d’internautes, que sur celle du nombre de porteurs de cartes bancaires et celle du nombre de sites offrant des articles ou services en ligne. Ainsi, pour l’année 2013, plusieurs acteurs importants venant autant du secteur privé que du public préparent le lancement de leur site marchand pour cette année et nombre d’entre eux utiliseront la plateforme Maroc Télécommerce pour proposer le paiement en ligne. D’autres poids lourds du commerce traditionnel scrutent les offres européennes pour préparer une offre adaptée au consommateur marocain.
Cette logique a toujours donné d’excellents résultats dans tous les pays où elles ont été lancées, car la marque capitalise sur sa notoriété pour inspirer confiance au consommateur et le rassurer quant à son paiement sur Internet. L’arrivée de grandes marques de distribution bien connues du public pourrait donner une nouvelle impulsion au commerce électronique et favoriser ainsi encore son développement.
Un autre facteur permet de développer encore le commerce en ligne, c’est la sécurisation des transactions. À ce niveau, Maroc Télécommerce et des banques de la place ont permis le lancement d’un système qui n’est pas basé uniquement sur le trio numéro de la carte – date d’expiration – CVV, mais nécessite en plus un code confidentiel envoyé par téléphone pour que son compte soit débité.
Le e-commerce a connu une nette évolution en 2012
Dans son bilan du marché du e-commerce et du e-paiement pour l’année 2012, Maroc Télécommerce constate une hausse de 45% du chiffre d’affaires réalisé et de 75% du nombre de transactions sur l’année écoulée.
L’achat en ligne est en plein essor.
LE MATIN
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13 Février 2013
À 12:47
