Le président italien, Giorgio Napolitano, a souligné, samedi, son intention de se maintenir «jusqu'au dernier jour» de son mandat, démentant ainsi les informations colportées par voie de presse sur son éventuelle démission comme solution pour sortir le pays de l'impasse politique dans laquelle il se trouve.
Le président Napolitano a annoncé qu'il consultera deux «groupes restreints» de personnalités qui devraient l'aider à trouver une solution à la situation de blocage. Ces personnalités, dont les noms doivent être connus dans l'après-midi, auront pour tâche de faire des «propositions programmatiques précises» sur des thèmes institutionnels et socio-économiques de nature à favoriser l'adhésion commune des forces politiques en vue de la formation du nouveau gouvernement.
Le président Napolitano, dont le mandat s'achève le 15 mai, avait confié, il y a neuf jours, au chef de la gauche, Pierluigi Bersani, un «pré-mandat» pour tenter de réunir une majorité parlementaire stable qui lui permettrait de former un gouvernement. Une mission qui, au terme de six jours de consultations, s'était avérée impossible au vu des divergences d'approches et de programmes existant entre les principales forces politiques. Les contacts établis, tout au long de la journée de vendredi, par le président Napolitano n'ont pas permis, non plus, de réaliser d'avancée, chaque formation continuant à camper sur ses positions.
Trois grands courants, de force presque égale, mais antinomiques, ont émergé au terme des élections législatives des 24 et 25 février : le centre-gauche de Pieluigi Bersani, le centre-droit de Silvio Berlusconi et le Mouvement contestataire «Cinque Stelle» de l'ancien humoriste Beppe Grillo. C'est dire la difficulté de la formation d'un gouvernement en l'absence d'une majorité claire dans les deux chambres du parlement auxquelles la loi italienne accorde un poids équivalent.
La constitution italienne ne permettant pas au chef de l'Etat en exercice de dissoudre le parlement dans les six mois précédant la fin de son mandat, une démission de Napolitano aurait permis, selon la presse, d'accélérer l'avènement d'un nouveau président qui peut, lui, dissoudre le parlement et appeler à de nouvelles élections qui pourraient donner lieu à une nouvelle carte politique.
