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«Resserrer les liens culturels entre le Maroc et l’Espagne»

● «La culture marocaine est bien plus qu'une représentation folklorique», Alberto Gomez Font
●«L'affermissement des relations entre l'Espagne et le monde arabe passe inéluctablement par le Maroc»

«Resserrer les liens culturels entre le Maroc et l’Espagne»
Le directeur de l’Institut Cervantes de Rabat, Alberto Gomez Font accorde un entretien à la MAP. (Photo : MAP)

La culture marocaine ne se résume pas à une représentation folklorique mais elle est le fruit d'un formidable bouillonnement littéraire et artistique qui reflète la modernité du Maroc, a affirmé le Directeur de l'Institut Cervantes de Rabat, Alberto Gomez Font.

Gomez Font a, dans un entretien accordé à la Map, appelé l'élite intellectuelle espagnole à transcender les clichés pour s'intéresser sérieusement à l'évolution culturelle que connaît le Maroc dans les divers champs de la création, notamment le cinéma, les arts plastiques et la littérature.

D'où pour lui la nécessité aujourd'hui d'élargir les passerelles d'échange et de dialogue culturels entre le Maroc et l'Espagne et ce, pour une meilleure connaissance mutuelle des deux cultures d'autant, souligne-t-il, que la majorité de l'élite espagnole est convaincue que l'avenir des deux Royaumes est irrémédiablement lié par la force de la nature géographique et aussi les intérêts en commun, surtout au vu des immenses défis posés par la conjoncture de crise internationale.

S'agissant de l'image erronée que certains Espagnols entretiennent encore à propos du Maroc, Gomez Font qui assure depuis septembre dernier la direction de l'Institut Cervantes, a fait remarquer que ces stéréotypes disparaissent dans les espaces sociaux connaissant une certaine interactivité entre les citoyens des deux pays, d'où la nécessité de resserrer encore les liens et les échanges culturels entre les deux pays pour une meilleure compréhension de l'autre.

Il a, à ce propos, révélé que sa priorité aujourd'hui est de faire de l'Institut Cervantes une véritable vitrine de la culture hispanique que l'Espagne partage avec de nombreux pays en Amérique latine, aux Caraïbes et ailleurs et non seulement un établissement culturel strictement espagnol, indiquant que cette démarche bénéficie d'ores et déjà de l'adhésion de sept ambassades latino-américaines basées à Rabat. Une manière, soutient-il, de refléter la richesse et la diversité de la culture hispanique de par le monde.

C'est aussi, explique-t-il, une parade contre les répercussions de la crise financière internationale qui a réduit à la portion congrue, jusqu'à 75%, les crédits alloués à son Institut, estimant que la conjoncture actuelle impose aussi une gestion réfléchie et rationnelle en matière de choix des programmes culturels.

Evoquant, par ailleurs, la place de la langue espagnole dans le monde, Gomez Font, fair-play, semble convaincu du fait que l'anglais, langue de la mondialisation et des nouvelles technologies, ne sera jamais détrônée par la langue de Cervantes qui reste néanmoins la deuxième langue parlée dans le monde et séduit de plus en plus les Marocains au vu des opportunités qu'elle offre en Espagne et en Amérique latine.

Sur la place de la culture dans l'agenda de la politique étrangère espagnole, il a indiqué que son pays promeut «le label espagnol», rétorquant toutefois, que la meilleure promotion possible de la culture espagnole doit se faire à travers d'autres supports, notamment la gastronomie, le cinéma et les arts dans toutes leurs expressions. Car, dit-il, l'Espagne n'a pas le monopole de la langue espagnole.

L'histoire d'amour et la passion de cet intellectuel pour la culture arabe et marocaine en particulier a commencé sur les bancs de l'Université de Madrid où il a étudié la langue arabe avant de rejoindre l'agence de presse espagnole «EFE» comme responsable d'un service chargé de l'amélioration de la qualité rédactionnelle de la langue espagnole. Un service qui sera érigé en 2005 en une institution qui veille à une utilisation correcte de la langue dans les médias espagnols et latino-américains et à l'unification des concepts et des termes.

Sur son choix du Maroc, Alberto Gomez Font confie à la MAP que cette destination s'est imposée d'emblée à lui en raison de la proximité géographique et culturelle et son amour ancien pour le Maroc. Très convaincu de la nécessité de renforcer davantage les passerelles d'échange entre les deux rives, il assure que l'affermissement des relations entre l'Espagne et le monde arabe «passe inéluctablement par le Maroc».

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