«Le Maroc de Rio à Rio+20 : la transition vers l’économie verte», c’est sous cette thématique qu’une conférence a été tenue au sein de l’Université Mohammed V- Souissi à rabat. L’université qui a adopté l’initiative «l’Université verte» vise à travers un cycle de conférences, l’intégration de la dimension du développement durable dans ses différentes activités ainsi que la consolidation de la place de l’éducation pour le développement durable dans l’espace universitaire.
Intervenant lors de cette rencontre, Mohamed Nbou, directeur des Études, de la planification et de la prospective au sein du ministère de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement a présenté le bilan du Maroc pour la période allant de 1992, date de la première conférence de Rio au Brésil, à 2012, date de la tenue de la conférence Rio+20. Le responsable a dressé son bilan sur quatre axes, à savoir la gouvernance, le pilier économique, le pilier social et le pilier environnemental.
Au niveau de la gouvernance, le responsable a soulevé plusieurs points, notamment l’élaboration d’un cadre réglementaire performant et équitable et l’inscription du Maroc dans un processus démocratique et participatif à travers «des réformes successives» jusqu’à la mise en place de la nouvelle Constitution et qui consacre le droit au développement durable pour chaque citoyen. Dans ce sens, Nbou a mis le point sur la convergence des intérêts socio – économiques avec la préservation et la valorisation des ressources.
Concernant le pilier économique, le Maroc a connu plusieurs changements sur la période allant de 1992 à 2012. Le responsable, rappelle entre autres, la fin du plan d’ajustement structurel en 1994, l’adoption de plusieurs approches sectorielles intégrant progressivement la composante environnementale, ainsi que le début d’une transition vers l’économie verte par rapport à la gestion intégrée de l’eau et des énergies renouvelables. Pour le volet social, les 20 dernières années ont connu, selon le responsable, la mise en place de plusieurs programmes de mise à niveau sociale.
Le PNRR 1 qui s’étalait sur la période 1995-2004 a permis la construction de 10 000 km de routes rurales. Son successeur, le PNRR2 qui se termine en 2015 permettra la construction de 15 000 km de routes rurales à son tour. D’autres programmes comme le PAGER et le PERG ont permis un accès à l’eau potable pour 92% de la population et un taux d’électrification de 97,4%. Le volet environnemental a connu aussi des développements aussi importants que les autres secteurs. Le responsable cite entre autres, la mise en place du Programme national d’assainissement (PNA) et qui vise un taux de raccordement de 75% en milieux urbains en 2016, un taux qui passera à 100% en 2030. Pour le taux de traitement, les objectifs sont d’atteindre un taux de 40% en 2016 et de 100% en 2030 pour un investissement total de 50 milliards de dirhams. Mohamed Nbou a aussi évoqué les réalisations au niveau du Programme national de gestion des déchets ménagers (PNDM) et qui ont nécessité un investissement total de 40 milliards de dirhams. Le projet a pu atteindre un taux de collecte de 75% et une augmentation de 21 points du taux de mise en décharges contrôlées pour atteindre 31% contre 10% avant 2008.
La transition du Maroc vers une Économie verte passe donc par plusieurs piliers ; un bon nombre de ces axes est déjà mis en place pour assurer cette transition. La sécurité d’approvisionnement et la disponibilité de l’énergie, l’accès généralisé à l’énergie à des prix raisonnables, la maîtrise de la demande et la préservation de l’environnement sont au cœur de la stratégie énergétique qui va dans ce sens, rappelle le directeur des Études, de la planification et de la prospective au sein du ministère de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement.
