Les partisans estiment que des avancées réelles et concrètes ont été enregistrées. «Le bilan de la première année reste une évaluation préliminaire du programme gouvernemental. Il est honorable et positif. Nous n’avons pas réalisé tous nos engagements. Mais 2012 est une année de lancement des grands chantiers fondamentaux de réformes et de prise de bon nombre de mesures jugées urgentes», souligne Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole officiel du gouvernement, dans un entretien (page 6). Selon le ministre, la principale réalisation à mettre à l’actif de l’Exécutif concerne «la réhabilitation du service public». Parmi les mesures prises dans ce sens, il cite notamment : les ponctions sur les salaires des grévistes, la décision de l’institution des concours comme unique voie d’accès à la fonction publique ainsi que la décision interdisant le cumul des fonctions entre le public et le privé dans les secteurs de l’enseignement et de la santé.
À tout cela s’ajoute l’ouverture du chantier de la lutte contre l’économie de rente dont le PJD avait fait son cheval de bataille lors des élections législatives. Après la publication des listes des bénéficiaires des agréments du transport et des carrières, le gouvernement promet de mettre en place une stratégie claire pour que ces secteurs soient gérés suivant les principes de transparence et de bonne gouvernance.
Du côté de l’opposition, la situation n’est pas aussi idyllique. Pour eux, ce gouvernement a manqué son rendez-vous avec l’histoire et déçu les espoirs de millions de Marocains pour qui il était censé incarner la rupture avec le passé. Parmi les reproches qu’on lui fait, les promesses faites, mais qui n’ont pas été tenues jusqu’à maintenant. Selon Ahmed Touhami, membre du bureau politique du PAM et président de la commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement à la Chambre des représentants, le bilan du gouvernement est «négatif et ne présente aucun résultat tangible», car selon lui «on ne gère pas la chose publique uniquement par les promesses et les déclarations d’intentions». Et d’ajouter sur un ton ironique que la seule réalisation de ce gouvernement «c’est peut-être la majoration des prix des carburants».
Même son de cloche chez Rachid Talbi Alami. Ce député porte-parole du RNI estime que depuis l’installation du gouvernement, «nous nous sommes trouvés devant des déclarations d’intentions et trop de dossiers». À son avis, le gouvernement n’avait travaillé que sur trois dossiers, à savoir la loi organique sur la nomination aux hautes fonctions et deux lois de Finances. «À part cela, je n’ai pas vu de réformes, même pas un début de réforme», conclut-il.
Le dossier que nous proposons à nos lecteurs se veut un tour d’horizon complet des performances et des contre-performances du gouvernement Benkirane. Nous avons recueilli pour eux les différents points de vue et essayé d’apporter un éclairage aussi complet et aussi objectif que possible. Le but est de leur permettre de se forger leur propre opinion.
