L’habitat insalubre subsiste et prolifère même au niveau de Mohammedia. Pourtant, plusieurs opérations de relogement et de relogement ont été lancées dans le cadre du programme «Villes sans bidonvilles». Elles ont concerné douars Jmoû, chantier Jdid, Magri, Sidi Moussa, Zouaghate, Echellal, Cadi Tazi, Souk Al Had… En dépit de ces actions, le nombre de bidonvillois avoisine encore les 17 000. Un diagnostic préoccupant qui nécessite aujourd’hui une solution définitive susceptible de mettre fin à ce phénomène et de relancer un programme ambitieux, qui permettrait aux ménages habitant toujours dans les bidonvilles d’accéder à un logement décent, à l’abri des aléas climatiques et de l’exclusion sociale.
«Ce chiffre atteste de la lenteur de l’éradication des bidonvilles au niveau de Mohammedia et sa région. L’absence de bonne gouvernance, la cherté des terrains, la rareté du foncier, la spéculation immobilière, le laxisme de certains services, l’augmentation du nombre de familles dans certains douars… tous ces problèmes bloquent les opérations de lutte contre l’habitat anarchique et insalubre», nous confie un conseiller communal à Mohammedia. Il ajoute que les services concernés ont, certes, déployé des efforts, mais que parfois le dynamisme et la volonté ne suffisent pas et qu’il faut prendre les mesures à l’encontre de ceux qui sont impliqués dans la prolifération de l’habitat insalubre pour garantir plus de succès aux opérations prévues destinées à recaser la totalité des bidonvilles dans les délais prévus.
Pour pallier la situation de blocage, les services concernés ont initié une stratégie de relance des programmes de résorption des bidonvilles de Mohammedia et des communes relavant de la préfecture, à l’exception de Aïn Harrouda. Cette dernière, qui compte 6.000 bidonvillois, dispose de son propre programme de relogement, prévu dans le cadre de la ville nouvelle de Zenata. Le programme sera axé exclusivement sur le mode de relogement dans des lots bi-familiaux de 80 m2 avec R+3. Il comporte
5 opérations en cours de réalisation. Il permettrait de recaser les ménages vivant encore dans certains bidonvilles de Mohammedia et sa région. Le déficit sera comblé par la prospection de nouveaux terrains relevant du domaine de l’État. Les services concernés affirment qu’ils ont pris toutes les dispositions pour la réalisation des équipements publics au niveau des lotissements de relogement. Néanmoins, il faudrait veiller davantage à l’application de la législation en vigueur et sévir contre toute personne ayant violé les lois.
Détails des projets
Parmi les opérations de relogement lancées à Mohammedia, on cite celle d’El «Fath 1», qui concerne les communes de Benyakhlef et Sidi Moussa El Majdoub.
Ce projet, en cours de réalisation, comporte 2 109 lots de terrains. De même, l’opération «Fath 2», dans la commune de Benyakhlef, offrirait 1 270 lots de relogement aux bénéficiaires. Au niveau de la commune rurale d’Echellalat, 370 lots sont réservés aux bidonvillois dans le cadre de l’opération «Zaïtoune».
Toujours dans la même commune, les projets «Maroua» et «Safaa» comprendront respectivement 767 et 1 466 lots de terrains.
