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Une fête tourne à la tragédie

Une fête d’étudiants a tourné au drame, dans la nuit de samedi à dimanche, dans une boîte de nuit de Santa Maria. Bilan : 233 morts et 116 blessés. C’est le second incendie le plus meurtrier de l’histoire du Brésil

Une fête tourne à la tragédie
Des étudiants rescapés racontent l’enfer auquel ils ont survécu.

Panique, bousculade, asphyxie… sont à l’origine de ce lourd bilan qui s’est déroulé dans une discothèque de Santa Maria, une ville du sud du Brésil où demi-millier de personnes étaient rassemblées lorsque le feu s’est déclaré. Un responsable de la police de Santa Maria a déclaré que l’incendie était parti à cause d’une pièce d’artifice allumée par l’équipe chargée d’assurer une animation. Les flammes se sont propagées «en quelques secondes», a-t-il dit. De son côté, le ministre de la Santé Alexandre Padilha a déclaré lors d’une conférence de presse à Santa Maria que : «La priorité numéro un du gouvernement est de chercher à sauver des vies, celles que nous pouvons encore sauver». «Ça a été très vite. Il y avait beaucoup de fumée, une fumée vraiment noire. Nous avons pu sortir rapidement parce que nous étions dans une zone VIP proche de la sortie», a témoigné une rescapée, interrogée par GloboNews TV.

Issue de secours fermée
Une des sorties de secours était fermée, et de nombreuses voitures étaient garées à la porte de l’établissement, ce qui a ralenti l’évacuation, a poursuivi la rescapée de l’incendie ajoutant que le stationnement était autorisé à cet endroit. Des équipes de secours de tout l’État de Rio Grande do Sul ont été envoyées en renforts. Santa Maria se trouve à environ 300 km à l’ouest de Porto Alegre, la capitale de l’État. En l’absence d’issue de secours, pris de panique, les nombreuses personnes qui se trouvaient dans la discothèque n’avaient qu’une seule issue pour fuir : la porte d’entrée. «Nous n’avons pas réussi à utiliser la sortie de secours. Ceux qui étaient au fond de la discothèque sont restés piégés», a déclaré un autre rescapé, cité par l’AFP.

«Scène de guerre»
Un commissaire de police participant à l’enquête, Sandro Meinerz, a décrit à la radio CBN «une scène de guerre, effrayante, de calamité publique : il y avait des corps partout amoncelés, noirs de fumée». L’incendie a commencé vers 2 h 30 du matin (5 h 30) et n’a été contrôlé que vers 7 heures. Avant l’arrivée des pompiers, des habitants armés de gros marteaux ont tenté de casser les murs de la discothèque pour essayer d’aider les jeunes à sortir. La licence autorisant le fonctionnement de la discothèque était périmée depuis le mois d’août, selon les pompiers cités par l’AFP. La mairie de Santa Maria, une ville universitaire, a décrété un deuil officiel de trente jours et a monté une cellule d’aide psychologique aux proches des victimes dans un centre sportif. La Présidente du Brésil, Dilma Roussef, a annulé un déplacement au Chili où elle devait participer à un sommet Amérique latine-Union européenne, pour se rendre sur les lieux du drame. «Je voudrais dire à la population de Santa Maria que, dans ce moment de tristesse, nous sommes avec vous», a-t-elle déclaré, réprimant des larmes, devant les médias.

Des videurs qui bloquent la sortie
Selon le chef des pompiers, Guido de Melo cité par Reuters, l’équipe en charge de la sécurité de l’établissement, inconsciente de la gravité de la situation, a dans un premier temps «bloqué la sortie des clients» pour s’assurer qu’ils payaient leurs consommations. Un blocage qui a accentué le «grand mouvement de panique».
À l’approche de la Coupe du monde de football devant se dérouler au Brésil en 2014, une enquête doit maintenant déterminer plus précisément toutes les causes du drame et définir les responsabilités de chacun dans le second incendie le plus meurtrier qu’ait connu le Brésil.

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