«Mardi encore, ils continuaient à voler du pétrole,» a affirmé mercredi soir le négociateur en chef de la délégation sud-soudanaise, Pagan Amum, évoquant un nouveau détournement de brut à hauteur de 2,4 millions de barils.
«Les 2,4 millions de barils s'ajoutent aux 2,6 millions de barils déjà volés précédemment,» a poursuivi Amum, affirmant que le Soudan du Sud prendrait des mesures pour récupérer le pétrole, selon lui, dérobé.
Le Soudan du Sud a hérité, à son indépendance en juillet, des trois quarts des réserves pétrolières du Soudan d'avant la sécession, mais reste tributaire des infrastructures du Nord pour exporter.
Or, depuis des mois, Juba et Khartoum sont incapables de trouver un accord sur les frais de transit. Mardi encore, les deux parties ont échoué à s'entendre à l'issue de négociations organisées dans la capitale éthiopienne Addis Abeba sous l'égide de l'Union africaine.
En attendant une solution, le Soudan a décidé de se payer en nature, en prélevant du brut, à la fureur du Soudan du Sud, qui a stoppé sa production en janvier.
Selon le négociateur en chef sud-soudanais, Juba a appris par les compagnies pétrolières qui opèrent sur son territoire que Khartoum avait détourné ces 2,4 millions de barils supplémentaires.
«Bien sûr c'est un choc pour nous, par parce que nous ne savions pas que le gouvernement du Soudan (nous) volait, mais (...) les compagnies pétrolières couvraient le gouvernement du Soudan dans ce vol, et ça c'est de la complicité», a-t-il poursuivi.
Outre le différend pétrolier, les deux pays, qui se sont livré des décennies de guerre civile dans le passé, s'opposent encore aussi sur la démarcation de leur frontière et s'accusent mutuellement d'alimenter, sur le sol de l'autre, une rébellion.
Vendredi, Juba et Khartoum ont signé un accord de non-agression, par lequel elles s'engagent à respecter «leur intégrité territoriale respectives». Mais signe des tensions, l'armée sud-soudanaise a accusé le Nord d'avoir repris des bombardements dès dimanche.
