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Le débat sur la représentativité féminine exposé devant l'Exécutif

Les femmes pourraient se contenter du tiers en attendant la mise en œuvre de la parité.

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La ministre du Développement sociale, de la Famille et de la Solidarité est décidée à défendre la cause de la représentativité féminine sur tous les fronts. Lors de la dernière réunion du conseil de gouvernement tenue jeudi dernier à Rabat, la ministre a de nouveau abordé le sujet devant l'exécutif. Elle a saisi l'occasion pour présenter un exposé sur une rencontre qu'elle a tenue le 12 août à Rabat et qui a visé la mobilisation des femmes politiques pour débattre de la mise en œuvre de l'article 19 de la Constitution. Depuis l'adoption du pacte constitutionnel, le débat sur le seuil de la représentativité des femmes fait rage. Ambitieuse, la gent féminine lorgne le tiers des sièges du Parlement dans la perspective d'atteindre la parité par la suite. Mme Latifa Bennani Smiress, présidente du groupe istiqlalien de l'Unité et de l'égalitarisme et fervente défenseur de la cause féminine, a appelé à la mise en œuvre prochaine de l'article 19, seul garant d'une meilleure représentativité des femmes dans le champ politique. «Les femmes ont longtemps été exploitées au niveau politique. Elles participaient aux campagnes électorales et soutenaient les couleurs de leur parti sans qu'elles soient sélectionnées pour être candidates aux élections.

Il est temps de changer cette donne», souligne-t-elle sur un ton ferme. Il faut dire que depuis le discours du 9 mars, l'idée de hausser le niveau de représentativité des femmes fait l'unanimité, même auprès des hommes politiques. L'exemple concret en est celui de Ahmed Zaidi, président du groupe socialiste au sein de la Chambre des représentants. Ce responsable serait en effet pour l'établissement d'une liste féminine nationale qui garantirait une bonne représentativité des femmes (le tiers) dans l'ambition d'atteindre la parité dans les années à venir. Un choix qui traduit, selon lui, l'orientation de son parti pour la promotion des droits des femmes, mais aussi des jeunes. Selon M. Zaidi, l'USFP serait également pour la garantie d'une forte participation des jeunes, à condition que celle-ci soit encadrée par des instruments efficients afin de garantir la réussite de l'opération. Pour résoudre ce dilemme, la solution serait, d'après la ministre du Développement social, un consensus auquel parviendraient tous les acteurs politiques, en s'attachant bien entendu aux principes de la parité et en préparant les instruments pour réaliser celle-ci. Selon cette responsable, la mise en œuvre de la parité doit être progressive et transitoire. L'accès des femmes au tiers des sièges, dans l'horizon de la parité, pourra être une solution envisageable, mais nécessitera une réflexion partagée. Pour l'atteinte de cet objectif, la ministre suggère d'être ferme sur le principe et souple sur les instruments à déployer. D'après elle, toutes les propositions convergent vers la nécessité de la mise en œuvre du principe de la parité. La question se pose ainsi au niveau de la nature du mécanisme à adopter pour assurer une importante représentativité des femmes tant au niveau national que local.

Pour Mme Skalli, il existe trois options au niveau national. La première consiste à garantir cette représentativité à travers une liste nationale réservée aux femmes, ou encore une liste mixte paritaire.
Ce choix comprend l'élargissement de la liste nationale pour inclure la moitié des sièges de la Chambre des représentants et l'adoption de la parité et le classement alterné femme/homme pour garantir une représentation de 25% des sièges de l'ensemble des députés. L'autre solution envisageable est l'alternance entre la femme et les jeunes.

Au niveau local, trois scénarios sont également envisageables. Le premier prévoit de créer, dans chaque circonscription, un siège supplémentaire à réserver aux femmes. Ce qui permettra d'augmenter le nombre de sièges des femmes, comme il en fut le cas lors des communales en 2009. Le deuxième scénario prévoit d'adopter des listes régionales.
Pour cette option, chaque liste doit comporter 5 sièges réservés aux femmes.
Le vote se fera dans ce cadre selon trois niveaux : liste nationale, liste régionale et liste locale. Enfin, le troisième scénario repose sur l'adoption de la parité et le classement alterné au niveau des listes locales.

La compétence, une condition sine qua non

Une bonne représentativité des femmes au niveau politique, c'est bien, encore faut-il que ces femmes soient compétentes. C'est l'idée que défend justement Fatima Moustaghfir, parlementaire représentant le Mouvement populaire. En effet, pour cette responsable, il est indispensable de respecter le mérite lors de l'établissement des listes électorales afin de rompre avec les anciennes pratiques. Pour cette députée, il serait plus efficace de présenter des femmes jeunes pour garantir en même temps la représentativité des femmes, mais aussi celle des jeunes et faire d'une pierre deux coups. L'idée est défendue par plusieurs voix qui estiment qu'il faut mettre fin au clientélisme et coopter des femmes qui sauront prouver leurs compétences au sein de l'hémicycle.
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