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Les recettes fiscales repartent à la hausse

L'envolée des charges de la compensation occulte un point bien positif des finances publiques : le retour à la croissance des rentrées fiscales du Trésor.

Les recettes fiscales repartent à la hausse
Ce n'est pas une crise de recettes qui explique les déboires des finances publiques, mais la gestion des dépenses.
Les rentrées d'argent pour le Trésor n'accusent aucune anomalie ou presque. À commencer par les recettes fiscales qui constituent la source principale du Budget de l'État. C'est vrai que les finances publiques ne se portent pas bien cette année, mais ce n'est pas la faute aux recettes, c'est plutôt aux dépenses. Mais pas toutes les dépenses. Ce sont surtout celles liées à la subvention de certains produits de base (sucre, farine nationale de blé tendre), pétroliers et gaz de butane qui sont responsables de ces dérives de la gestion des finances publiques qui faussent toute le donne.

Cette envolée des charges de la compensation est telle qu'elle occulte le point bien positif des finances publiques que constitue le retour à la croissance des rentrées fiscales du Trésor, après une année (2009) de baisse et une autre (2010) de stabilisation. En fait, selon la dernière situation arrêtée à ce sujet par Bank Al-Maghrib, au terme des huit premiers mois de l'année, les recettes du Trésor continuent leur mouvement haussier entamé au début de l'année, reflétant l'amélioration des produits de la majorité des impôts directs et indirects.

Les recettes ordinaires du Trésor, chiffrées à 137,5 milliards de DH (MMDH), ont enregistré une hausse de près de 7%, reflétant une progression de 5,6% des recettes fiscales et de 18,7% de celles non fiscales par rapport à fin août 2010. La hausse des recettes fiscales recouvre une amélioration des rentrées des impôts directs et indirects et une baisse des recettes relatives aux droits de douane.

Certes, on est loin du boom de 2008, année au cours de laquelle les recettes fiscales ont réalisé un bond de plus de 26%, mais c'était un cycle exceptionnel de croissance des impôts qui a été brisé brutalement par la crise financière et économique internationale de 2008. Et ce n'est que l'année dernière que la machine a commencé à rompre timidement avec la baisse, avant que l'évolution ne soit plus visible cette année. Il est à rappeler également que l'État avait procédé à des baisses d'impôts, notamment de l'IS et de l'IR, ce qui n'a pas manqué d'impacter aussi les recettes fiscales.

Ce n'est donc pas vraiment une crise des recettes qui explique les déboires des finances publiques, mais la gestion des dépenses, essentiellement liées à la caisse de compensation. Et même l'effort des pouvoirs publics en termes de rationalisation des dépenses, qui leur a permis de faire des économies non négligeables sur le train de vie de l'Administration, n'a eu qu'un impact minime sur l'équilibre budgétaire. Ce qui nous permettrait de conclure que tout le mal du Budget de l'État vient de la caisse de compensation qui engloutit des dizaines de milliards de DH, alors même qu'elle profite beaucoup plus aux riches qu'aux pauvres.

Et par-dessus tout, cette caisse, qui tarde à bénéficier d'une réforme sérieuse, fait actuellement l'objet d'une campagne pour montrer ses bienfaits, en occultant ses effets néfastes sur les finances publiques à moyen et long termes. Ainsi, rien qu'en août dernier, le montant alloué au soutien des prix a été de 3,3 MMDH, alors même que cette dépense est en baisse de 18% par rapport à celle du mois de juillet 2011. Ce qui porte les charges de compensation à près de 32 MMDH au cours des huit premiers mois de cette année, contre près de 17 milliards à fin août 2010.

Mais, ce n'est pas là le seul cas de dérive budgétaire. On note également la hausse constante et progressive des dépenses du personnel, après une accalmie enregistrée ces dernières années. Ainsi, la masse salariale s'est accrue de 10,6% de janvier à août 2011, se chiffrant à près de 57 MMDH, annulant presque l'effet des économies réalisées sur le train de vie de l'État.
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