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Face à l’adversité, le gouvernement reste optimiste

● Certains indicateurs de l’économie nationale sont négatifs.
● Le gouvernement estime toutefois que l’économie a maintenu sa résilience en 2012.
● Il ne compte pas utiliser en 2013 la ligne de précaution et de liquidité accordée par le FMI, sauf «en cas de choc exogène».

Face à l’adversité, le gouvernement reste optimiste
Idriss Azami et Nizar Baraka lors du point de presse vendredi dernier à Rabat.

Décidément, le gouvernement aura du fil à retordre en 2013 pour redresser la situation des finances publiques. Certains indicateurs sont, en effet, presque au rouge. Mais, pour autant, il ne faut pas s’inquiéter, estime le ministre de l’Économie et des finances qui garde son optimisme. La situation, selon lui, est «certes grave, mais pas désespérée». Selon lui, malgré les efforts déployés par le gouvernement l’année dernière, il s’est avéré difficile de dépasser certains obstacles qui ont fortement impacté les finances publiques. L’argentier du Royaume tient à expliquer que 2012 est considérée comme une année exceptionnelle, caractérisée par la conjonction de plusieurs facteurs négatifs.

Il faut dire que l’économie nationale a subi de plein fouet les retombées de la récession économique qui sévit dans les principaux pays de la zone euro ainsi que celles liées au renchérissement des prix des produits de base et la volatilité des taux de change. Le contexte national n’était pas des plus favorables non plus. Les prévisions du ministère de l’Économie et des finances tablaient sur la clémence du ciel. Mais la sécheresse a été au rendez-vous et a ainsi fortement impacté le taux de croissance.
Ces facteurs ont eu des répercussions négatives sur quelques indicateurs économiques, notamment le déficit budgétaire qui a atteint 7,1%. Lors d’un point de presse consacré à la présentation des développements de l’économie nationale, vendredi dernier à Rabat, M. Baraka reconnaît que le chiffre est inquiétant. Mais il dit que le gouvernement ne compte pas rester les bras croisés. En 2013, il entend ramener ce taux à 4,8%, dans la perspective de le baisser à 3% à l’horizon 2016. L’enjeu est de taille. Pour arriver aux desseins escomptés, bon nombre de mesures sont prévues dans le cadre de loi de Finances, notamment l’augmentation des recettes de la fiscalité et la maîtrise des dépenses.

Mais le déficit budgétaire n’est pas le seul indicateur négatif : il y a aussi le repli des recettes de voyage et des transferts des MRE à cause des retombées de la crise internationale, essentiellement la baisse de la croissance et la hausse du chômage en Europe, principal partenaire du Maroc. Ces recettes ne couvrent plus que 57,7% du déficit commercial, au lieu de 64,4% en 2011 et de plus de 84% en 2007.
Concernant les avoirs extérieurs nets, le ministre balaie d’un revers de la main les rumeurs qui circulent dans la presse. Afin janvier 2013, ces avoirs sont estimés à près de 140 milliards de DH, soit l’équivalent de 4 mois et 3 jours d’importations. Ce n’est pas encore suffisant pour rassurer les spécialistes. Ces avoirs couvraient cinq mois d’importations en 2011, 6,8 mois en 2010 et 7,7 mois en 2009. Nizar Baraka ne semble pas inquiet outre mesure à ce niveau-là. Pour lui, même si quelques indicateurs frôlent le rouge, l’essentiel est de pouvoir atteindre les objectifs du budget 2013. «En dépit de tous ces facteurs négatifs, l’économie a maintenu sa résilience. Le gouvernement est déterminé à renforcer la compétitivité de l’économie, à soutenir la croissance et à préserver les équilibres macroéconomiques», relève-t-il.
La confiance des organismes internationaux et des investisseurs étrangers dans l’économie marocaine est un indicateur très fort. Une situation qui témoigne, selon le responsable gouvernemental, de la pertinence des choix économiques et sociaux de notre pays et de l’efficacité des réformes et des politiques adoptées. En effet, l’émission obligataire réussie sur le marché financier international et qui a porté pour la première fois sur le compartiment dollar vient d’être consacrée «meilleur deal» de l’année par «Euromoney» dans la région Moyen-Orient et Afrique.

En outre, le FMI vient d’exprimer encore une fois son appréciation des politiques et réformes suivies à travers la reconduction de la ligne de précaution et de liquidité. Une ligne que le gouvernement ne compte pas utiliser en 2013. «Elle ne sera utilisée qu’en cas de choc exogène très robuste. Bien que le taux du déficit budgétaire ait augmenté, le FMI porte un jugement positif sur la politique d’ensemble adoptée par le Maroc», précise le ministre du Budget, Idriss Azami. Selon le FMI, le Maroc a réalisé des progrès positifs grâce à ses politiques économiques solides et à la poursuite des réformes structurelles. Ceci a conduit, d’après le Fonds, à la réalisation d’une forte croissance, une faible inflation et un système bancaire adapté aux incertitudes, ce qui a permis au Maroc d’atténuer l’impact de la crise mondiale et de pouvoir répondre aux besoins sociaux pressants.

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