Quelque 92 chefs d’État et de gouvernement devaient se retrouver mercredi au RioCentro, un vaste centre de congrès à 40 km de Rio, pour participer à Rio+20, sommet anniversaire de celui de la Terre qui, en 1992, commença à mettre le développement durable à l’agenda.
«Le sommet devait commencer à 10 h locales en présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon. Dilma Rousseff, la présidente brésilienne, recevra à déjeuner tous les grands de ce monde. Les discours reprendront ensuite avant la photo de famille.» Un message sera ensuite envoyé par un astronaute de la station spatiale internationale, avant que ne commencent des tables rondes «de haut niveau» où les représentants discuteront des moyens de mettre en œuvre le développement durable débattu depuis une semaine à la Conférence Rio+20. C’est vendredi que devrait être paraphée, par les chefs d’État ou de gouvernement ou par leurs représentants, la déclaration finale du sommet, entérinée mardi par tous les délégués des États.
«L’accord est intervenu à l’arraché, après des heures de négociations, d’aller et retour, de séances interrompues, de menaces feutrées et de discussions ardues.» Il s’agissait de parvenir à un engagement de la communauté internationale en faveur d’un développement conciliant protection de l’environnement et éradication de la pauvreté.
«Les Européens, fer de lance de la contestation finale, ont plusieurs fois joué leur va-tout, en s’opposant à un texte qui, selon eux, manquait d’ambition, et en fixant des lignes rouges au-delà desquelles ils n’iraient sous aucun prétexte.» La stratégie a payé, puisqu’ils ont obtenu un texte de compromis pour eux nettement plus acceptable. Néanmoins, il apparaissait que personne n’était vraiment satisfait, sauf les Brésiliens, chargés de conduire les négociations. Antonio Patriota, ministre des Affaires étrangères, affirmait que «l’esprit de Rio reste vivant 20 ans après» le Sommet de la Terre de 1992.
«Ils s’étaient engagés à ce que le texte soit accepté au plus tard lundi dans la nuit. L’affaire était close mardi à midi, après moult interruptions de séance. Nombre de participants ont cependant regretté un texte faible, qui en restait largement aux formules vagues et molles.» Les ONG ont manifesté leur colère : «ce texte est nul !», lançait Pierre Radanne, qui dirige «Futur Facteur 4», un bureau d’études spécialisé dans l’environnement. Le mot échec était dans toutes les bouches : «Échec colossal», pour WWF, «échec épique», pour Greenpeace, «échec historique» pour CCFD-Terre Solidaire.
Quant au représentant américain chargé du changement climatique Todd Stern, il s’est félicité du résultat de la conférence. «Je pense qu’il s’agit d’un grand pas en avant», a-t-il dit. Parmi les grands de ce monde, on notera l’absence du président américain Barack Obama, représenté vendredi par la secrétaire d’État Hillary Clinton, ainsi que celles du premier ministre britannique David Cameron, de la chancelière allemande Angela Merkel et du président russe Vladimir Poutine.
