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La reconnaissance d’un combat

La secrétaire générale adjointe des Nations unies et directrice exécutive d’ONU-Femmes, Michelle Bachelet, a rencontré, vendredi à Mahdia, des associations de femmes soulaliyates venues de plusieurs régions du Maroc. Elle leur a exprimé son soutien pour leur combat réussi pour la défense de leur droit à la terre.

La reconnaissance d’un combat
Si le combat des «soulaliyates» a porté ses fruits dans certaines régions, le problème reste posé dans d’autres.

Profitant de son premier séjour au Royaume qui a coïncidé avec la célébration du 8 mars, la directrice de ONU-femmes, Michelle Bachelet, a indiqué, dans une déclaration à la presse publiée par la MAP, qu’elle a voulu célébrer cette année la Journée internationale de la femme au Maroc pour appuyer les nombreuses réalisations en matière de consécration de la culture d’égalité entre les deux sexes. Elle a cité à ce sujet les amendements introduits au code de la famille, les dispositions de la Constitution qui consacrent l’égalité homme-femme et la suprématie des conventions internationales relatives à ce sujet sur la législation nationale. Son organisation, a-t-elle assuré, apportera toujours son appui à la promotion des droits des femmes, en coordination avec le gouvernement marocain, la société civile, les organisations non gouvernementales et les hommes et les femmes du Maroc.

Le droit à la terre

Michelle Bachelet a indiqué qu’elle est venue à Mahdia pour se rendre compte des réalisations accomplies par les femmes soulaliyates de cette région, « qui ont été les premières, par leur lutte et leur persévérance, à obtenir leur droit à la terre ». Ces femmes, a-t-elle ajouté, ont fait preuve d’une forte capacité de rassemblement et d’organisation pour faire valoir pacifiquement leurs droits. « Leur combat, a dit Mme Bachelet, a porté ses fruits et a été un exemple pour toutes les autres femmes marocaines ». Pour cette raison, a-t-elle précisé, elle a tenu à être présente, aujourd’hui, à Mahdia pour partager « ce moment historique » avec elles et les soutenir.
Pour rappel, les femmes après plusieurs manifestations organisées afin de faire reconnaître leur droit à la terre ont obtenu gain de cause dans certaines régions, mais que d’autres militent encore pour ce droit.
Mme Bachelet a rencontré, sous une grande tente dressée à la kasbah de Mahdia, plusieurs femmes soulaliyates venues notamment de Goulmima, Errachidia, Zagoura, Ouarzazate, El Hajeb, Sefrou, Salé et des environs de Kénitra, dont elle a salué le combat et le sens de l’organisation pour promouvoir leurs droits.

Dans une déclaration à la MAP, Rabia Naciri, membre de l’Association démocratique des femmes du Maroc, qui a beaucoup aidé à l’encadrement de ces femmes, a indiqué que Mme Bachelet a demandé à rencontrer personnellement ces femmes « parce que leur combat est connu dans le monde ». Ces femmes, a-t-elle expliqué, « n’avaient aucun droit sur les terres collectives, dont seuls les hommes tiraient profit ». « Certaines mêmes étaient expulsées de ces terres en cas de vente et n’avaient nulle part où aller ».
Aujourd’hui, a-t-elle ajouté, dans plusieurs régions du Maroc, les femmes ont réussi à obtenir des droits à parts égales avec les hommes sur ces terres, qui ne sont pas un héritage.

Une circulaire pas suffisante

Toutefois, a-t-elle déploré, dans certaines régions, le problème persiste encore malgré une circulaire ministérielle à ce sujet. En effet, cette circulaire du 25 octobre 2010 stipule la reconnaissance des femmes comme ayants droit aux terres collectives au même titre que les hommes.
« La circulaire n’est pas suffisante. Nous avons besoin d’une loi et nous allons lutter pour cela », a affirmé pour sa part Rkia Balloute, qui a été l’avant-garde de ce mouvement des Soulaliyates à Kénitra. Elle regrette que seuls les membres mâles de sa famille nombreuse aient tiré profit des terres soulalyates.
Fatima Amar, venue de Goulmima, plaide elle aussi pour une loi réglementant les droits des femmes aux terres collectives. Elle raconte que plusieurs coopératives féminines ont vu le jour dans sa région et pu trouver les financements nécessaires, mais leurs projets se heurtent toujours au problème du terrain, alors que la région dispose de vastes terres collectives arables.

Le sens d’une visite

À l’issue de sa visite au Maroc, Michelle Bachelet a exprimé, vendredi à Rabat, «la disposition de l’organisation onusienne à soutenir le progrès du Maroc» dans le domaine de l’égalité des genres. «Après le progrès réalisé par le Maroc dans ce domaine, notamment à l’ère de la nouvelle Constitution, l’ONU est disposée à soutenir les efforts du Maroc en matière d’autonomisation des femmes », a déclaré, à la MAP, Mme Bachelet. «Au cours de mon séjour au Maroc, qui a coïncidé avec la célébration de la Journée internationale de la femme, j’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs hauts responsables et acteurs de la société civile marocains», a fait savoir la Haute responsable onusienne, notant qu’elle a été impressionnée de voir des femmes marocaines, notamment rurales, pleines d’espoir et déterminées à aller de l’avant sur la voie de leur émancipation. Les entretiens qu’a eu la responsable onusienne avec la ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saad-Eddine El Othmani ont porté, entre autres sujets abordés, sur les programmes de l’ONU-Femmes dans ce domaine et la coopération avec l’ONU qui a affirmé que le Maroc est déterminé à renforcer cette coopération afin d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). La visite de Mme Bachelet au Royaume s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations entre ONU-Femmes et le Maroc et intervient à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme.


Femmes rurales

« Les femmes marginalisées qui vivent dans des régions rurales rencontrent trop souvent les plus grandes difficultés à faire respecter leurs droits humains, à se développer au plan personnel et à réaliser leurs aspirations », a déclaré Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, à l’occasion de la Journée de la femme 2012. Sur son site internet, cette organisation onusienne a indiqué qu’au Maroc, « bien qu’au cours de ces dernières années l’écart entre les genres se soit resserré, les femmes sont encore en retard par rapport aux hommes en milieu rural ».

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