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Les dossiers chauds de la Fédération de l’énergie

Arriérés de la Caisse de compensation, gaz naturel, politique du raffinage, autorité de régulation de l’énergie, intégration industrielle. La Fédération de l’énergie a du pain sur la planche.

Les dossiers chauds de la Fédération  de l’énergie
La Fédération aspire à ce que la promesse d’un taux d’intégration de 30% soit respectée.bPH. DR

Les distributeurs de produits pétroliers sont de plus en plus inquiets. Les arriérés de l’Etat s’élèvent à mi-juin à environ 17 milliards de DH au moment où les paiements sont lents et en baisse. La preuve, en avril dernier les professionnels ont reçu 4,5 milliards de DH de l’Etat. Mais le mois dernier, ils n’en ont empoché que 3, à cause des problèmes de liquidité dont souffre l’Etat. Les professionnels sont alarmés de ce niveau de remboursement d’autant plus que le marché est en baisse.

Une préoccupation majeure qui a été largement partagée le 5 juin dernier au siège de la CGEM à Casablanca. C’était à l’occasion de l’Assemblée générale ordinaire de la Fédération de l’énergie. «Nous ne faisons pas de politique, mais cette histoire de réforme de la Caisse de compensation met les professionnels des produits pétroliers dans un état d’attentisme. L’Etat doit payer ce qu’il doit aux pétroliers et gaziers qui sont actuellement en difficulté non seulement à cause de ces arriérés importants mais aussi en raison des ventes qui ont chuté», souligne pour Le Matin Eco, Moulay Abdallah Alaoui. Selon le président de la Fédération de l’énergie-CGEM, les ventes ont été impactées par la crise qui a surtout touché l’industrie. Les industriels ont réduit leur activité, ce qui a entrainé une diminution de leurs achats pétroliers et gaziers. Mais, il n’y a pas que la crise. La contrebande y est aussi pour beaucoup. «Nous observons aujourd’hui un sérieux phénomène de contrebande. Tout l’Est du Maroc est approvisionné par la contredanse de produits venant d’Algérie : Oujda, Berkane, Nador et maintenant cela descend jusqu’à Kénitra», explique le patron de la Fédération.
A fin avril, la baisse des ventes a atteint 10%. Cette tendance devra se poursuivre tant que la conjoncture est difficile et que la contrebande n’est pas maitrisée, selon Moulay Abdallah Alaoui.

Arriérés, ventes en baisse, les opérateurs affirment survivre grâce au soutien des banques. «Les banques considèrent ce marché comme une vache à lait car ses dettes sont solvables. Avec 5% de taux d’intérêt, les sociétés ont payé 1,2 milliard de DH d’intérêt aux banques en 2012. Cela érode encore leur marge», regrette le président de la Fédération. L’Etat est–il en mesure de revoir les marges à la hausse ou libérer le marché? se demande-t-il.

Mais ce n’est pas que le dossier des arriérés liés à la Caisse de compensation qui est aujourd’hui une priorité. Lors de l’assemblé générale de la Fédération, le président et les membres ont également longuement discuté du chantier du gaz naturel.
«La Fédération estime que le processus est lent et elle veut l’accélérer. Nos membres sont des investisseurs et veulent par conséquent avoir une visibilité sur le sujet pour pouvoir anticiper et monter des business-plans à long terme. L’aboutissement de ce projet devra changer le bouquet énergétique, la consommation, le marché et les investissements dans le secteur», indique le représentant de la Fédération. D’après lui, les résultats de la nouvelle étude que mène Boston Consulting Group sur le gaz naturel seront livrés en septembre. En droite ligne avec la concertation permanente qui caractérise ses relations de travail avec le ministère de l’Energie et des mines, la Fédération souhaite être invitée pour partager avec les pouvoirs publics les résultats de l’étude et livrer éventuellement ses remarques.
Outre ces dossiers, l’Assemblée générale ordinaire avait ouvert le débat sur l’avenir du raffinage à la lumière des problèmes financiers que connait la Samir. Les distributeurs suivent de plus près la politique de raffinage afin de pouvoir prévoir notamment des investissements dans le stockage et les  importations de produits finis.

Par ailleurs, les membres de la Fédération ont examiné le projet d’autorité de régulation indépendante de l’énergie. Ils espèrent qu’elle sera installée rapidement, afin de donner plus de confiance au marché. Enfin, ils ont discuté de l’intégration industrielle dans les projets structurants, en l’occurrence, les projets solaires et éoliens. La Fédération aspire à ce que la promesse d’un taux de 30% soit respectée et à ce que le tissu industriel puisse se renforcer pour pouvoir réclamer un seuil plus important. Au Chili par exemple, ce taux est de 70%, résume Moulay Abdallah Alaoui.

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