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Toyota payera 1,2 milliard de $ pour avoir menti sur un défaut d’accélérateur

Après quatre années d’enquête, les autorités américaines viennent de condamner le constructeur japonais
à payer «l’amende pénale la plus élevée de l’histoire américaine imposée à un constructeur automobile».

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Le constructeur japonais Toyota a été récemment condamné à payer une amende sans précédent de 1,2 milliard de dollars aux États-Unis pour avoir «trompé» ses clients à propos de la pédale d’accélérateur de certaines de ses voitures, qui restait coincée, provoquant la panique des automobilistes.
En annonçant «l’amende pénale la plus élevée de l’histoire américaine imposée à un constructeur automobile», le ministre de la Justice Éric Holder s’est montré d’une extrême sévérité à l’égard de Toyota, dont le «comportement honteux» a consisté à «cacher intentionnellement des informations et à tromper le public sur de graves questions de sécurité». Les autorités américaines enquêtaient depuis quatre ans sur ce défaut technique qui pourrait être à l’origine d’accidents mortels survenus aux États-Unis et avait contraint le constructeur nippon à rappeler quelque 12 millions de véhicules entre 2009 et 2010.

Dans plusieurs cas litigieux, la pédale d’accélérateur était restée coincée en position basse et la voiture continuait d’accélérer malgré tous les efforts du conducteur pour freiner.
Le régulateur de vitesse avait été initialement mis en cause, mais l’enquête avait montré que ces accidents étaient probablement dus au tapis de sol des véhicules concernés, venant coincer la pédale d’accélérateur.
Le procureur fédéral de New York, chargé de l’enquête «longue et laborieuse», a raconté à la presse l’accident dans lequel a péri une famille de quatre personnes, malgré leurs appels d’urgence, lancée à plus de 200 km/h sur une autoroute de Californie. Mais Toyota «s’inquiétait plus de son argent que de la sécurité», a fustigé Preet Bharara, «le constructeur a menti encore et encore», au point de donner des instructions en interne pour cacher la vérité.

«Le groupe a admis avoir induit en erreur les consommateurs américains en dissimulant (ce défaut) et par des prises de position trompeuses», selon le ministère. Le constructeur a minimisé l’ampleur du phénomène et a fourni «des données inexactes» au Congrès devant lequel son PDG Akio Toyoda avait dû présenter des excuses en 2010.
L’amende record de 1,2 milliard de dollars infligée à Toyota est «appropriée compte tenu de l’ampleur des mensonges proférés dans cette affaire», a estimé le ministre Holder. En échange, le groupe échappe pour l’heure aux poursuites pénales au niveau fédéral.

S’il est sous le coup d’une inculpation pour «fraude», les poursuites ne seront pas engagées pendant une période de trois ans de mise à l’épreuve, au cours de laquelle Toyota doit «coopérer avec les autorités fédérales» et «se conformer en tout point à l’accord» passé avec le gouvernement américain, a ajouté Holder.
Le géant japonais est aussi la cible de dizaines de plaintes civiles au niveau des États américains, d’automobilistes victimes de ces véhicules défectueux, ou de leurs proches.
Le constructeur nippon a réagi en assurant que cet arrangement, même s’il était «douloureux», allait permettre de refermer «ce chapitre malheureux». «Nous avons effectué des changements fondamentaux dans nos opérations au niveau mondial afin d’être une entreprise plus réactive et plus à l’écoute des besoins de nos clients», a affirmé Christopher Reynolds, l’avocat de Toyota Motor North America, dans un communiqué.

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