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Durant la période 2011-2012, et pour la première fois dans notre pays, le Centre antipoison du Maroc a reçu trois déclarations de cécité suite à la prise d’un antiparasitaire vétérinaire à base de Closantel.
Il s’agit de trois patients issus du milieu agricole : une fillette de 3 ans a bu le produit qui était à sa portée, une femme de 44 ans a bu accidentellement le liquide préalablement transvasé et un homme de 40 ans a volontairement utilisé le produit pour son effet vermifuge.
Qu’est-ce que le Closantel ?
La prise en charge de ces patients a été lourde et la cécité a été réversible au bout de plusieurs semaines. Le Closantel est un antiparasitaire de la classe des salicylanilides destiné à la prophylaxie et au traitement des infestations vermineuses chez les ovins, les bovins et les caprins. Au Maroc, il est commercialisé sous forme orale (Flukiver) et injectable (Caliersantel). Les conditionnements de la forme orale vendus au Maroc sont divers (bidons de 4,5 litres et de 2,25 litres, flacons de 900 ml et de 225 ml).
L’intoxication humaine par ce médicament vétérinaire peut survenir dans une circonstance accidentelle ou par mésusage ; ou encore suite à la consommation de lait de vaches, chèvres ou brebis laitières traitées par le Closantel sachant que cette prescription est interdite chez ces dernières. Les signes cliniques d’intoxication sont rarement décrits, mais Hoen a rapporté une cécité chez 11 femmes traitées, par erreur, par le Closantel. Il s’agissait d’une cécité réversible, mais avec persistance de douleurs oculaires.
Qu’en est-il au Maroc ?
Il est vrai que la notice de ce médicament mentionne le danger de cécité comme signe de toxicité chez l’Homme, mais vu le niveau socio-économique de la population qui l’utilise, un renforcement des précautions à prendre est nécessaire. Il est donc obligatoire de :
• Mentionner le danger d’utilisation du produit chez l’Homme de manière claire et visible sur sa boite.
• Améliorer la connaissance des utilisateurs pour leur éviter de transvaser le produit et le conserver dans le contenant d’origine en le gardant hors de la portée des enfants.
• Renforcer la réglementation et le contrôle vétérinaire pour s’assurer que le lait des animaux traités par ce produit est effectivement non mis à la consommation.
• Contacter le CAPM en cas d’exposition à ce médicament vétérinaire pour la conduite à tenir, mais aussi pour améliorer la connaissance sur la problématique et la population à risque.
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