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Les banques participatives, nouvel accélérateur du partenariat financier

L’introduction prochaine de la finance participative dans le système bancaire marocain devrait marquer un tournant historique dans les relations financières entre le Maroc et les pays du CCG.

Les banques participatives, nouvel accélérateur  du partenariat financier
les relations entre le Maroc et les pays du CCG sont aussi caractérisées par l’existence de fonds d’investissement communs dans plusieurs secteurs. bPh. DR

Les relations bancaires et financières entre le Maroc et les pays du CCG connaissent une nouvelle dynamique ces dernières années. Cependant, l’introduction prochaine de la finance participative dans le système bancaire et financier marocain devrait marquer un tournant historique dans ces relations. Des banques saoudiennes, koweïtiennes, qataries, émiraties et bahreïnies devraient faire leur entrée sur le marché, principalement à travers des partenariats avec les grands groupes bancaires locaux. L’industrie financière islamique est principalement dominée par 4 pays de la région : l’Arabie saoudite, le Koweït, les Émirats arabes unis et dernièrement le Qatar. Très sollicité par de grands acteurs de la finance islamique de la région, le premier groupe bancaire marocain, Attijariwafa bank, s’est montré favorable à un partenariat dans ce sens, à travers notamment sa filiale à 100% Dar Assafaa. Le top management d’AWB avait affirmé en septembre dernier lors de la présentation de ses résultats semestriels qu’il n’avait pas encore choisi le partenaire. En attendant, la filiale de la SNI compte déjà un partenariat stratégique d’envergure à l’international avec Qatar National Bank (QNB) qui domine largement le marché de la finance islamique au Qatar, le pays dont les actifs des banques islamiques devraient atteindre 100 milliards de dollars en 2017, selon l’agence S&P.

QNB est en effet la première banque du Qatar, avec un total bilan de 122 milliards de dollars à fin décembre 2013, et opère dans plus de 26 pays, ce qui lui donne le statut de l’une des plus importantes banques au monde. La convention entre AWB et QNB, scellée en juin 2013 à Doha, porte sur des collaborations au niveau des marchés financiers et outils de financements, du financement de projets incluant divers secteurs d’activités et le commerce international, ainsi que des investissements qataris à destination du continent africain. Ce protocole inclut également le volet Conseil et Accompagnement par les deux banques. Cette convention permet aujourd’hui tant aux clients d’Attijariwafa bank qu’à ceux de QNB d’être accompagnés dans les pays de présence des deux banques (Europe, Afrique, Asie et Moyen-Orient). La banque marocaine, qui opère dans 23 pays à travers ses filiales et bureaux de représentation, offre ainsi son expertise en tant que premier groupe du marché financier au Maghreb et dans la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et l’un des leaders dans la zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale).

Quant au groupe qatari, il poursuit depuis quelques années son extension en Afrique et le reste de la zone MENA afin d’atteindre sa vision 2017 qui consiste à devenir leader au Moyen-Orient et en Afrique. Par ailleurs, le Groupe Banque Populaire (GBP), qui propose déjà des produits islamiques en France, a signé en juillet dernier un partenariat stratégique avec Guidance Financial Group, une référence mondiale dans le domaine des services de finance islamique, filiale du fonds qatari Barwa. Guidance apporte notamment son expertise dans les produits conformes à la charia pour l’achat immobilier et le financement des biens de consommation. Sur le marché marocain, le GBP a décidé de créer une filiale en partenariat avec un expert de la finance islamique, probablement un expert de la région du Golfe. Et ce n’est pas tout.

Les relations bancaires et financières entre le Maroc et les pays du CCG devront se renforcer aussi à travers BMCE Bank. Le troisième groupe bancaire marocain vient d’annoncer un projet de joint-venture à parts égales avec un leader mondial de la finance islamique venant du Moyen-Orient. Tous ces projets devront permettre d’attirer des capitaux et des investissements en provenance des pays du Golfe et aider le Maroc à servir de hub pour ces pays vers l’Afrique. À noter que les 3 premiers groupes bancaires marocains comptent des représentations dans des pays du Golfe, essentiellement pour accompagner les Marocains résidant dans ces pays ainsi que les investisseurs intéressés par le Maroc. Par ailleurs, les relations entre le Maroc et les pays du CCG sont aussi caractérisées par l’existence de fonds d’investissement communs dans plusieurs secteurs.

C’est le cas de «Wessal Capital» pour le tourisme, un fonds d’investissement d’une taille initiale de 23 milliards de DH (2 milliards d’euros) en fonds propres, pouvant supporter un programme d’investissement de 55 milliards de DH. Le Fonds marocain pour le développement touristique (FMDT) est aujourd’hui associé à 4 fonds souverains à parts égales (500 millions d’euros chacun) : Aabar d’Abu Dhabi, Al Ajial, fonds de Kuwait Investment Authority, Qatar Holding et le saoudien Public Investment Fund. Wessal Capital planche sur deux mégaprojets touristiques : Wessal Casablanca Port, un investissement de 6 milliards de dirhams, et Wessal Bouregreg (Rabat), un investissement d’environ 9 milliards.

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