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«Un plan d’action triennal pour le marché maghrébin sera lancé cette année»

Les échanges des pays de l’UMA avec le reste du monde augmentent de 19% depuis 2008, alors que les échanges intramaghrébins diminuent chaque année de 8%. Pour changer cette donne, la promotion, notamment celle menée par Maroc Export, peut s’avérer un véritable facteur d’intégration économique.

«Un plan d’action triennal pour le marché maghrébin sera lancé cette année»
Zahra Maafiri, DG de Maroc Export regrette l’absence d’une plateforme commerciale maghrébine d’envergure.

Le Matin Eco : Quel est le plan d’action de Maroc Export destiné à la promotion des exportations marocaines vers les pays du Maghreb ?
Zahra Maafiri : Nous allons lancer prochainement un plan d’action triennal dont les objectifs sont le renforcement et l’intensification de nos activités avec les pays de l’UMA (Union du Maghreb arabe). Le programme de ce plan d’action a été finalisé et n’attend que la validation par notre conseil d’administration cette année. Il sera décliné à l’ensemble des hommes d’affaires lorsqu’il sera budgétisé et validé par tous les intervenants publics et privés.

Que prévoit concrètement ce plan d’action ?
Nous allons renforcer nos participations aux salons auxquels Maroc Export participe déjà. Par ailleurs, nous allons entamer des actions de prospection que nous allons entamer, à travers notamment des missions BtoB ciblées. Celles-ci seront programmées sur l’année et viseront plusieurs secteurs à fort potentiel comme les nouvelles technologies, l’agroalimentaire, l’automobile et le bâtiment.

Vous vous êtes déjà inscrits dans cette démarche en 2013, en signant une convention avec le centre libyen de promotion des exportations…
Effectivement, nous avons signé une convention avec la Libye et nous avons convenu d’un plan d’action triennal. Il consiste en l’établissement des projets et des actions communes que nous avons identifiés ensemble. Par exemple, nous travaillons actuellement sur des projets dans le secteur des dattes, celui de l’agriculture et de la logistique.

La promotion peut s’avérer un facteur d’intégration économique. Qu’en est-il au sein des pays du Maghreb ?
La promotion est considérée comme un véritable facteur d’intégration. Il existe une forte corrélation entre l’effort promotionnel et le développement des échanges commerciaux. Vous savez, le nombre des salons spécialisés, foires, conférences et événements professionnels avoisine les 9 792 dans le monde. L’Union européenne concentre 42% de ces manifestations. Résultat : plus de 60% des échanges commerciaux des pays de l’UE se font entre eux. Au niveau du Maghreb, seulement 132 manifestations sont organisées, soit 1,35% du nombre des événements mondiaux. Ceci impacte forcément les échanges intramaghrébins qui restent très faibles.

Le commerce intramaghrébin représente à peine 3%. Quelle est l’évolution de cette part les 5 dernières années ?
Depuis 2008, on remarque une nette amélioration des échanges des pays de l’UMA avec le reste du monde. Ces échanges augmentent d’au moins 19% annuellement. Ce qui est le plus frappant et le plus désolant à la fois, c’est qu’en parallèle, les échanges intramaghrébins diminuent chaque année de 8%. Ainsi, la part et le volume des échanges diminuent entre les Maghrébins, alors que cette partie du monde commerce plus avec les partenaires étrangers. On peut dire que le Maghreb ne profite pas de l’augmentation des échanges commerciaux globaux, mais c’est le reste du monde qui en profite.

Pourquoi les pays du Maghreb en sont-ils arrivés à cette détérioration des échanges commerciaux intramaghrébins ?
Il y a plusieurs obstacles qui freinent une intégration économique maghrébine. Outre les contraintes logistiques et celles relatives aux normes, nous pensons que c’est la méconnaissance des communautés d’affaires qui plombe la prospérité des échanges commerciaux. Ce qui est malheureux, c’est que parfois on est obligé de se rencontrer à Paris pour connaitre et identifier le partenaire algérien, tunisien ou libyen. En effet, l’absence d’une plateforme commerciale d’envergure et de dimension comparable avec celle de l’Europe nous empêche de mieux nous connaitre et identifier les opportunités.

Sur certains secteurs, les pays du Maghreb adoptent des réflexes de compétiteurs et non de partenaires complémentaires…
Effectivement, nous nous voyons en tant que compétiteurs. En fait, le monde entier fonctionne dans un cadre concurrentiel, et pourtant il avance à grands pas. Le meilleur exemple est celui du bloc européen. Ensemble, les pays européens ont pu construire le premier bloc commercial du monde tout en réalisant 60% du commerce entre eux, car ils ont pu nouer des relations win-win. Par ailleurs, Maroc Export compte s’inscrire dans cette dynamique de complémentarité. Nous ne ménageons pas d’efforts avec les intervenants concernés, pour améliorer le cadre réglementaire et ainsi favoriser l’investissement. Nous comptons également apporter notre pierre à l’édifice maghrébin en matière de renforcement de contacts via des plateformes commerciales professionnelles. Nous allons aussi organiser des rencontres BtoB et mener des études afin d’identifier les filières où la complémentarité serait un gage de réussite. 

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