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Vivendi a confirmé lundi 24 février avoir été approché par la holding Altice, maison mère de Numericable, en vue d’un éventuel rapprochement de ce dernier avec sa filiale télécoms SFR. Toutefois, Vivendi a précisé n’avoir reçu à ce jour aucune offre formelle, et démenti des informations du quotidien français Les Echos faisant état d’un accord de principe en vue de cette cession. De son côté, Altice a publié un bref communiqué lundi soir, confirmant à son tour avoir approché Vivendi en vue d’un rapprochement entre Numericable et SFR, tout en assurant également qu’aucune offre formelle n’a été effectuée à ce jour. «Nous avons toutes les cartes en main pour jouer les premiers rôles dans les manœuvres à venir. Et dans cette perspective, Vivendi et SFR étudieront toute opportunité qui répondrait à un véritable projet stratégique et industriel», a déclaré Jean-Yves Charlier, PDG de SFR.
En effet, selon Les Echos, l’opération valoriserait SFR à plus de 15 milliards d’euros, avec des synergies attendues à 6 milliards d’euros. Si les deux parties bouclent un accord, Altice détiendrait plus de 50% du nouvel ensemble SFR-Numericable, et Vivendi 32%, affirme le quotidien. «Les avantages seront avant tout financiers pour les deux parties. D’un côté, Vivendi va se débarrasser de sa filiale, se désendetter et récupérer du cash, et de l’autre, le fondateur d’Altice et sa cascade de structures juridiques vont mettre la main sur un opérateur actif», a commenté à l’AFP un expert du secteur.
En effet, un rapprochement entre SFR et Numericable aurait de profondes répercussions sur le secteur. «Cette opération va se faire avec un fort endettement, et le nouvel ensemble sera donc condamné à dégager de gros dividendes, ce qui est assez éloigné de la volonté du gouvernement d’avoir des entreprises qui investissent. Et il y aura forcément de la casse sociale, sans parler de l’instabilité chez les abonnés», souligne cet expert du secteur à l’AFP. Ce rapprochement va également entraîner une modification non négligeable du paysage télécoms, résume-t-il, estimant cependant qu’une telle opération ne produira pas d’effet positif pour ceux qui fusionnent avant deux ou trois ans. Le marché français des télécoms compte aujourd’hui quatre opérateurs, à savoir Orange, Bouygues Télécom, SFR et Free Mobile. Depuis janvier 2012 et l’arrivée du trublion Free sur le marché de la téléphonie mobile, ils n’ont cessé de se livrer à une surenchère sur les prix de la 3G puis de la 4G. Une fois SFR fusionné avec Numericable, le scénario suivant pourrait être un rapprochement entre Iliad (Free) et Bouygues Telecom, ce qui ferait trois opérateurs télécoms sans grand déséquilibre de taille entre eux, estime l’expert. Cette éventualité, certes évoquée par de nombreux analystes, reste cependant suspendue aux personnalités très antagonistes des deux dirigeants de ces groupes, Xavier Niel et Martin Bouygues, qui s’affrontent régulièrement par médias interposés.
