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Le Matin Eco : Quel bilan dressez-vous depuis la création de l’Iresen en 2011 ?
Badr Ikken : L’Iresen a deux missions. Il est d’abord une agence de moyens, puisqu’il finance les projets R&D portés par les industriels et les universitaires à travers des appels à projet, de même qu’il soutient et valorise les résultats des projets financés. C’est ensuite un centre de recherche, puisqu’il coordonne et met en place les projets R&D et installe les infrastructures de recherche dans le domaine des énergies renouvelables.
L’Institut finance depuis 2012 plusieurs projets innovants tout en jouant pleinement le rôle de facilitateur : gestion des fonds alloués, commande des équipements, dédouanement…, et en motivant les chercheurs et les doctorants : primes de succès, bourse de doctorants allant jusqu’à 7000 DH/mois. L’Iresen a accordé 75 millions de DH à la recherche & développement appliqués au Maroc, par le biais de cinq appels à projets. Il s’agit d’«InnoTherm I et II» en 2012 dans le solaire thermique et «InnoPV», «InnoWind» et «Innotherm III» en 2013 dans le solaire thermique, l’éolien et le photovoltaïque. 24 projets innovants sont en cours de réalisation dans le solaire thermique, le photovoltaïque et l’éolien. Jusqu’à aujourd’hui, 106 consortiums ont été créés entre scientifiques et industriels marocains et étrangers. Sur les Inno-projets Therm I & II, PV et Wind, le financement de l’Iresen a été accordé à 21 partenaires industriels et 48 partenaires scientifiques
L’Institut a acquis en 2012 plus de 40 équipements scientifiques, financé des formations et séminaires scientifiques à l’étranger et apporté un appui financier pour la participation aux événements scientifiques.
Est-ce que l’Institut prend également en charge les inventions des personnes physiques, en les finançant ?
L’Iresen peut prendre bien évidement les frais de dépôt de brevet de personnes physiques. Cela dit, elles doivent s’inscrire dans le cadre de notre programme - énergies renouvelables - et celui des appels à projets, ce qui implique la participation d’une entité de recherche - Université ou centre de recherche - et une entreprise marocaine.
Pouvez-vous nous donner des exemples de réussites de cet Institut en termes de valorisation et d’exploitation des inventions marocaines ?
Je pense que plusieurs projets de l’Iresen aboutiront très prochainement à une valorisation industrielle puisque nous finançons les projets de recherche appliquée. Il ne faut pas oublier que nous n’avons commencé que l’année dernière. Nous pouvons citer deux exemples bien concrets :
n Projet de batterie lithium-ion, coordonné par le professeur Ismail Saadoune, qui a déposé un brevet et vient de recevoir un prix pour son invention et travail au Japon (voir encadré).
n L’autre projet extraordinaire est celui de la centrale thermodynamique d’Aït Baha, presque totalement réalisée en béton et impliquant l’école d’ingénieurs de Zürich et l’Université d’Agadir.
