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«La dette totale en devises du Royaume est à des niveaux raisonnables»

Thierry Apoteker, qui est également consultant économiste sur les risques pays, estime que la dette du Maroc envers la Banque mondiale n’est pas préoccupante du fait que le pays bénéficie également de l’expertise et du conseil de l’institution sur la manière d’utiliser au mieux les financements. À charge pour les autorités marocaines de savoir adapter ce soutien aux caractéristiques particulières du Royaume.

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Le Matin éco : La Banque mondiale mobilise une enveloppe potentielle record de 4 milliards de dollars pour le Maroc dans le cadre de leur stratégie de partenariat 2014-2017. Comment appréciez-vous cette coopération ?
Thierry Apoteker : Je crois que c’est une excellente nouvelle pour le Maroc. Bien sûr, les organisations internationales comme la Banque mondiale ont parfois des a priori un peu rigides sur les politiques à mener pour accélérer le développement d’un pays, mais cette coopération permet de bénéficier de l’immense expérience de la Banque mondiale sur ce qui marche ou ce qui ne marche pas dans les politiques économiques de long terme. À charge bien sûr pour les autorités marocaines de savoir adapter ce soutien aux caractéristiques particulières du Royaume.

Quelles opportunités pour le Maroc avec ce financement ?
Cette enveloppe de prêts devrait permettre de faciliter le financement à la fois d’infrastructures et des politiques de soutien du développement économique à long terme, que ce soit sur l’accompagnement des réformes nécessaires dans les systèmes éducatifs ou les éléments améliorant l’environnement des affaires. Le partenariat permet un ensemble de soutiens divers, et devrait rester relativement flexible en termes d’utilisation.

Quid de l’endettement du pays ?
Il faut être précis sur ce que l’on mesure : si on considère la dette totale en devises du Royaume, c’est-à-dire l’ensemble des emprunteurs - publics, privés, banques -, on est à des niveaux raisonnables ; rapportée aux recettes annuelles en devises, cette dette extérieure totale est autour de 85%, en dessous donc du seuil de 100% que les analystes considèrent pour identifier des difficultés futures. Par contre, du point de vue de ces financements en devises, c’est plutôt la taille du déficit des comptes externes qui est aujourd’hui préoccupante. Le financement du déficit extérieur par des financements à long terme de la Banque mondiale est plutôt une bonne chose.
Si on s’intéresse à la dette publique, oui, il est vrai que le niveau atteint aujourd’hui - au-dessus de 65 milliards de dollars - constitue un élément à suivre et à contrôler, ce qui renvoie à la fois aux questions de croissance et à celles d’équilibre du Budget. De ce point de vue, les prêts de la Banque mondiale s’ajoutent à cette dette publique, mais on peut défendre qu’une des vertus de cette dette Banque mondiale est qu’elle vient avec de l’expertise et du conseil sur comment utiliser au mieux les financements. Le financement extérieur permet aussi d’améliorer la liquidité bancaire domestique, mais il fait incontestablement porter un risque de change pour le Royaume.

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