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Le groupe OCP milite pour la création d’un champion national

Le géant phosphatier affirme que l’émergence d’un champion national est nécessaire. Toutefois, des conditions doivent être réunies pour favoriser sa naissance dont la mutualisation des flux et la disponibilité d’un grand port vraquier sur la côte atlantique marocaine.

Le groupe OCP milite pour la création d’un champion national
Pour que la ville de Safi trouve toute sa dimension économique, il faudrait la relier à Beni Mellal à travers des infrastructures autoroutières et ferroviaires.

«Nous militons pour la création d’un champion national du fret maritime». C’est le PDG du groupe OCP qui le déclare. Mostafa Terrab indique que la tâche n’est toutefois pas aisée puisque, pour disposer d’un opérateur solide, des conditions doivent préalablement être réunies. D’abord, il faut disposer d’un grand port vraquier sur la côte atlantique marocaine. Ce qui n’est pas encore le cas. «Le nouveau port de Safi, actuellement en chantier, pourrait remplir cette condition eu égard à sa vocation de port vraquier. Pour une véritable compétitivité du fret maritime, il faut avoir une flotte de grands navires qui déchargent sur de petits en éclatement», explique le patron du groupe qui s’exprimait lors d’une rencontre organisée à Casablanca le 11 mars par le centre Links (Cf.www.lematin.ma). Ensuite, il s’agira de mutualiser les flux au Maroc. Car, le groupe OCP ne peut pas être l’unique client. «Il faut aussi que tout le volet charbon soit donné au transporteur maritime pour que ce dernier ait, dès le départ, une masse critique suffisante», note Terrab. Sauf que, là, se pose un problème : l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE) n’est pas le seul opérateur à utiliser le charbon. D’autres entreprises privées comme Jlec en importe aussi. Que faire alors ? Pour le PDG du géant phosphatier, une démarche de «patriotisme économique» s’impose et n’est pas du tout impossible.
Du côté de l’OCP, Terrab soutient que le groupe essaie de favoriser les conditions pour l’émergence d’un champion national du fret maritime. «Nous avons par exemple pris la décision d’installer une grande plateforme industrielle autour du futur port de Safi. Le groupe va y transférer toute son activité industrielle actuelle de Safi qui, il faut le savoir, est située à seulement sept kilomètres du futur port. Notre plateforme industrielle aura une taille équivalente à Jorf. Les usines existante ne seront pas détruites mais constitueront la plus grande plateforme de formation à l’échelle internationale», affirme Terrab.

Pour lui, d’autres conditions doivent être assurées pour mettre en place un pavillon marocain comme la logistique. «Il faut arrêter de construire des axes ferroviaires et autoroutiers Nord-Sud. Il y a aussi une connexion Est-Ouest à renforcer. Pour que Safi trouve toute sa dimension économique, il s’agit de la relier à Beni Mellal à travers des infrastructures autoroutières et ferroviaires. Ainsi, on laissera des villes comme Casablanca respirer en désamorçant la pression sur cette métropole. Je pense qu’avec ces conditions, nous pourrions effectivement développer un champion national spécialisé dans le fret maritime», développe Terrab.
Pour rappel, le groupe OCP disposait d’une filiale spécialisée dans le fret, Marphocéan qui transportait dans ses quatre navires quelque 770.000 tonnes par an de produits chimiques divers. Son activité commerciale intervenait dans le cadre de contrats avec les différents partenaires du groupe, principalement Maroc Phosphore et Imacid pour l’acide phosphorique, et Macatra, EDF et Man pour la mélasse. En 2007, cette flotte avait transporté 772.052 tonnes de produits (715.009 en 2006), alors que le tonnage d’acide phosphorique avait connu une baisse de 1,12% dans le même temps.

Aujourd’hui, cette filiale n’existe plus. Sa flotte, ayant vieilli, a été revendue à la casse. «Marphocéan a été créée pour des raisons stratégiques et a beaucoup servi l’OCP au moment où cette filiale jouait son rôle qui était, en effet, de développer un levier de négociation sur les produits de l’acide avec l’Inde. A travers son transporteur maritime, le groupe avait la capacité de livrer ses clients au moment voulu. C’était donc un instrument stratégique en termes de négociations commerciales. Marphocéan jouait son rôle à un moment où le marché du fret n’était pas encore très développé comme il l’est actuellement. Aujourd’hui, le groupe a dû s’en passer, souligne Terrab. Ce qui nous a permis de réduire notre dépense fret de plus de 20%». 

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