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La Guinée équatoriale, prochaine implantation de BMCE Bank

Consolidant leurs positions et poursuivant leurs développements en Afrique, les banques marocaines, BMCE et Attijariwafa bank en tête, continuent leurs politiques d’achat d’établissements existants et de création de banques ex nihilo.

La Guinée équatoriale, prochaine implantation de BMCE Bank
La SGBGE, prochaine acquisition de la BMCE, est la deuxième banque de la Guinée équatoriale.

Après Attijariwafa bank qui a annoncé récemment son implantation au Togo par l’acquisition de 55% de BIA-Togo dans le cadre de sa privatisation, c’est le tour de BMCE qui a choisi de s’implanter nouvellement en Guinée équatoriale par la reprise de la Société Générale de banques en Guinée équatoriale (SGBGE), auparavant filiale de la Société Générale (France). Si cette petite banque n’a que 5 agences bancaires à son actif et 5 points Western Union, elle est néanmoins la deuxième banque du pays et compte 1 500 clients entreprises et 18 000 particuliers sur un total de 700 000 habitants dont 300 000 de moins de 18 ans.

Toutefois l’implantation de BMCE en Guinée équatoriale n’a semble-t-il pas été simple puisqu’Othman Benjelloun, principal actionnaire de BMCE Bank a du convaincre les administrateurs de Bank Of Africa de l’intérêt de cette implantation. Ainsi Proparco, qui représente l’Agence française de développement, FMO qui est une banque de développement néerlandaise à capitaux publics et privés et BIO, une structure belge d’aide au développement semblent avoir été difficiles à convaincre d’entrer au capital de SGBGE. Pourtant cette banque est la deuxième de Guinée équatoriale derrière une filiale du groupe africain Afriland First Group : CCEI Bank GE. La SGBGE concentre 24% des dépôts bancaires du pays et se place troisième en matière de distribution de crédits. Si Bank Of Africa, filiale de BMCE ne peut reprendre que 52,24% du capital, c’est qu’il convient de prendre en compte que l’État reste un actionnaire de référence de la Banque avec 30% du capital.

Ainsi, si les chiffres de la banque affichaient un total de bilan de 573 millions de dollars, un produit net bancaire de 25,1 millions d’euros et un résultat net de 5,6 millions d’euros fin 2011, ce sont plus vraisemblablement les raisons du départ de la Société Générale qui ont suscité l’inquiétude des administrateurs internationaux de Bank Of Africa. En effet, des rumeurs font état de mouvements de fonds suspects, mais la Société Générale n’a pas souhaité communiquer plus que cela sur les raisons de son départ. Gageons toutefois que les audits préalables à l’acquisition d’une telle banque ont été réalisés et qu’un homme d’expérience comme Othman Benjelloun a parfaitement pris en compte l’ensemble des données du problème avant d’inciter ses partenaires à l’acquisition de cette banque. Le marché de la Guinée équatoriale est tellement important en termes de flux et de dépôts, compte tenu de l’investissement, qu’il attire beaucoup de banquiers, marocains notamment.

Attijariwafa bank souhaite en effet également pénétrer ce marché et a, pour se faire, déposé une demande de licence de banque, il y a 2 ans déjà. Ceci étant, comme tous les pays pétroliers naissants, l’exploitation n’est effective que depuis 15 ans, les investissements sont toujours importants et les revenus en forte croissance. La prochaine décennie pourrait voir d’autres investissements se réaliser dans le pays, au niveau des infrastructures portuaires, aéroportuaires, routières, etc.

Un marché de plus pour les entreprises marocaines

La Guinée équatoriale est un pays producteur de pétrole dont la production a atteint 520 000 barils par jour en 2012, la croissance continue de la production amène une croissance du PIB et permet enfin d’envisager la modernisation des infrastructures de ce pays. Le PIB par habitant est élevé à 20 200 dollars en 2012, mais il couvre des inégalités criantes avec un taux de chômage officiel de 22,3%, un accès aux études très limité puisque seulement 10% des jeunes accèdent au secondaire. Dans le même temps, l’industrie, pétrolière surtout, mais aussi gazière, et les scieries, représentent 90,5% du PIB. L’agriculture représente 3,5% avec des productions de café, de cacao, de riz, de manioc, de palme et de bois. Les services quant à eux, incluant les banques, représentent 6% du PIB environ.

Si les échanges du Maroc avec la Guinée équatoriale sont très faibles, ils sont néanmoins susceptibles d’évoluer rapidement grâce aux positions géographiques de nos deux pays. Le développement du commerce sud-sud peut se réaliser dans de bonnes conditions lorsque le prix du transport est important et quand les importations et les exportations des pays sont compatibles. Ainsi le Maroc est importateur net de pétrole et exportateur de matériaux électriques et de construction, mais pourrait aussi faire jouer ses compétences en chaudronnerie industrielle, forcément utile à l’industrie pétrolière. In fine, voici un marché de plus sur lequel les entrepreneurs marocains pourront désormais plus facilement s’implanter grâce à la présence sur place de BMCE Bank – Bank Of Africa.

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