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Une femme (enfin) aux commandes du patronat

Après 65 ans de domination masculine sans partage, la CGEM est enfin dirigée par une femme. L’élection de Miriem Bensalah Chaqroun fera date, en effet, dans les annales et la culture du patronat au Maroc. Elle sera secondée dans sa mission par un vice-président de poids, Salah-Eddine Kadmiri, pour un mandat de trois ans.

Une femme (enfin) aux  commandes du patronat
Miriem Bensalah Chaqroun, nouvelle présidente de la CGEM

Le mercredi 16 mai 2012 est une date à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). La centrale patronale, créée en 1947 dans le but de regrouper et fédérer les entrepreneurs du Maroc, avait en effet rendez-vous avec l’Histoire, car ce jour-là, elle a décidé de rompre avec 65 années de «domination» masculine sans partage. Elle l’a fait en portant, pour la première fois, une femme à sa présidence. Miriem Bensalah Chaqroun, en l’occurrence, administrateur et directeur général de la société Eaux minérales d’Oulmès, filiale du groupe Holmarcom.

Elle a été élue par 96,8% des votes (3 317 voix favorables sur 3 425 exprimées). Pour marquer l’importance et la solennité de l’évènement, le gotha du monde des affaires était bien représenté à ce rendez-vous avec, aux premiers rangs, symbole fort de ce moment, les anciens présidents qui se sont succédé à la tête de l’organisation patronale et qui ont, chacun à sa manière, marqué l’histoire de la Confédération.

Mais les patrons n’étaient pas seuls. Venaient également rendre hommage à la première femme présidente de la CGEM un aréopage d’hommes politiques, des ministres, des acteurs de la société civile, etc. Miriem Bensalah Chaqroun est la 10e personnalité à occuper la fonction présidentielle au patronat. Femme d’affaires aguerrie et chef d’entreprise chevronnée, elle dirige depuis près de 23 ans l’un des fleurons du groupe fondé par son père, feu Bensalah, et piloté actuellement par son frère Mohamed Hassan Bensalah. Les Eaux minérales d’Oulmès est une importante société cotée en bourse depuis de nombreuses années, leader dans la production, la commercialisation et la distribution d’eaux minérales dans le Royaume.

Réhabiliter l’acte d’entreprendre

Miriem Bensalah Chaqroun est aussi une femme de poigne et une manager qui n’a pas froid aux yeux : elle est titulaire d’un brevet de pilotage d’avion de tourisme et conduit, à l’occasion, une moto de grosse cylindrée.
Pour briguer ce mandat, la nouvelle présidente de la CGEM devait partir en campagne dans le cadre d’un binôme, comme le stipulent les statuts de la Confédération, depuis qu’ils ont été modifiés dans ce sens il y a quelques années. Le rôle de second (vice-président général) a été échu à Salah-Eddine Kadmiri. Cet homme d’affaires connu et respecté des milieux d’affaires au Maroc a fait ses preuves notamment en créant et en développant différentes PME opérant dans les secteurs électriques et électroniques avant de se consacrer, depuis une dizaine d’années, au groupe d’industrie électrique Schiele. Il est aussi familier des arcanes de la CGEM pour y voir présidé quelques Commissions.

Les nouveaux dirigeants plébiscités planchent actuellement sur la constitution du bureau qui devra se charger de gérer la Confédération patronale durant les trois prochaines années. Mme Bensalah Chaqroun comme M. Kadmiri sont conscients du challenge qui les attend. Lors de leur tournée qui leur a fait sillonner de nombreuses régions du Royaume, avant leur sacre du 16 mai dernier, ils ont pu comprendre l’impatience des opérateurs et se mettre au diapason de leurs espoirs. Les attentes sont fortes et portent sur divers aspects : défense des opérateurs auprès des pouvoirs publics, statut des Unions régionales de la CGEM, revendications sectorielles, etc. (voir page ci-contre). De même, le baromètre de la conjoncture n’a pas été très apaisant avec la crise qui sévit dans la zone euro où se concentrent les principaux partenaires économiques du Royaume, ce qui n’a d’ailleurs pas manqué d’impacter durablement l’économie nationale.Les défis sont donc grands et les attentes aussi. Pour y faire face, les nouveaux locataires de l’organisation patronale, forts du nouveau statut de la CGEM que lui confère la nouvelle Constitution, se montrent volontiers déterminés à agir sans attendre, proposant de «réhabiliter l’acte d’entreprendre» tout en demandant au gouvernement de l’écouter au lieu de l’entendre. Ils proposent aussi aux syndicats une «paix des braves». Tout un programme !

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