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La destination marocaine attire moins de MRE mais plus d’Espagnols

L’Observatoire du Tourisme vient de livrer ses dernières statistiques relatives à la période allant du 1er janvier au 30 novembre 2012.
Les indicateurs restent inquiétants et traduisent une forte baisse des arrivées touristiques, mais une chose est à retenir, les efforts consentis par les hôteliers marocains en termes de tarif ont permis de booster le tourisme domestique.

La destination marocaine attire moins de MRE mais plus d’Espagnols
La destination marocaine attire moins de MRE mais plus d’Espagnols

Selon les données communiquées par la Direction générale de la Sûreté nationale, le volume des arrivées des touristes aux postes-frontières pour le mois de novembre 2012 a baissé de -9%. Ce chiffre masque une différence très nette entre les MRE dont le volume d’arrivée baisse de 25% tandis que nos autres visiteurs sont en hausse de 4%. Les marchés historiques, où séjournent le plus grand nombre de MRE, connaissent les plus fortes baisses. Ainsi, les arrivées en provenance de France sont en baisse de 10%, celle d’Espagne de 12%, -19% pour les Pays-Bas et -23% pour la Belgique…

L’Allemagne voit ses arrivées baisser de 19% et les États-Unis de 15%. Seul le Royaume-Uni est en hausse avec un timide +1%. Sur la même période, d’après les informations fournies par les professionnels de l’hébergement touristique, les nuitées dans les établissements classés ont progressé de +20% par rapport à 2011. À l’inverse, les bons résultats sont répartis sur l’ensemble du Royaume, El-Jadida-Mazagan bondit de 60%, Essaouira-Mogador vit une augmentation de 50%, Casablanca est en hausse de 23% tandis que Marrakech augmente de 18% et Agadir de 17%. Comment expliquer cette dichotomie entre un volume d’arrivées en baisse et un nombre de nuitées en hausse sur la même période. Bien que l’étude de l’Observatoire du tourisme n’en dise mot, il suffit de constater que les prix des chambres d’hôtel ont beaucoup baissé d’une année à l’autre, remplissant plus les hôtels au détriment des appartements. Ensuite, il convient de constater que les MRE en forte baisse ont plus tendance à louer des appartements ou à être hébergés à titre gratuit tandis que les autres touristes privilégient l’hôtel. Sur le mois de novembre 2012, le taux d’occupation des établissements classés est passé de 33 à 38% en un an.

La situation depuis le début de l’année est quasiment égale par rapport à l’an passé avec une évolution entre janvier-novembre 2011 et 2012 de +0,3%, avec des résultats contrastés en fonction des marchés émetteurs. La France poursuit sa baisse (-1%) tandis que l’Espagne remonte (+3%). Notre troisième marché, la Belgique, enregistre une baisse de 1% et l’Allemagne connaît sa première baisse depuis longtemps (-4%), passant derrière le Royaume-Uni en termes de nombre d’arrivées. Les États-Unis enregistrent une hausse de 5% des arrivées sur la période.

La hausse des nuitées reste importante, confirmant ainsi le moindre attrait pour les locations d’appartements et l’impact de la stratégie de baisse des prix des hôteliers marocains. Essaouira-Mogador progresse de 14% et El-Jadida-Mazagan la suit à +12%. Pendant ce temps, les destinations les plus installées progressent également, Marrakech progresse de 3% tout comme Agadir. Casablanca, sur la même période, voit son nombre de nuitées augmenter de 10% avec une offre hôtelière améliorée par les récentes ouvertures, tout comme Tanger avec 6% de progression. De janvier à décembre 2012, le taux d’occupation a stagné par rapport à la même période de 2011 à 40,5%.

Dans un marché où la baisse des arrivées aux postes-frontières s’amplifie en fin d’année avec une baisse de 9% en novembre et une baisse constatée mais non encore validée en décembre, on ne peut s’attendre qu’à une stagnation ou à une baisse sur l’année. On constatera toutefois que la baisse des arrivées des MRE est compensée par celle des autres touristes. Les nuitées devraient par contre poursuivre leurs augmentations, les touristes effectuant un séjour dans des établissements offrant plus de services et/ou de conforts par rapport à la location d’appartements. Cela améliorera certes le taux d’occupation des hôtels mais, dans le même temps, cela impactera négativement les rendements des appartements, ralentissant d’autant plus la reprise hypothétique du marché immobilier. Cette baisse du prix moyen des nuitées impacte négativement les recettes de voyages qui passent de 54,92 milliards de DH, de janvier à novembre 2011, à 53,66 milliards de DH sur la même période de 2012, affichant ainsi une baisse de 2,3%.

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