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Entre l’impératif de développement et la nécessaire adaptation à la crise

L’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) vient de publier, en collaboration avec FIDAROC, le représentant marocain du cabinet d’audit international Grant Thornton, un rapport intitulé «Capital Investissement au Maroc : activité, croissance et performance en 2012».

Entre l’impératif de développement  et la nécessaire adaptation à la crise
capital investissement

Au total, vingt sociétés de gestion sont actives au Maroc en 2012, un nombre en augmentation depuis 2007. Les fonds ont des origines géographiques marocaines pour 46% de la valeur de ceux-ci, les autres sont placés dans des zones offshore comme l’Ile Maurice, Jersey ou le Luxembourg. L’AMIC, créée en 2000, a pour vocation de fédérer, représenter et promouvoir les investisseurs en capital auprès des investisseurs institutionnels et des pouvoirs publics.Dans un contexte macro-économique difficile marqué par une baisse de la croissance économique mondiale incluant celle des pays émergents et une récession en Europe, l’économie marocaine a prouvé sa résistance en affichant une progression de 3,4% supérieure de 0,2 point à la moyenne mondiale. Les prévisions du FMI pour 2013 montrant une progression de la croissance mondiale à 3,5%, toujours pénalisée par l’Europe qui resterait en récession.

Les investisseurs en capital qui s’intéressent aux actifs décorrelés des marchés ont donc une carte à jouer en période de crise. Ainsi, l’année 2012 a constaté une forte augmentation des montants collectés avec notamment la constitution de fonds public-privés (3P Fund, PME Croissance), du fonds Emerald agissant dans l’agro-industriel et du fonds d’CNAV2. 9,39 milliards de dirhams (MMDH) ont été collectés depuis la création des fonds, mais 3,9 MMDH restent disponibles pour l’investissement. En effet, les montants investis chutent depuis 2010 où ils avaient culminé à 665 millions de dirhams (MDH) dans 21 entreprises avant de chuter à 344 MDH dans 15 entreprises en 2011 pour baisser encore à 307 MDH dans 7 entreprises en 2012. Les investissements sont réalisés pour les trois quarts en fonds propre dans les entreprises cibles, le reste étant investi en compte courant d’associé ou en obligations privées. Si les entreprises en développement représentent 64% des montants investis et les transmissions d’entreprises 27%, les soldes se répartissent entre capital-risque (5%), retournement (3%) et amorçage (2%).
À fin 2012, la répartition sectorielle des investissements est dominée par l’industrie (36%) suivie par les services et les TIC (33%) puis par la construction et le BTP (19%) et par le négoce et la distribution (11%).

La crise économique impose de nouveaux challenges

Sans grande surprise, l’axe Casablanca-Rabat représente 74% des investissements et Tanger-Tétouan 11%, la part du Grand Casablanca se réduit néanmoins progressivement au profit des autres régions. Le désinvestissement, la «sortie», comme l’appellent les professionnels des sociétés dans lesquelles ils ont investis, intervient en moyenne au bout de 5,2 ans, elle se fait principalement au profit d’industriels (51% en valeur) ou par la cession de titres cotés (37%) et enfin par une cession au management de la cible (9%). Les taux de rendement constatés avant frais de gestion et impôt sur les sociétés, pour les désinvestissements déjà effectués sont de 28% pour le capital-transmission, 14% pour le capital développement et 0% pour le capital amorçage et le capital risque. L’arrivée d’investisseurs en capital a pourtant toujours un impact structurant au sein des sociétés qui en bénéficient. En effet, il ne faudrait pas réduire l’apport des adhérents de l’AMIC à une simple injection de capitaux frais, ce serait oublier leur apport en terme d’expérience, de réseaux et de process.

Ainsi, si on observe les indicateurs de développement social de ces entreprises, ils montrent que quatre fois plus d’entreprises utilisent un plan de formation, idem pour la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences, trois fois plus s’engagent sur le plan société et deux fois plus créent une charte éthique ou encore s’engagent en faveur de la protection de l’environnement. Il en va de même au niveau des process internes, ainsi 100% des entreprises ayant un investisseur en capital voient leurs comptes audités par un commissaire aux comptes, 96% ont un comité de suivi de l’activité, 99% ont des outils de reporting et 98% utilisent des indicateurs de performances et définissent des politiques budgétaires. Ce côté structurant est bien entendu un élément fondamental de la réussite des investissements des sociétés de gestion, car en structurant mieux le business de leurs cibles, elles les aident à mieux comprendre et mieux gérer leur activité.

La nécessaire adaptation à la crise économique et à son impact sur l’activité au Maroc implique de nouveaux challenges. Pour cette industrie, les représentants des investisseurs en capital, interrogés sur ce sujet se prononcent à 38% pour l’investissement dans de nouvelles entreprises, ce qui est cohérent avec les montants colossaux restant à investir, 23% pour améliorer les performances de leurs participations, 23% pour la recherche de sorties et enfin 15% seulement pour qui la levée de nouveaux fonds est un challenge pour 2013. Plus en détail, pour les sociétés de gestion interrogées, 27% envisagent des désinvestissements importants en 2013 et 31% pour 2014. Les futurs investissements ont une répartition géographique plus équilibrée, portée par la régionalisation qui est déjà en marche. Il en va de même pour les secteurs d’investissements où l’agroalimentaire prédomine (15%), ainsi que les nouvelles technologies (12%) puis l’automobile, la distribution et la santé (10% chacun), le transport et la logistique ont un regain d’intérêt (8%) et enfin le BTP, les télécoms, l’automobile et la distribution (7% chacun). 

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