La magistrate suisse Carla Del Ponte, nouvelle membre de la Commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie, s’est fixée pour objectif d’identifier les «hauts responsables» des crimes de guerre et contre l’humanité, alors que la Commission a, une nouvelle fois, demandé à Bachar al-Assad d’être reçue à Damas. «Ma tâche principale sera celle de continuer l’enquête dans le sens de déterminer les hauts responsables politiques et militaires de ces crimes», a déclaré jeudi la Suissesse, aux médias à Genève.
L’ancienne procureure générale du TPIY, qui a acquis une solide réputation pour sa chasse aux criminels de guerre au Rwanda et en ex-Yougoslavie, a par ailleurs estimé qu’il s’agissait «sûrement» de crimes internationaux, comme dans d’autres pays sur lesquels elle avait enquêté. «La similarité bien sûr est liée au fait que nous faisons face aux mêmes crimes, sûrement des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre», a-t-elle dit. «En tant qu’ancien procureur, je peux vous dire que les responsables de ces crimes devraient être jugés», a-t-elle également relevé. Nommée le 28 septembre membre de la Commission d’enquête de l’ONU sur les crimes en Syrie, Mme del Ponte ne s’était pas encore exprimée sur son nouveau poste. «J’étais à la retraite, c’était une bonne opportunité pour revenir», a-t-elle relevé.
Cette semaine, Mme del Ponte a participé à une réunion à Genève, pour la première fois depuis qu’elle a rejoint la Commission, avec les trois autres commissaires de l’ONU, le président de la Commission, Paulo Pinheiro (Brésil), Karen Koning Abuzayd (USA) et Vitit Muntarbhornb (Thaïlande). Ils ont pu discuter de leur mission et rencontrer différents diplomates, ont-ils expliqué jeudi à la presse. En outre, «nous avons envoyé une lettre au président Assad, et nous nous attendons à ce qu’il nous reçoive à Damas», a déclaré M. Pinheiro, précisant qu’ils n’avaient pas mis de condition à leur venue en Syrie. Plus de 35 000 personnes, dont une majorité de civils, ont péri dans les violences depuis le début mi-mars 2011 de la révolte qui s’est transformée en guerre civile, selon une ONG.
