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Accueil next Le MAT, c’est du solide

un patrimoine à conserver

Riche de plus de cinq millions d’hectares de forêts représentant plus de 12% de la surface nationale, le Maroc regorge d’un important patrimoine forestier constitué de forêts naturelles de feuillus (chêne vert, chêne-liège, chêne tauzin, arganier, caroubier, acacias, ...) et de résineux (cèdre de l’Atlas, thuya de berbérie, pin d’Alep, pin maritime, pin noir, genévrier thurifére, genévrier rouge…), réparties entre les différents étages bioclimatiques, du semi-aride à l’humide.

un patrimoine  à conserver

Le Maroc, à l’instar des pays du monde entier, a célébré l’avènement du printemps le 21 mars, une date qui coïncide également avec la Journée internationale des forêts proclamée pour la première fois par l’Organisation des Nations unies, et ce à la suite de l’Année internationale des forêts qui s’est déroulée en 2011. Dans son message à l’occasion, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé les gouvernements, les entreprises et tous les secteurs de la société à s’engager à réduire la déforestation, à empêcher la dégradation des forêts, à faire reculer la pauvreté et à promouvoir des modes de subsistance durables pour toutes les populations sylvicoles. Autant de mesures nécessaires pour la sauvegarde des forêts indispensables pour le bien-être. En effet, les forêts ont toujours joué un rôle essentiel pour l’humanité, et l’histoire nous a toujours démontré qu’il existe des liens solides entre l’utilisation des forêts et le développement économique et social, mais aussi entre la destruction des forêts et le déclin économique, sans oublier évidemment son rôle crucial pour le maintien des systèmes vitaux de la planète et dans le développement de l’environnement. Mais cette symbiose qui devait s’installer entre la forêt et l’Homme se trouve, très souvent, rompue.
Couvrant près d’un tiers du globe, les forêts fournissent du bois pour plus de 3 milliards de personnes, environ 2 milliards d’autres sont tributaires des forêts pour assurer leur subsistance ou trouver un revenu, et 750 millions y vivent. Ainsi, en proclamant la Journée internationale des forêts, l’ONU a créé un nouveau cadre en vue de sensibiliser le public à l’importance que revêtent tous les types d’écosystèmes forestiers pour réaliser un développement durable.
En l’honneur de cette journée, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a proposé que les pays visent un objectif Zéro déforestation illégale dans le cadre du débat post-2015, «Mettre un terme à la déforestation illégale
et à la dégradation des forêts aiderait considérablement à éradiquer la faim et l’extrême pauvreté et à assurer la pérennité des ressources», précise José Graziano da Silva, directeur général de la FAO.

Une administration dédiée à la forêt

Le Maroc est le seul pays du pourtour de la Méditerranée à avoir une administration équivalente à un ministère dédiée à la forêt : le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification. En effet, le Dahir du 10 octobre 1917 avait établi les missions de cette institution en précisant qu’elle gère le domaine forestier ainsi que les biens soumis au régime financier. Il est également la seule autorité publique habilitée à intervenir dans la procédure de délimitation administrative et d’immatriculation du domaine forestier et à ester en justice pour défendre ses intérêts.
Le HCEFLCD accorde également un intérêt particulier au développement forestier. C’est dans cette optique qu’il a lancé des études d’aménagement des forêts, un outil incontournable pour une gestion durable des espaces forestiers. Ces études permettent d’élaborer, sur des bases scientifiques, les actions à entreprendre en matière de reboisement, de régénération et d’amélioration sylvo-pastorale et de reconstitution des massifs forestiers, de sylviculture et d’exploitation forestière ainsi que les équipements et les infrastructures nécessaires. La recherche forestière représente également l’un des axes de travail du HCEFLCD à travers une connaissance scientifique approfondie de l’arbre, du peuplement et de l’écosystème, ce qui permet de mettre au point, au-delà des actions empiriques ou de l’art du forestier, de véritables techniques du «génie écologique».

Reboisement

Afin de ralentir le rythme de déboisement, qui a été évalué à environ 30 000 ha/an, et réussir à contrebalancer la dégradation des forêts liée à la surexploitation illégale des zones forestières, le Maroc a entrepris, depuis plus d’un demi-siècle, une politique de reboisement accompagnée d’un meilleur contrôle et du versement de compensations aux collectivités locales. Selon le HCEFLCD, les superficies annuelles reboisées, durant les deux dernières décennies, ont connu un accroissement significatif passant de 10 000 ha par an au début des années 80 à plus de 33 000 ha par an à fin 2006.
La superficie résiduelle couvre actuellement 578 263 ha. Cependant, le rythme actuel de reboisement demeure insuffisant pour inverser la tendance à la dégradation observée.

Formations forestières

À l’instar des forêts méditerranéennes, les formations forestières marocaines sont composées d’essences très hétérogènes, souvent claires et à structures très diverses. Ces formations sont en majorité domaniales et s’étendent sur une surface d’environ 9 037 714 ha (dont plus de 3 millions d’hectares de nappes alfatières), soit 12,7% du territoire national. La cédraie occupe les zones de montagne dans le Moyen Atlas et le Rif, les chênaies occupent les plaines et piémonts de montagne, tandis que la seule sapinière du Maroc trouve refuge à Talasemtane dans les altitudes du Rif occidental près de Chefchaouen. Au Sud-Ouest, l’arganeraie, espèce endémique, occupe des zones semi-arides et arides du Haut Atlas occidental et de l’Anti-Atlas. Plus au Sud, les acacias constituent des climax pré-steppiques et pré-forestiers, dans les zones à bioclimats aride et saharien. Le cortège floristique des forêts marocaines est riche en espèces d’arbustes et d’herbacées, dont un grand nombre d’endémiques ont un intérêt médicinal et aromatique. (source : HCEFLCD)

Incendie des forêts

Selon les statistiques, près de 12 912 incendies ont endommagé 149 292 ha de forêts, soit une moyenne de 2 986 ha par an, durant les cinquante dernières années (1960-2009). Rien que pour le premier semestre de 2 012, il a été enregistré 244 incendies de forêt sur l’ensemble du territoire national, touchant une superficie de 1 183 ha. En terme de répartition géographique, la région du sud-ouest arrive en première place avec 13 départs de feu et 620 ha brûlés, suivie du Rif avec 108 départs de feu touchant 283 ha et du Moyen Atlas avec 15 départs de feu et 102 ha incendiés». Des chiffres alarmants comparativement au taux de reboisement relativement limité et des conditions climatiques difficiles pour une bonne reconstitution des espaces boisés.

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