Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Salon de Genève

Les confessions de l’enfant béni d’El-Jadida

Les confessions de  l’enfant béni d’El-Jadida

C’est sous le titre «À  l’ombre d’El-Jadida, souvenirs et témoignage», que Mustapha Jmahri vient de publier son autobiographie. Il s’agit d’un récit qui retrace chronologiquement sa vie depuis son enfance au quartier l’Oasis à Casablanca à la fin du Protectorat jusqu’à la mise sur pied de son projet éditorial «Les cahiers d’El-Jadida», en passant par sa vie à l’internat d’un lycée casablancais, son passage à l’université et son expérience journalistique à la Radio Télévision marocaine (RTM).
Selon cet écrivain marocain, ces chroniques sont étroitement liées aux lieux où sont nés les souvenirs. Les lieux de mémoire constituent l’ancrage essentiel de l’œuvre. La dimension historique y est omniprésente dans la mesure où l’auteur décrit la vie d’un enfant issu d’une famille modeste.  
C’est aussi un livre de rencontres et de découvertes d’éminentes personnalités comme Raymond Aubrac, Paul Pascon, Salem Yafout, Guy Delanoë, Fouad Laroui et d’autres personnages moins connus du grand public, mais qui ont tous eu une certaine influence sur l’auteur.
Selon le préfacier, Christian Feucher, il s’agit, ici, moins d’un récit de soi que d’un récit de vie. Au-delà de la relation d’évènements personnels, de détails abondants et d’anecdotes diverses, cette autobiographie se veut un hymne à la culture.  
Rappelons que M. Jmahri est l’auteur de plusieurs livres dédiés à la ville d’El-Jadida. Citons entre autres : «Bibliographie sur l’histoire d’El-Jadida» (1993), «La cité de Mazagan» (1994), «Les consulats étrangers à El-Jadida» (1995), «La communauté juive de la ville d’El-Jadida» (2006), «Le port d’El-Jadida : une histoire méconnue» (2008), «Souvenirs marocains, El-Jadida au temps du Protectorat» (2009), «Mazagan-El Jadida, deux siècles d’histoire consulaire» (2011).
 
«À l’ombre d’El-Jadida, souvenirs et témoignage»»
De Mustapha Jmahri Éditions l’Harmattan, 170 pages.



Trois questions à Mustapha Jmahri

 

• Pourquoi publier un livre autobiographique ?
Dans mon projet d’écriture et de publication sur l’histoire contemporaine d’El-Jadida, lancé depuis 1993, je me suis intéressé à la vie des autres. L’ouvrage hors série des «Cahiers d’El-Jadida», intitulé «L’Histoire en partage» publié en 2010, abordait, en préambule, mes motivations provenant de l’enfance et mon parcours de chercheur en histoire locale. J’ai pensé avant d’entamer l’écriture de cette autobiographie que ma vie n’a rien d’exceptionnel pour être racontée. Cependant, écrire ses mémoires n’est pas réservé aux grands auteurs ou aux militants politiques. Au surplus, chacun est militant à sa manière. J’ai le sentiment de l’avoir toujours été dans la vie, à mon niveau, pour de bonnes causes : la justice et la dignité.  


 • Peut-on dire que cette autobiographie marque le couronnement de votre parcours ?  
Je continue toujours à écrire sur le passé pluriel de ma cité et d’ailleurs l’ouvrage numéro 13, dans la série «Les cahiers d’El-Jadida» paraîtra vers la fin de décembre prochain. Mais si, aujourd’hui, je me suis résolu à écrire mes mémoires sous forme de fragments, c’est pour révéler quelques faits personnels dans leur cadre général et dévoiler une certaine expérience de la vie dans toute sa simplicité, sa sincérité et sa plénitude.
L’écrivain, tout comme l’historien, ne peut dire tout ce qui s’est passé. Des choix sont à faire.
Cette traversée dans le temps en est un exemple.  
 
• Vous avez consacré plusieurs livres à l’histoire d’El-Jadida. Peut-on dire que ce nouveau livre est une manière différente de raconter l’histoire de cette ville ?  
Cette autobiographie n’est pas directement centrée sur El-Jadida, mais la ville tient une place de choix dans plusieurs fragments. J’évoque ma traversée dans le temps et l’espace de cette ville, qui je crois, a fait de moi, un écrivain. Dans plusieurs pages, j’évoque les heureuses rencontres que j’ai eues grâce à elle. Je cite, par exemple, quelques noms comme : Fouad Laroui, qui est plus jeune que moi, et avec lequel j’échangeais des bandes dessinées, Salem Yafout, mon professeur de philosophie, qui m’a ouvert l’esprit sur le monde du savoir, Guy Martinet, qui me conseillait, en tant qu’historien, à chaque fois que j’en avais besoin, Abdelkebir Khatibi, Paul Pascon, Guy Delanoë et autres personnages moins connus du grand public, mais qui ont tous eu une certaine influence sur moi.

Lisez nos e-Papers