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La fin du monde selon Beigbeder

La fin du monde selon Beigbeder

Ce n’est pas d’une quelconque fin du monde à la sauce Maya que nous parle l’auteur de l’essai «Premier bilan après l’apocalypse», mais de quelque chose de plus grave peut-être : la fin du livre. Celui qu’on achète à la librairie ou qu’on lit à la bibliothèque, celui qu’on connaît depuis un peu plus de cinq siècles, quand un certain Gutenberg a eu la bonne idée d’inventer l’imprimerie. C’est contre la lecture sur écran et le livre numérique que s’insurge l’auteur. Beigbeder est peut-être excessif, mais on aimerait bien qu’il ait tord, car que serait le monde sans livres ?


Mais le plus intéressant dans l’essai de Beigbeder, c’est le bilan que fait l’auteur de la littérature du 20e siècle, ses «100 livres préférés à lire sur papier avant qu’il ne soit trop tard». L’auteur présente les auteurs qu’il aime et qui l’ont influencé ou marqué. Bien sûr, on n’y trouvera pas certains grands auteurs comme qui figuraient dans le palmarès qu’il a déjà publié en 2001 («Dernier inventaire avant liquidation»). Il les a délibérément évincés pour faire de la place à des auteurs contemporains ou à des anciens, mais méconnus, oubliés ou «boycottés».


Ce qui achève de nous convaincre que Beigbeder est un écrivain-lecteur tordu, c’est qu’il dit avoir une préférence pour les auteurs nihilistes, narcissiques, les dandys, les maudits, les camés et ceux qui meurent vite et jeunes, souvent en se suicidant. On peut discuter le classement de Frédéric Beigbeder et même la présence (ou l’absence) de certaines œuvres, mais on ne le remerciera jamais assez pour le plaisir qu’on a à lire ses critiques et, surtout, pour nous faire découvrir des auteurs très intéressants et dont on ne soupçonnait même pas l’existence.

 

›› EXTRAIT DU LIVRE

«On voudrait que les artistes soient des gens gentils ? Ce sont des monstres innocents.»(p. 149)

«Je préfère le talent au génie, le charme à l’ambition, la fragilité à la force, le violoncelle à la grosse caisse, Sagan à Duras, Modiano à Gracq, Blondin à Céline. Et, bien qu’humble, mes goûts et mes couleurs ne se discutent pas.» (p. 170-171)

«L’art doit rester libre, que diable ! Si l’art respecte la loi, il ne raconte plus rien d’intéressant. Il y a une saine différence entre un lecteur et un flic. Un écrivain a le devoir de désobéir aux règles, et son lecteur n’est pas obligé de le dénoncer au commissariat.»(p. 342)

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